Un mois de légendes /
décembre /
janvier 2017 /
février /
dada
Tentative de prise en main d’un nouvel appareil. L’af, les isos, tous ces boutons partout. Un rien dépité, je me rappelle des paroles de Markus Fuchs, commentant une de ses grandes victoires avec son cheval: au début, ce n’était pas facile. On ne s’entendait pas. J’ai du le comprendre, m’adapter; et maintenant on s’entend à merveille. Petite leçon d’humilité, c’est le grand cavalier qui s’adapte au jeune cheval. Pas le choix, d’ailleurs.
Pour ce coup-ci, je vais faire passer la photo pour une tentative d’approche dadaïste, ce sera parfait.
(En fait les isos étaient bloqués sur 200, du coup 3 sec de pause, boum; y a un bouton faut appuyer dessus ou dessous ou à côté pour débloquer les isos, même si l’écran te dit que, débloqués, les isos pourraient monter à 12’800. Tu vois comment ?) Nouvel appareil, quoi,
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Pinocchio se noie…
QUAE SUNT CAESARIS, CAESARI…
Ce titre, véritable mot d ‘auteur m’ a été donné il y a quelques temps par un tout petit garçon, âgé tout au plus de cinq ans, qui un même jour de tempête, au même endroit s ‘ écria : » Regarde maman, Pinocchio se noie ! »
Ce fut mon sourire du jour. Merci à cet anonyme génie…
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le renard assis
Et plus tard, l’homme debout qui va vers la transcendance. C’est ainsi que me décrit une dame, d’un air très sérieux, un long tableau bleu pâle avec une ligne blanche sur le côté. J’ai souri à sa plaisanterie, avant de me rendre compte que ça n’en était pas une.
http://www.artgeneve.ch/sites/artgeneve.ch/landing.html
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Calaferte
Ce soir Virginie Despentes lit Calaferte sur fond musical de Zëro. C’est hélas Zëro qui renvoya Despentes et Calaferte dans le magasin des accessoires – et nous enchanter.
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SECURITAS
ART GENEVE – formidable entremêlement entre les classiques : un joli dessin au crayon de Picasso sur une feuille bloc note A4 à 220’000 francs et les contemporains : trois phoques en peluche posés au sol, sur lesquels un SECURITAS me demande gentiment de ne pas marcher.
Voilà que la banque suisse, l’UBS, s’invite à ce grand raout en rabatteuse pour ses clients fortunés déçus par la performance du marché des actions.
Monde toc et creux irrigué par du champagne et quelques amis, par bonheur, retrouvés…
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En éventail.
Après trois jours à Lyon, je retrouve le sud. Il doit y avoir dix-sept degrés de différence…
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Sebastiào fait du vélo…
En 86, Libération missionne Salgado pour couvrir le tour de France, aux côtés des cyclistes mais aussi des spectateurs.Dans cette série inhabituelle, le photographe brésilien ne délaisse pas son obsession pour l ‘ Homme et son environnement. Les photographies de Salgado peignent un portrait de la France et de ses habitants et surprennent par leur sincérité.
Galerie photo cinéma de l ‘ Institut Lumière, Lyon.
Jusqu’ au 16 avril…
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Manif.
Lyon, place de l ‘ Opéra. Des Américaines n ‘aiment pas leur nouveau président et nous l ‘expliquent à grands cris féministes.
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canari jaune
L’Amérique mondialise son indignation. Soon we will tous speak english, sorry american. And this will help us de nous comprendre better. Tout le monde connait Goggle, l’ordinateur à la pomme et Hollywood. On défend déjà tous un peu la cause. We all love les séries américaines, specially Homeland. Nous sommes tous fucking indignés by the canari jaune qui sort de sa golden cage and wants to give back la dignité au peuple alors que lui il grab les chattes en faisant bruit du cochon. On comprend déjà le mot solde en english, c’est Sale. On sait que bite en anglais veut pas dire la même chose qu’en français. L’Empire étend son aile, nous envoie son cinéma, nous infeste de ses mensonges, des ses casquettes de baise-ball. C’est vrai que si on parlait tous la même langue ça serait peut-être plus simple de nous comprendre, et de mieux obéir.
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Calvino
Le centre funéraire de Montoie est une usine. Se succèdent les adieux avec l’allure de trains qui entrent en gare pour repartir aussitôt, une fois les passagers descendus, remplacés par ceux qui montent. Une cohorte bruyante d’Africains à la vestimentaire chamarrée quitte les lieux. Une femme pleure avec sous le bras une photo en couleur du défunt. Elle est soutenue par deux matrones dont l’une rit avec sa voisine pendant que l’autre console la pleureuse.
Voilà qui aurait plu à Charles-Henri.
Pendant ce temps, en petits groupes qui s’agrègent sur les escaliers, les vieilles connaissances meublent les silences de souvenirs, de réflexions molles sur le temps qui passe.
Voilà qu’apparaît la nouvelle pimpante et flamboyante directrice du Musée de l’Elysée, (musée de la photographie fondé en 1985 par Charles-Henri qui se repose 50 mètres plus loin pour toujours). Comme des mouches sur du miel, les quelques-uns présents, embrassent la jeune femme, et j’en ferai bien de même, mais une africaine rembranesque, enveloppée dans de la zibeline synthétique lance un regard amusé au groupe d’hommes (habillés tout en noir) qui entoure la jeune successeur (successerice, eresses ?) du défunt à qui nous venons dire au revoir.
Vais vers elle.
-Madame, on dirait que votre manteau est en neige, on dirait de la zibeline – il vous va bien. Lui dis-je avec une arrière-pensée et la main sur l’étui de mon appareil photo. Mais la décence me modère. Elle sort d’un enterrement, moi j’y vais, n’exagérons pas. Et vais m’asseoir.
Peu de photographes, beaucoup de têtes grises, et me passe la main dans les cheveux. Mais où sont donc tous ceux à qui Favrod a donné sa confiance, ses murs et la renommée du musée ?
Voilà le pasteur, cet intermédiaire patenté entre le visible et l’invisible, qui va badigeonner l’assemblée de sa liturgie. Je parie qu’il y aura dans son speech les mots : joie, éternité, pour toujours, et c’est le cas. Mais sa voix porte, elle est forte, elle fait tenir les mots debout. C’est déjà pas mal. Je cherche les amis, peu, vois Luc, cherche Maxime, considère ma voisine, qui est-t-elle donc qui chante à mes côtés ? Tiens Ferla, l’homme de radio, il a bien vieilli, rend un bel hommage, cite Calvino, ça me le rend encore plus sympathique, irai le lui dire.
Puis les offrandes, n’oubliez pas, c’est pour soutenir – j’ai déjà oublié quoi. Les saluts à la famille, s’il vous plaît ne serrer pas les mains, puis la verrée au théâtre de Vidy.
Alors à Vidy nous picorons petits fours et cacahouètes, retrouvons de vieux amis, lorsque l’on demande le silence.
-Mesdames, Messieurs, je suis l’ambassadeur d’Algérie, j’ai un message que m’a envoyé le Président Bouteflika ce matin et j’aimerais vous le lire.
Et il lit.
Je suis surpris par la vivacité et les belles tournures de l’hommage du Président algérien alors que son AVC de 2013 a sacrément diminué sa mobilité, son élocution et sa capacité à gouverner.
L’hommage de Bouteflika est applaudi. Et quelques-uns découvrent, stupéfaits, l’activisme de Favrod à l’époque des accords d’Evian. Enchaîne un petit monsieur, à la prose vive et limpide. Un ancien du FLN ((fondé en 1954) il parle d’engagement politique, de combats, de privations. De menaces physiques que Favrod a subies, de la prison que Jean, un Suisse, ici présent à Vidy a dû faire en France parce qu’il avait été un des émissaires du FLN.
Estime en brassées. J’ai envie de dire quelque chose, ça me démange, mais n’en n’ai plus le courage. Après d’aussi glorieux hommages, mon bafouillis n’en serait que plus insipide.
Juste vite encore te dire, Charles-Henri :
-Tu m’as appris qu’on ne pouvait bien penser aujourd’hui qu’avant d’avoir compris ce qui nous a précédé.
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quel Temps !
Charles-Henri, encore, et Gabriel en chapeau du Temps – alors que dans la pizzeria nous ne quittons pas nos anoraks, notre voisin à notre gauche non plus – quel Temps !
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Anières
En passant. On s’est croisé avec un arbre, il était poli, plus tout jeune, chauve comme moi, et prenait le soleil sur une colline.
J’ai oublié de le prévenir qu’il risquait de finir sur unephotoparjour.
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Charles-Henri
Charles-Henri, beaucoup de photographes ont perdu un père. Je me souviens qu’à l’enterrement de notre amie, la photographe, Simone Oppliger, en sortant de l’église, tu t’es allumé un petit cigarillo, tu as regardé le ciel et dit : C’est pendant qu’on est vivant qu’il faut s’aimer.
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Anticipation.
Maison Immaculée ( ?!…).
Le nouveau locataire prend possession de ses appartements…
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Champ / Hors champ.
Délimiter un champ c ‘est peut-être construire un hors champ.
Ce meeting aérien – image au demeurant banale pour un oeil habitué au littoral : ciel bleu, mistral, mouettes… – n ‘existe ici et maintenant que par ce qui est non vu. Je ne parlerai pas de ce non vu , lui aussi terriblement banal. Il n’ est qu’ anecdotique et de peu d ‘intérêt . Mais pour le plaisir je citerai Godard ( Jean-Luc, Suisse ) : » Il y a le visible et l ‘invisible. Si vous ne filmez que le visible, c ‘est un téléfilm que vous faites. »
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Wells, Fargo & Company…
En 1850, la première ligne de transport par diligence obtenait le contrat de la livraison du courrier entre San Antonio et Fort Bliss. La compagnie acceptait aussi de transporter des passagers. Le voyage de San Antonio à El Paso del Norte (aujourd’hui El Paso, Texas) coûtait 125$ pour un aller simple et ce, à une époque où on pouvait acheter une once d’or pour 7$. Cette route représentait cependant une grande aventure. Entre janvier 1852 et avril 1853 les diligences qui empruntaient cette route ont été attaquées à cinq reprises par les Indiens.
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prochainement
Stakhanoviste debout tous les matins juste après 5 heures, ouvre sa boutique à 6, a travaillé 50 ans, sait faire plusieurs choses en même temps : bercer sa petite fille, faire les comptes, raconter une blague tout en faisant chauffer sa machine à café et servir son client en sifflant comme un merle.
-J’aimerais bien passer à autre chose, prochainement…
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pipi, pipi…
Dans le tram pour récupérer ma moto prise par les neiges de la veille.
Assis en face de moi, encombré de sacs, un homme massif coiffé d’un bonnet de ski à pompon, marmonne pipi, pipi et se penche sur mon livre.
Je lève les yeux, cherche son regard, qu’il détourne. Replonge dans mon livre.
Pipi, pipi…
Tout à coup, l’homme pris de spasmes et secoué de borborygmes se lâche en flatulences nauséabondes.
Pipi, pipi… et agite le pompon de son bonnet.
Me voilà déconcentré. Ferme le livre. Monsieur tout va bien ?
Pipi…
Répète-t-il.
Je descends au suivant. Et me rends compte que la vie en communauté dans les transports publics est parfois difficile.
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workshop bis
2e jour de cours, portraits, lumières, essayez, continuez, refaites, travaillez quoi.
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À vau-l’eau.
Fine pluie glacée. Je suis vaguement grippé. Je ne sors pas.L’image du jour part à vau-l’eau…
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heureusement
Dix heures trente de chemin de fer, sept changements, mais heureusement que dans les gares on a de quoi s’occuper…
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intarissable
Raccourci très raccourci :
Avec un sac à dos familial plutôt chargé, le pauvre Louis, n’aura pas vraiment pu profiter de son château. On le déclare aliéné mental, il est interné et le lendemain il meurt au cours d’une balade en bateau avec son médecin.
Mais l’état de Bavière aura restauré mythe et château pour en faire une pompe à fric intarissable.
Et Disney sa promotion for ever.
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L ‘amateur de polars.
Le Président : » Expliquez-nous pourquoi vous avez tué ce malheureux homme-sandwich ? »
L ‘accusé : » J’ avais faim. » ( Brèves de Prétoire ).
« J ‘affirme avec un mortel sérieux que seule la chute du capitalisme peut rendre le roman noir caduc. » ( Jean-Patrick Manchette ).
Les amateurs-dont je suis-peuvent dormir tranquilles…
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Pelles à neige.
Pelles à neige à un euro.
Anorak à quatre euros cinquante.
Lunette de lecture un euro quatre vingt dix.
Woolworth casse la baraque !
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Annabelle.
Annabelle est Ecossaise. Elle lit un ouvrage que m’a offert son père. Ouvrage essentiel car totalement inutile.
Quelques exemples:
William Shakespeare invented the word » assassination « .
Diana, princess of Wales, was the seventh cousin of Humphrey Bogart.
The Queen does not have or need a passport. She also does not need a driver’s licence.
In Liverpool it is illegal for a woman to be topless in public unless she is a clerk in a tropical fish store.
The cake on the front of the Rolling Stones’ Let it Bleed album was baked by Delia Smith…
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Staattsgemäldesammlung
Helmut et Henriette rencontrés à la Neue Pinakothek de Münich.
La main en visière il examine attentivement les œuvres de la Staattsgemäldesammlung et les commente à voix basse à Henriette qui opine du bonnet avant de glisser, gracieuse, vers le tableau suivant.
Je ne peux m’empêcher de les suivre du regard avec insistance, ils le remarquent, je me décide alors de leur demander de poser. Ce qu’ils acceptent de bon cœur. Mais voilà, la pudeur et la soudaineté de ma demande les figent.
Nous nous mettons alors à converser. Apprenons qu’il est peintre, céramiste et est ravi de cette rencontre et regrette que ça n’arrive pas plus souvent.
-Je vous envoie la photo par internet ?
-Oui, dit, Helmut mais je ne connais pas mon code postal par coeur.
-Tu n’as pas de code postale sur Internet, Helmut, c’est une adresse numérique, ça passe par l’ordinateur.
-Ça fait longtemps que je n’ai plus utilisé d’ordinateur, alors donne la tienne.
Ce qu’Henriette fait et nous nous quittons, ravis.
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La gratteuse du hasard.
» Lorsque le hasard nous apporte ses faveurs nous le baptisons du nom de Providence. » – Robert Sabatier, Le livre de la déraison souriante.
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