C’est terrible de ne pas savoir rire.
Ça fait onze que Valéri a quitté la Bulgarie, onze qu’il dort dehors, parfois dans un hôtel bon marché pour se laver, onze ans qu’il se trémousse en équilibre sur une petite caisse en bois au son d’une musique entrainante et vit de l’obole des passants. Onze ans qu’il a quitté sa vie à Varna et sa femme… quelqu’un de formidable avec plein de qualités mais elle n’aimait pas rire. C’est terrible de ne pas savoir rire.
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Zeitreise
Verrückt, wie es doch die Zeit versteht, in unscheinbaren Kisten zu verschwinden.
An die Person, die dieses Bild vor langer Zeit in irgendeiner verrauchten Kneipe aufgenommen hat: Danke für die Zeitreise.
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C’est flou
C’est flou comme c’est pas net cette histoire de virus qui nous tagnasse les bourses et nous prive du Salon de l’Automobile de Genève qui réduira – tant mieux, on en parle beaucoup – l’empreinte carbone (moins de vols vers Genève, de queues interminables sur les autoroutes, de concerts de klaxons dans la ville congestionnée). C’est flou comme ce tout petit virus qui pointe son museau est plus efficace que le plus sensé des discours sur la décroissance, plus radical que le plus radical des prêches sur l’éco-culpabilité dans lesquels nous enturbannent l’industrie et la politique.
C’est flou comme le pangolin, peut-être, se venge sans le vouloir, d’avoir été maltraité.
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on finissait sur le gril
Ma mère prétend que la terre n’est pas ronde mais a une forme de saucisse.
Il n’y a pas si vieux, avec ce genre de postulat, on finissait sur le gril.
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Madame Corbeau
Mme Corbeau, qui s’installe sur ce banc pendant exactement 23 minutes chaque jour, alors que son toutou doit attendre bien sagement.
Mme Corbeau, qui apporte une orange tous les jours, quelle que soit la saison.
Mme Corbeau, qui en laisse toujours une moitié pour les corbeaux, tandis qu’elle mange l’autre avec gourmandise.
Mme Corbeau, qui nous manquera, si un jour elle n’était plus là.
Mme Corbeau, que j’ai inventée.
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Early bird…
…catches the customer.
Und es bleibt die Frage,
wer nun genau mit wem Gassi geht.
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Chips
«Manchmal knuspert es,
manchmal nicht.
Aber zum Beissen braucht man Zähne –
und die hab ich.»
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être aux aguets
l’animalité est toujours une figure de l’altérité
https://journals.openedition.org/leportique/2454
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Vu
Des supporters de l’OM applaudir le Borussia Dortmund quand il marque contre le PSG
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tristes gazouillis
Les gens photographiés ont pour certains, ces temps-ci, un souvenir précis voire douloureux de cette passante qui avait cru bon devoir photographier un employé de la société Derichebourg faisant une pause. L’homme s’était allongé devant une vitrine. Adama Cissé, c’est son nom, avait été à la suite licencié de sa société après que la fâcheuse avait tweeté sa photo pour dénoncer, selon elle, l’état prétendûment désastreux de propreté de la Ville. Un état s’expliquant bien entendu par le laissez-aller des employés qui ont la charge de son entretien et pioncent au lieu de donner du balai. Voir le lien vers l’article ci-dessous pour plus de détails. Ça n’a pas raté ce matin, le monsieur – un Noir – m’a demandé « pourquoi, pourquoi la photo », inquiet, comme il y a 3 jours un conducteur RATP (basané) fumant une clope sur le marchepied de son bus a exigé que je l’efface, en faisant directement allusion à cette triste affaire. Car, voyez-vous, « on sait jamais ! »
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/gagny-paris-l-affaire-de-l-eboueur-licencie-pour-une-photo-de-sieste-fait-scandale-sur-les-reseaux-14-01-2020-8236080.php
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Pensée fugace…
Il pleut.
Je me dis que je n’ai jamais vu le Mont Fuji…
Pas plus que je n’ai vu le Kilimanjaro…
( Je vous le concède : ceci n ‘a strictement aucun intérêt.)
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il vous fera du 15%
Konseledise, son livre vaut le déplacement pour ceux qui habitent dans le coin. Si vous lui dites que vous venez de ma part il vous fera du 15% et une belle dédicace.
N’hésitez pas !
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wola
Le garçon me paraît sympathique avec sa canette, donc ni une ni deux je fais la photo. Réplique immédiate : – Hé wola tu fais quoi là ? – Une photo monsieur. – Hein, une photo ?! – Oui une photo : je vous trouvais bien. Il semble s’adoucir un peu. – Mais pourquoi ? – Parce que je vous trouve bien, là, avec votre canette. – Hey, tu diras pas après : « là c’est le bouffon que j’ai photographié dans la rue » ? – Ha non sûrement pas. – File-moi deux euros alors. Je fouille dans ma poche, lui tend deux euros – sans réfléchir. Il rit. – Mais il est fou lui !
Je viens de lui voler le portrait : impossible de refuser.
– Allez, bonne journée à vous ! et je m’en vais en l’entendant se boyauter.
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Il s’y est mis à 16 ans, en a 76.
Sa soixantième année de travail sur la route en tant que commis voyageur.
Il s’y est mis à 16 ans, en a 76.
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se vautrer dans
Avec Nicolas Righetti on peut : Rire de rien, parler photo, faire du bruit, se gausser de soi-même, parler matos, se vautrer dans du politiquement pas correct, se gargariser de bonheur.
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#213
Strömender Regen hält mich im Schermen einer Busstation gefangen, während ich vorbeifahrende Autos zähle… 211, 212, 213 Autos, eines grösser als das andere; pro Wagen eine Person… 214, 215, 216 Personen.
Der Bus fährt vor… 1 Bus, 43 Personen…
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Giuseppe et ses amis
Ils sont nombreux à s’attrouper devant ce clochard historique, à faire le selfie sans gêne aucune, à le photographier, lui, qui donne à bouffer aux pigeons depuis des années – certes, il se fout bien de cette misérable gloriole, mais quand même. Il est une attraction à badauds, repoussante créature mais néanmoins fascinante, un aimant à pigeon et à passants qui, à l’instar de l’oiseau, se tirent dare-dare dès qu’il élève la voix. Personnage bien connu de la psychiatrie, de la police, des riverains, intraitable libertaire radicalisé virant anar absolu ou vice versa n’ayant de vie que pour les volatiles, il a fait sécession avec le commun des mortels. Il fait enrager la mairie d’arrondissement, jusqu’à sa tête, et est même soutenu par une association – contre la mairie, qui voudrait bien s’en débarrasser mais n’y arrive pas. Je ne l’ai plus vu pendant quelques mois, je le croyais mort, car il est vieux, et pas en forme du tout, et dans une dèche noire.
Trouvé ce lien, pour en savoir plus : https://www.histoiresordinaires.fr/Giuseppe-et-ses-amis-les-pigeons-de-Paris_a998.html
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Une histoire de ma vie
«Tu veux entendre une histoire de ma vie?
Heu, par où commencer… »
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et qui
Buri*, un grand photographe ? Non, un bon photographe, au bon moment au bon endroit et qui a beaucoup déclenché.
*Burri avec deux rr, désolé
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Océan
Sie verfliessen zu einem Mosaik scheinbar gleichförmiger Fragmente;
die Spuren der eigenen Kindheit
ein Ozean unerzählter Geschichten.
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à des milliers de kilomètres.
Ce moineau sautillant dans la gueule ouverte d’un emballage abandonné sur un banc public me dit que le chemin vers la poubelle est encore long, à des milliers de kilomètres.
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ton dromadaire s’appelait James Bond
…tu te rappelles, ça fait pile 50 ans, ton dromadaire s’appelait James Bond, tu t’en souviens ? T’étais vif, oui, c’est bien toi, ah ça me fait plaisir de te revoir 50 ans plus tard, mais c’est marrant je t’imaginais plus grand que ça, mais bon… j’ai une fille, oui, belle comme un cœur, regarde, regarde les photos, elle est mimi, intelligente mais hélas elle est devenue végan.
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Je lui dirai les mots bleus
les mots que l’on dit avec les yeux
Alain Bashung, l’éternel
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Cinq cent septante six ans
Branle-bas de combat et gros moyens pour relever le filet de la pêche miraculeuse. Cinq cent septante six ans après celle de Konrad Witz.
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01/02/2020
Je demande à ma moitié de changer de place, le monsieur me botte bien avec son canard. J’ajuste le point, mon vieil objo est manuel, puis je lui demande si je peux y aller. Ha ben oui, faites. Je fais. Café et PMU, le samedi matin : repos, au calme.
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Et lorsqu’il questionnera
Marche à suivre pour faire d’une photographie une œuvre d’art:
Faire tirer grand, 1 mètre 20 par 1 mètre 90, par exemple.
Monter le tirage en sandwich sous Plexilux, encadré baguette Noyer par La Fabrique de l’Image.
Trouver un titre, genre En famille, dans la solitude des champs de coton ou encore Que sommes nous devenus après être descendus de l’arbre ?
Aller voir, par exemple, Sam Stourdzé à Arles, lui offrir un verre. Lui parler de vélo, de C.L., à la rigueur de F.T. mais surtout pas de Maja Michalski et encore moins d’Etienne Dumont.
Lui porter de l’intérêt en sachant rester humble. Au moment de l’addition dire : Non c’est pour moi.
Et lorsqu’il questionnera, juste avant de se quitter, Et la photo, ça va ?
Lui proposer, sans avoir l’air intéressé, un coup d’œil à Que sommes nous devenus après être descendus de l’arbre ?
Laisser infuser.
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