Un mois de légendes /

Faulkner

Pense à ce grand roublard de Jim Harrison, en allant chercher des croissants pour mes collègues, à son autobiographie romancée, Le Vieux Saltimbanque, dans laquelle il nous fait savoir qu’il a beaucoup mangé bu et baisé.

Je traverse la rue, rejoindre le soleil en ressassant cette devise de Faulkner qu’Harrison a faite sienne : Pour écrire il faut du papier et un crayon. Ça me fait sourire, c’est vrai que parfois on se prend trop la tête pour pas grand-chose. A cet instant précis mon regard tombe sur un morceau de carton en équilibre sur le bord du trottoir. Comment transcrire la devise de Faulkner, l’écrivain, au monde de la photographie ? Pour photographier il faut un appareil photo et de la lumière. Cela suffit-il ?

Je reviens en arrière, surplombe le morceau de carton, le considère, tourne autour et photographie.

A moitié satisfait, je me rends compte que Faulkner a raison mais que souvent, c’est bien plus compliqué que ça. Un morceau de carton flottant dans un bain de lumière ça fait une image, mais qui dit quoi ? Je regarde l’écran, me gratte la tête et aperçois, juste de l’autre côté de la rue, un chauffeur de taxi dans sa voiture, m’observer et sourire.

-Belle journée !

-Pareillement.


le vendredi 30 septembre par Francis Traunig


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Enki

« Enki, Chanteur d’Eau » (Conte visuel tout public, jeune public / mime, objets et musique live) de la Cie Andrayas  se jouait au Parc Bertrand, pour clore la saison estivale de l’association « Champel s’Eveille ».

Ce spectacle aura été un des fils conducteur du projet « MaFaFele – Bénin2016 », projet de culture-en-voyage dédiée aux rencontres humaines hors-cadre.


le vendredi 30 septembre par Nicolas Spuhler


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c’est :

Le bonheur c’est : Partager une choucroute avec un ami.


le jeudi 29 septembre par Francis Traunig


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Votre beau taxi nous manque

Bill est en forme et porte haut ses 93 ans. Se donne toujours la peine de nouer sa cravate, de l’assortir à ses pompes et de saluer les dames quand elles attardent un peu leurs regards sur lui.

En voilà une justement, un cabas Céline à la main, qui prend Bill par le coude, se colle à lui et dit : Votre beau taxi nous manque, et l’embrasse.


le mercredi 28 septembre par Francis Traunig


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Atterrissage

Atterrissage délicat mais réussi pour O.Zbinden.

Décollage vendredi matin à 6h.


le mercredi 28 septembre par Nicolas Spuhler


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Palper

Pour ceux qui en ont assez de se faire palper dans les aéroports parce qu’on a peur que vous fassiez sauter l’avion, pour ceux qui ne veulent plus bruler trente tonnes de kérosènes pour aller photographier des gazelles, pour ceux qui ont l’estomac fragile quand ils mangent ailleurs que chez eux, pour ceux qui trouvent que c’est compliqué de dire merci en Swahili, partez à l’aventure près de chez vous : dans les musées d’Histoire Naturelle.


le mardi 27 septembre par Francis Traunig


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Nuit des Musées

La vallée de la jeunesse, dernier spectacle et on rentre.


le dimanche 25 septembre par Nicolas Spuhler


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Café des Mouettes

« Au grand Café des Mouettes, une installation immersive reconstitue une épicerie du Mississippi qui a fermé ses portes et dont l’Américain a récupéré du mobilier ainsi que conservé et photographié de nombreux produits. »

Festival Images Vevey

www.images.ch/fr/


le dimanche 25 septembre par Francis Traunig


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regrettée

Silvia, ex-camarade regrettée d’unephotoparjour.ch, a troqué le Lumix pour la Petite Reine. Si elle porte une culotte adaptée à sa nouvelle passion sans rien dessous, (écris-le, me confie-t-elle), c’est pour la vivre intensément, (imagine-je).

Mais même si cette confession paraît un tantinet lubrique au premier abord, je pense que les fadas de la pédale sont souvent à poil sous leurs moule-fesses – sans doute pour mieux faire corps avec la Petite Reine.

Je me demande dans quelle mesure, porter un slip ou pas, permettrait aux photographes d’être plus performants ?


le samedi 24 septembre par Francis Traunig


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Jamais

Solilok man.

Jamais, depuis que je le connais, une quinzaine d’année, il ne m’a posé une seule question. Où que nous nous croisions, dans un rayon de cent mètres, il m’interpelle avec un bruyant Salut, Salut ! Je réponds Salut. Alors il me parle alternativement de sa mère, de son fils ou de sa voiture. Ensuite comme apaisé d’avoir pu dégorger il replonge tête en avant dans son journal ou l’écran de son portable.

Aujourd’hui c’était : Je suis allé manger des filets de perches avec ma mère.

Salut.

Salut.


le vendredi 23 septembre par Francis Traunig


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Greenbox

bon en noir-blanc on voit moins bien.


le jeudi 22 septembre par Nicolas Spuhler


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Grand Tétras

Vernissage d’Hector, rue Albert-Cohen. Pendant que Nicolas fait le Grand Tétras pour séduire la demoiselle en rouge.


le jeudi 22 septembre par Francis Traunig


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laisser traire

Soit on devient aveugle au monde absurde qui nous entoure, soit il nous encholestérole la joie, soit on rue comme une vache qui ne veut pas se laisser traire.


le mercredi 21 septembre par Francis Traunig


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Le maire

Encore une verticale, va me dire M.F.

C’était le vernissage du nouveau foyer de Foyer handicap, home de vie et de paix en plein Carouge, adapté au millimètre pour  des handicapés. Longue vie au foyer Annette Kaplan.


le mardi 20 septembre par Nicolas Spuhler


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Joyeux lundi

Et bonne semaine à tous!


le lundi 19 septembre par Nicolas Spuhler


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Héron cendré

Mystery man, l’homme au parapluie. Marmonneur solitaire qui transporte sa maison sur son dos depuis des années et toujours refuse l’aumône, le contact.

Tout de suite, bizarrement, je pense aux oiseaux en hiver quand il neige. Je me demande où ils vont ? Et lui ?

Je me courbe sur la vitrine, chargé d’un bouquet de roses blanches qui me sert de buisson et le photographie mais il ne me voit pas. Comme si sa solitude l’avait rendu sourd aux bruits du monde.

Rengaine mon petit X70 et jette à la volée, stupidement, quel choix dans ce magasin, et me tourne vers lui. A ce signal, avec la lenteur du héron, il se déploie malgré sa charge et s’envole.


le samedi 17 septembre par Francis Traunig


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Réfugié

« Né en 1881 dans un grand et puissant empire […], il m’a fallu le quitter comme un criminel. Mon œuvre littéraire, dans sa langue originale, a été réduite en cendres. Étranger partout, l’Europe est perdue pour moi… J’ai été le témoin de la plus effroyable défaite de la raison […]. Cette pestilence des pestilences, le nationalisme, a empoisonné la fleur de notre culture européenne »

— Stefan Zweig, Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen.


le vendredi 16 septembre par Francis Traunig


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énergiquement

Merde, mon café

Je me lève

Vous auriez un chiffon, s’il vous plaît

Une seconde, je suis occupée, je viens

Je la considère, vois d’abord son nez, nez d’acier qui protège les piliers des ponts quand les fleuves sont en crue

Elle se cloître dans son occupation, déplace des sacs en papier, en défroisse un énergiquement

J’admire son obstination à ne pas chercher à atteler son regard au mien

J’abdique, dit merci

A mon merci

Elle jette un je viens moins sec

De retour à table

Sourire et faire de l’accident une fête

Puis une image


le jeudi 15 septembre par Francis Traunig


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Nicolas est un con

Retrouvé une petite boite de diamant pour la gravure sur verre, vintage genre 1982, signé de ma belle écriture: Nicolas.

Mon charmant grand frère y a ajouté un commentaire  😉


le mercredi 14 septembre par Nicolas Spuhler


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Soldat Machin

Héraclite, depuis, a été diversement interprété, récupéré, paraphrasé :

La mère : Si tu ne fais pas un effort à l’école, tu finiras balayeur.

Le Major : Soldat Machin, vous voulez changer le système alors gradez. Faites l’école d’officier. C’est d’en haut que vous le changerez.

Le patron : Vous voulez être augmenté ? Je vous demande simplement un engagement responsable, plus de présence et de conviction. Une pause cigarette toutes les heures et néfaste à votre santé et à l’entreprise.

Le curé : Pas le choix, tu terrasses le mal au fond de toi si tu veux une place en première à côté du Père.

L’amante : J’en ai connu de plus profondément engagés, chéri. Si tu veux me revoir il faudra que tu arrêtes de m’appeler maman.

L’artiste : Il faudrait que je m’y mette, mais à quoi bon puisque tout n’est que vanité.

Etc…


le mercredi 14 septembre par Francis Traunig


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Double exposition – jour 2

Nika, le roi de la plume.


le mardi 13 septembre par Gabriel Asper


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Feltrinelli

Madame, il y a quelqu’un qui vous colle aux basques – que j’aillais lui dire. Me suis retenu au dernier moment. Soit elle se marrait soit elle me passait une bordée. J’ai préféré faire l’image de cette image iconique (qui me semble bien être celle d’Alberto Korda) transformée en sac à main.

C’est l’éditeur Feltrinelli qui balance l’image sur le marché. À la barbe du photographe qui lui en avait offert un tirage.  Feltrinelli a su faire prospérer le message révolutionnaire incarné par le Che et en même temps fait prospérer son compte en banque.

Mais la victoire du grand capital sur ces relents d’utopies révolutionnaires c’est au groupe Swatch qu’on le doit : la mise en boîte du Che dans une montre en plastique.

Et pour une soixantaine de balles, on peut se dire, en regardant sa montre : comme le temps passe !


le mardi 13 septembre par Francis Traunig


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Les cigognes

sur le toit du voisin


le dimanche 11 septembre par Nicolas Spuhler


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Il disait :

Il disait :

Peut-être l’usure, peut-être une histoire d’hormones. Et tu avais raison quand…

Je baisse alors les yeux, suspendu à ce quand… et veux très vite me dédire de ce que j’ai pu proférer. Souvent pour faire briller un bon mot. Merde ne pas avoir de responsabilité dans cette galère d’hormones et d’usure. Je relève les yeux de mon assiette, empoigne mon verre d’eau gazeuse et le regarde dans les yeux.

Quand quoi ?

Tu m’as dit un jour, dans les moments de crises, c’est parfois quelque chose d’aussi léger qu’une plume qui peut tout faire s’effondrer.


le dimanche 11 septembre par Francis Traunig


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69 ans

à la cabane.

On a eu le temps de faire seulement 3 images et peut être ça se voit…


le samedi 10 septembre par Nicolas Spuhler


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rien à redire

«Alles perfekt!»

La puissance algorithmique alliée à une offre vestimentaire pléthorique, tel est le cocktail gagnant de l’entreprise allemande. En plus de la fameuse gratuité de l’expédition et des retours. Les consommateurs n’y trouvent rien à redire. Surtout les Suisses. Zalando ne communique pas ses chiffres par pays, mais l’entreprise a réalisé une croissance de plus de 34% en 2015 sur ses marchés historiques (Allemagne, Suisse, Autriche).

Sources Hebdo mars 2016


le samedi 10 septembre par Francis Traunig


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Coagulant

Ce sont les esprits chagrins qui prétendent que chaque bouffée d’une cigarette retranche cinq minutes de vie d’un fumeur. Mais d’autre part la cigarette est aussi un puissant coagulant social. Et cultiver le lien, c’est scientifiquement prouvé, rallonge l’espérance de vie.

Voilà pourquoi j’ai toujours un paquet de cigarettes dans la poche. En sors une, entame la conversation avec cet autre qui déjà inhale, tout en jouant soit avec mon paquet ou avec une cigarette que je n’allume jamais puisque je suis non-fumeur.

Et hop, le tour et joué, déjà les sourires se frayent un chemin dans les volutes de fumées.


le vendredi 9 septembre par Francis Traunig


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le poisson volant

Trouvé, au bord du Rhône, un poisson suspendu à son fil.


le jeudi 8 septembre par Nicolas Spuhler


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Riverside

A l’arrêt de Bus

Lui : Salut, t’aurais une clope s’il te plait.

Moi : Oui, tiens. Je pourrais faire un portrait ? J’aime beaucoup ton t-shirt, ça m’intéresse.

Lui : J’aime aussi la photo, la meilleure que j’ai faite est un coucher de soleil au Brésil. J’avais placé un verre de Ray-Ban devant l’objectif.

Nous discutons « voyage » pendant une demi-heure puis il est retourné mendier.


le jeudi 8 septembre par Aurélien Fontanet


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fou

-Tu crois à la réincarnation ? Tu crois qu’on peut parler aux morts ?

-Oui, mais il faut les laisser partir en paix. Pour être en paix soi-même. Sinon on devient fou…


le lundi 5 septembre par Francis Traunig


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le café rétro

de Neuville-sur-Ain


le dimanche 4 septembre par Nicolas Spuhler


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Instantanément

Aux livres sur les quais de Morges, raté Belinda Cannone, Marie-Hélène Lafon, entraperçu Dany Laferrière, pas vu ni Zep, ni Sfar.

Pas grave, parce qu’un peu plus loin, la rencontre de cette dame qui promène sa théière sac-à-main m’a fait instantanément oublier ces rendez-vous manqués.


le dimanche 4 septembre par Francis Traunig


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You’re innocent when you dream

Ghyslain bertholon 2016


le dimanche 4 septembre par Tristan Zilberman


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Broyé

J’ai broyé mes effusions adolescentes.

Des centaines de pages. Grandiloquentes. Surchargées d’absolus qui se tirent la bourre.

Époques où l’amour ne s’écrit qu’en majuscule. Où les grands orgues de la musique que l’on imagine produire ne sont que les couinements du BIC qui cherche son chemin sur le papier.


le jeudi 1 septembre par Francis Traunig


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vélo, fusil mitrailleur, campagne

Croisé sur la route un djihadiste.

Ah non c’est juste un jeune homme qui revient de séances de tirs, fusil mitrailleur au dos.


le jeudi 1 septembre par Nicolas Spuhler


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