Je me souviens…
Je me souviens d’avoir vu Key Largo ( John Huston, 1948 ) à L ‘ Action Christine, à Paris, en 71.J’y découvrais avec enthousiasme ce couple mythique, à la ville comme à l’écran : Lauren Bacall-Humphrey Bogart.Le nom, Key Largo, prit immédiatement place dans le panthéon personnel de mes rêveries, aux côtés de Samarcande et Maracaïbo, découverts dans des lectures et récits de voyages.Puis un jour, au début des années 80 , je m ‘arrêtai à Key Largo et n ‘y découvrai, déçu, qu ‘une succession de boutiques et d ‘écoles pour plongeurs et surfeurs .Heureusement il y avait la route des Keys, qui saute d’îlot en îlot, avec d ‘un côté l ‘océan et de l ‘autre le golfe du Mexique qui n ‘ont pas le même bleu et, tout au bout, à Key West, presque à frôler Cuba, la maison d’ Hemingway peuplée des nombreux descendants des chats du vieil Ernest. Hemingway, justement : Bacall et Bogart s ‘étaient rencontrés sur le tournage du Port de l ‘angoisse, tiré d’un de ses textes.Le film est d ‘ Howard Hawks et l ‘on y sent, comme une évidence, la relation puissante qui liait ces deux-là.Et puis il y a Bacall, à la voix rauque, travaillée à la cigarette, qui prononce la plus belle phrase de l ‘histoire du cinéma : » If you need me, just whistle … »J ‘ai longtemps rêvé, en vain, d ‘entendre cette phrase et je l ‘ai même prononcée, sans succès : n ‘est pas Bacall qui veut.
Tout cela ne me rajeunit pas.Et sur cette image, qui n ‘a de valeur que d’avoir activé ce muscle cérébral, la mémoire, The Look et Bogey ont subi eux aussi les injures du temps…
Fuck, man !
à qui de droit…
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Boules de Berlin
Votre accent, vous êtes Suiiiiisse ?
Balance rigolard un homme cheveux en batailles avec un panneau PAIX autour du cou. Il me dit faire partie d’un groupe d’opposants à la dictature sanitaire en faction jours et nuits en périphérie d’un immense rond-point à l’entrée de Nantes.
C’est ça, et vous c’est comment ?
J’m’appelle Pierre… la Suisse… vous votez encore en levant la main… vous avez le référendum, la Suisse… une vraie démocratie.
J’apprends que Pierre s’intéresse à l’Histoire, qu’il est gilet-jaune, et déclare avec ferveur s’engager pour la Liberté, la Paix, la Démocratie.
On vote pas main levée partout, et puis chez nous une fois qu’une décision est prise, même si elle nous plaît pas, même si c’est pas notre avis, on doit la respecter…et ça c’est parfois compliqué à accepter.
Modère Sophie pendant que je demande la permission de photographier. Pierre alors dit avoir quelque chose pour nous, se fraye un passage sous la tente de la permanence, revient avec des Boules de Berlin qu’il nous offre tout sourire.
Je vais demander à tous de venir pour faire un portrait du groupe !
Mais le groupe regimbe, discussions agitées sur la préparation de la manifestation à venir.
Pierre et un jeune militant sont alors d’accord de poser. Coups de klaxons de soutien du rond-point (genre on a gagné un match) lorsqu’un type par la fenêtre ouverte de sa voiture crie :
Soyez responsables, soyez responsables, vaccinez-vous !
Collabo… abruti…. connard !!!
Hurle Pierre à la voiture qui disparaît.
Nous nous retrouvons avec nos Boules de Berlin et un grand désarroi devant ce saisissant changement d’humeur, pareil d’ailleurs aux humeurs de la météo Bretonne.
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Un poète
L’ami Benoît passe à la maison; il a besoin d’une photo d’un de ses tableaux qui doit figurer dans le catalogue d’une prochaine expo.Nous trouvons la bonne lumière. Puis ensuite le traitement colorimétrique qui ne trahisse point sa subtile palette.
J’y gagne en échange un délicieux petit format qui trônera à ma tête de lit…
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Comment va Jean-Pierre
Au cœur de la mystérieuse forêt du Huelgoat, devant la grotte d’Artus, un couple de motards installe avec application un ourson en peluche sur un bloc de granit. Puis le photographient. J’apprends qu’il s’appelle Jean-Pierre et qu’à chaque halte ils le font poser. Je propose de prolonger ce rituel contemporain devant une majestueuse pierre à cupules qui elle, depuis le temps, a dû en voir de toutes les couleurs. Nous les croiserons tous les trois, quelques heures plus tard, au village, sur une terrasse de bistrot.
-Comment va Jean-Pierre ?
-Super… on l’a photographié avec le menu.
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22/07/2021
En Calle 21 y esquina calle 4 , en la colonia José López Portillo, Alcaldía Iztapalapa. CDMX.
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un poil
Toujours un poil flippant le cocktail uniforme, bannières, chants virils et marche au pas.
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ASCC
Ascc, heu, association socio catalane de Cerbère, pétanque c’est caché ou?
Ah: association sportive et des cheminots de Cerbère!
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stations d’essence
A Rouen, (où La Pucelle d’Orléans, vendue par les Bourguignons aux Anglais, a fini sur le bûcher)*, nous retrouvons notre ami sculpteur rencontré deux jours auparavant dans la zone piétonne d’Amiens où avec un doigté éblouissant il sculpta dans le sable une chienne au repos.
-Vous venez d’où ?
-Sa…le…de lage.
-Vous êtes Roumain ?
-Romania !
La délicatesse avec laquelle l’homme s’affairait sur le museau de l’’animal lui valut une pluie d’euros et autant de compliments. Le lendemain, 9 heures du matin, même endroit, même chien, même pose, mais cette fois-ci achevé par l’outil d’un artiste différent.
Mais voilà que pour fêter nos retrouvailles à Rouen, tout près du bûcher, l’artiste me reconnaissant me tourna définitivement le dos.
*nous touristes, avons remarqués qu’en France, l’église, le Christ et les monuments aux Morts semblent plus nombreux que les stations d’essence.
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Work in progress
www.gerard-dubois.com
» J’avais envie d’aller me perdre dans Marseille. Dans ses odeurs. Dans les yeux de ses femmes. Je savais que j’y avais toujours rendez-vous avec le bonheur fugace des exilés… »/ Vivre fatigue/Jean-Claude Izzo.
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un boulanger enfreint la consigne
Dans le musée des Beaux Arts d’Amiens, nous découvrons une histoire carabinée :
Loefric, gouverneur de Coventry, soumet la cité à de lourds impôts. Lady Godiva, sa femme, obtient leur report de son époux à la condition qu’elle chevauche nue dans les rues. Elle y consent et Loefric, pris à son propre piège, ordonne qu’au jour de l’épreuve tous les habitants s’enferment, sous peine de mort. Seul un boulanger enfreint la consigne.
Tableau de Jules Lefebvre – 1890
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Amiens
Dans le formidable Musée des Beaux Arts d’Amiens… qui ne sent pas la poussière et la vieille dentelle.
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routes
tiens faut que je lise ce livre, routes et déroutes.
Nicolas Bouvier, les plus beaux titres de livres (l’usage du monde, routes et déroutes…)
https://www.editionsmetropolis.com/livre/routes-et-deroutes/
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Bientôt, il tombera à genoux
Pendant les tirs au but, il est resté comme ça, complètement tétanisé. N’a pas bougé un cil, même quand l’Italie marquait ou l’Angleterre ratait sa cible. Au goal libérateur, il est tombé à genoux.
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10/07/2021
En Belgique la saison des pluies dure six mois et le reste du temps il pleut !
J.B.
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est purement fortuite
Toute ressemblance avec un zigue nommé M.B. économiste, prof à l’uni, est purement fortuite. Lui s’appelle M.G. et pratique la photo en samouraï et la petite reine en courtisan.
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Peut-être
…si ça ne tenait qu’à moi.
Mais après ne me souviens plus à quoi il tenait. Peut-être au parasol.
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Senza dubbio !
Incontestablement ! Unzweifelhaft ! Unquestionably ! Senza dubbio ! Indiscutiblemente !
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Nabot ?
-Nabot ? Drôle de nom pour un chien.
-Non, Nappo, comme Napoléon mais avec deux p….
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