Art Genève, champagne ! Les banquiers débarquent et proposent de répartir les risques, les marchés étant ce qu’ils sont, et de miser sur l’Art, nouvel Eldorado à la portée du commun… relativement fortuné.

Olé !

« Le cordon ombilical de la Vierge »

– 650’000 dollars –

Œuvre d’art de Pancho Caragoya, plasticien mexicain, exposé à Art Genève.

…et quoi aujourd’hui pour nourrir UPPJ ? Une ombre accrochée à un marteau-piqueur derrière une vitrine.

Champ de violet, presque le printemps sur ce bout de prairie.

Saluons par un peu de mauvais goût l’élite réunie en station d’hiver se foutre royalement (le mot ne peut pas être mieux choisi) de sa base parlementaire.

Greetings from a snowy swiss shithole  !

Il se met au piano et appelle sa copine :

– » Écoute, c ‘est pour toi… »

Sa musique…déchire.

D’accord maman…ils n’ont juste pas été contents de la glycémie…mais non, mais non, tu as encore deux tranches de dindes…mais non c’est toujours la faute de personne… oui.. bien… oui… oui, je reviens lundi. Non, ou c’est Simon qui… tout est organisé. Clairement non, oui. Maman, tu peux aussi prendre le bus… oui, t’as plus d’eau minérale mais on pourra t’en acheter.

Cette dame adulte concernée par le bien être de sa (sans doute) très vieille maman m’empêche de lire le beau livre de John Berger PALABRE. Ça va durer 15 bonnes minutes, peut-être plus. Elle parle fort parce que sa vieille mère est probablement dure de la feuille… enfin, elle dit : à bientôt maman.

M’ébroue de cette impudeur gonflante, respire, jette une œillade complice à mon camarde de voyage, secouons la tête de conserve, sourires aux lèvres, reprends mon livre lorsque sonne mon téléphone. A l’autre bout du fil : Bonjour, c’est Ruedi, l’infirmier de votre maman, je peux vous parler d’elle… vous avez un moment ?

Au Textil Mode Zentrum de Zurich. Pas un chat dans les cinq étages de cette usine de la mode qui devrait irriguer, par ses tendances, les marchés moribonds. La moitié des showrooms sont vides, à louer, dans l’autre moitié des vendeurs aux sourires fatigués guettent d’éventuels acheteurs.

Instant d’une rare intensité, un enfant d’officier ss parle de son père, des 50-80 000 personnes qu’il a envoyé à la mort.  Sa voisine vient d’évoquer son père à elle, déporté et jamais revenu. Son attente, ses espoirs d’un retour possible.

Une seconde je m’échappe, au milieu de toute cette attention, et Steeve se marre.

ciels

Serge, peintre en lettres (c’est comme ça qu’on appelait ceux qui avec leur pinceau écrivait SOLDES sur les vitrines il y a trente ans – aujourd’hui le peintre en lettres traite ses textes avec un Mac qu’il fait découper par une machine). Serge est aussi rocker à ses heures.

théâtre du Léman, un peu dans les coulisses. c’est là que se tient Pedro. Et Deniz.

C’est faire peser bien lourd sur les épaules de nos petits chéris ce que nous n’avons jamais été capables d’accomplir.

D’accomplir quoi ? Changer le monde ? Lequel ?

Quelle galère déjà, ne serait-ce que de changer ses travers, ses petites habitudes. Perdre deux kilos déjà, manger moins de chocolat, être aimable avec un grognon ou inviter sa belle-mère qui nous casse les couilles avec ses « c’était mieux avant, je n’aimerais vraiment pas être à la place des jeunes aujourd’hui… » et lui sourire.

I will be aimable, maman, et porter ce sweat pour te faire plaisir, parce qu je t’aime moi aussi maman, même si je trouve que les lettres en rose, ça fait un peu fille…

Fuck ! What a day !

C’est propre en ordre, fermé, couvert, protégé. Le mammifère humain suisse me fait penser au chien dans sa niche qui grogne quand quelqu’un se rapproche et dit Gentil toutou, donne-moi la patte et lâche ton nonos.

… faire boire les filles

Tout va dans un même lieu; tout a été fait de la poussière, et tout retourne à la poussière.

Ecclésiaste 3.20

Du domaine les Baillets.

-Non, non, je ne m’appelle pas Sigmund, mais je veux bien vous photographier.

Et j’ai crié Queso, parce qu’elles étaient espagnoles en goguette à Calvingrad.

J’ai fait six images, et c’est comme ça qu’on glane des souvenirs pour les fichiers de nos portables.

-Papa, je suis à Téhéran (…)

-Ça me rassure (…)

Prosélytisme ?

De Sandrine Lopez, à la galerie Focale de Nyon, vernissage le 20.

Il était bien ce nouvel agenda 😉

Un ami cher, collectionneur et historien de la photographie, m’a un jour montré une image en tout point semblable à celle-ci. Dix africains, hommes et femmes, se tenaient nus, alignés, face au photographe. On avait barbouillé sur le corps de chacun une lettre à la peinture blanche.

Y était écrit :  Bonne année.

Ici, c’est le contraire. C’est noir sur blanc. Et ces jeunes femmes sont payées. Sans doute. Et elles n’ont pas le regard accablé de ces gens maltraités il y a un siècle par leurs maîtres.

Toujours est-il…

Je n’ai jamais aimé photographier les gens qui dorment – à leur insu.

Mais là le grondement de ses ronflements étaient tellement fascinants que j’ai essayé de le réveiller à coups de clics… Il a sourit et s’est rendormi.

… seront encore plus marqués quand ils verront la photo

Le loup, Michael Wolff, est dans la bergerie. Chroniqueur people d’Hollywood, le voilà qui mord la queue à celui qui déclare : « Quand vous êtes une star, [les femmes] vous laissent faire, vous pouvez faire tout ce que vous voulez, les attraper par la chatte, faire ce que vous voulez. »

Fake news, mensonges et foutaises déclare celui qui ne croit pas au réchauffement climatique et déclare : « Dans l’Est, cela pourrait être la veille du jour de l’an LA PLUS FROIDE jamais enregistrée. Peut-être qu’on pourrait utiliser un peu de ce bon vieux réchauffement climatique pour lequel notre pays, mais aucun autre pays, s’apprêtait à payer DES MILLIARDS DE DOLLARS afin de s’en protéger. Couvrez-vous ! »

Acculé, l’enfoiré risque de mettre le feu à la maison et se déguiser en pompier pour planquer sa tragique incompétence derrière un écran de fumée.

… un pied sur le guidon

Elle vit, paraît-il, au Japon. Mais il n ‘est pas rare qu ‘elle apparaisse sur nos rivages méditerranéens lorsque la température atteint, en janvier, 22 degrés…

J ‘en manque quelque peu.

L’ objet est danois. C ‘est un  » HOPTIMIST « .

Ça ne peut pas faire de mal…

Juste pensé à quand il était écrit « Interdit aux chiens et aux Italiens » dans ce pays.

Et maintenant, des toutous italiens racés tenus en laisse par des Italiens (racés aussi) pissent paisiblement dans une station de ski huppée helvète.

En allant chez le médecin, croisé un cendrier. Humide.

J’aurai pu la faire hier. Et demain aussi. Grippe du 31.