Le choc des Titans
Cette soirée est une conjonction de prétextes
Prétexte de se réunir pour éviter de dire, à chaque fois qu’on se croise par hasard dans la rue, il faudrait qu’on se voie à l’occasion.
Prétexte de pendre la crémaillère. Pendre la crémaillère c’est faire savoir aux amis... à la famille : que la maison est finie, meublée, propre et qu’on va pouvoir faire la fête ensemble.
Mais c’est aussi faire savoir à la maison qui nous abrite que de nouveaux locataires l’habitent.
Les murs vont pouvoir ouvrir leurs oreilles et écouter de nouvelles histoires, et les portes danser sur leurs gonds (…) parce qu’une maison c’est vivant, c’est comme un cœur, un poumon, un ventre...
Prétexte de partager, tout autant le désarroi dans lequel nous plonge le monde comme il va.... que de savourer ce qu’il nous offre...
Est-ce que ça a un sens de faire la fête... en toute bonne conscience... pendant que d’autres sont face à des barbelés ?
Mais faire la fête n’empêche pourtant pas d’agir, ni de cesser de s’interroger.
Et je sais que parmi vous beaucoup s’engagent, à leur manière. Par le politique, le social, le culturel et.... par la fraternité ?
J’espère ne pas plomber la soirée.
Conjonctions de prétextes...
Prétexte de me replonger dans un texte de Bouvier qui reprend un texte qui raconte - je ne l’ai pas retrouvé ce texte, je cite de mémoire, sans en rajouter - texte qui raconte, donc, comment en Amazonie les pirogues d’une expédition d’ethnologues sont prises dans des rapides. Le guide qui est aussi traducteur se noie. Et les voilà échoués sur une grève
Ils sont aussitôt encerclés par des sauvages - c’est comme ça qu’on disait il y a encore un demi-siècle- aujourd’hui on dirait : des gens peu vêtus.
Ils bandent leurs arcs. Les ethnologues sont désemparés. Comment s’entendre puisqu’on ne peut pas parler ?
Au bout d’un moment, un des désemparés sort un... – là, j’ai un blanc je ne me souviens plus de ce que disait le texte – ou un gramophone ou un cassettophone .... et fait sortir du Mozart de la machine.
Les gens peu vêtus posent leurs arcs et écoutent.... L’un d’eux sort une petite flûte et joue...
Et pourtant nous ne sommes ni pris dans des rapides, ni échoués sur une grève, ni, pour certains d’entre nous, peu vêtus, mais cette anecdote est belle.
Elle dit comme la musique rassemble.
(…)
Voir l'image /
« La flûte des vertèbres »
Sous le regard attendri de sa maman, Jean-Luc plane au milieu d'un public clairsemé mais attentif en déclamant du Maïakovski :
En un toast
à vous toutes
qui m’avez plu et me plaisez,
icônes bien gardées au creux de l’âme,
comme une coupe je soulève mon crâne
plein à ras bord de poésie.
De plus en plus je me demande
s’il ne serait pas mieux
que je me mette d’une balle un point final.
Aujourd’hui
à tout hasard
je donne un concert d’adieu
Mémoire !
Rassemble dans ma salle cérébrale
les files infinies des femmes chères.
Voir l'image /
Rêver peut-être
Au théâtre de Cartigny, très belle pièce.
(pas mal cet obturateur électronique 100% silencieux)
Voir l'image /
Je cherche un Bodyguard
…Pour quand mon employeur (Standard & Poors) va abaisser la notation de crédit de mon pays, la France
Voir l'image /
Nike ta mère !
JOIN THE FREE REVOLUTION
Qu’un enfoiré ose penser un slogan aussi merdique est une chose mais qu’un responsable marketing l’avalise et nous pollue l’espace public avec, ça c’est à gerber.
La vraie révolution ça serait d’arrêter d’acheter des merdes produites par des gens sous-payés.
La vraie révolution ça serait de ne plus mettre les pieds chez les commerçants qui nous prennent pour des attardés mentaux, ni chez ceux qui nous tutoient d’entrée de jeu et nous prennent pour des potes, ni chez ceux qui écrivent à longueur d’année SALE sur leurs vitrines, ni chez ceux qui ont des sourires commerciaux à la mort-moi-le-nœud. Ni chez ceux, d’ailleurs, qui nous offrent 30% de matos en plus gratuitement.
ACHETEZ MOINS, ACHETEZ MIEUX ! Et qu’ils gaugent dans leurs invendus, tous ces trous du cul !
Voir l'image /
Les guérilleras sont très belles.
Vu North, film tourné au sein du PKK, d’une esthétique lisse et convenue, hélas, qui romantise la légitime révolution Kurde. On applaudit à tout rompre à la fin de la projection, nous tous évidemment convaincus par le combat du peuple Kurde pour l’autodétermination. Les guérilleras sont très belles, disent des choses philosophiquement denses, les hommes sont propres, tirés à quatre épingles dans leurs uniformes et encensent leurs alter-ego féminins. Voilà que la caméra, en plan fixe, nous montre des prisonniers du PKK qui se répandent en mea-culpa, et ne souhaitent qu’une chose, rejoindre les rangs kurdes, etc...
Alors, Visions du réel ?
Voir l'image /
Un peu de Jura
Et boum, le soleil est tombé d'un coup derrière la montagne. Sale histoire.
Voir l'image /
Pluies
Le nombre de retraits de permis a augmenté
Des hooligan attaquent une réunion d'arbitres
Pourquoi faire les 20 kilomètres de Lausanne sur deux jours?
Pippa Middleton est arrivée à Zermatt
Kevin Romy renonce à l'équipe de Suisse
Chaplin est entré au musée
Le lait coule à flot à Neuchâtel
Roxette annule la fin de sa tournée et quitte la scène Eric Stauffer repart en mode combat
K'OCL sur la voie d'un renouveau
...sont les quelques nouvelles de la journée, futiles, qui en fine pluie légère, se déposent sur la peau électrique de mon écran. Et qui n'affecteront pas d'un iota ma réalité faite de véritables gouttes de pluies sur l'herbe.
Voir l'image /
Jetzt ! sonst is es zu spät.
Il pleut et A. désendigue son imagination pour compléter son dossier de fin d’études dont le thème est la Transparence.
-Transparence financière aussi ? - demande-je à A. goguenard.
-Non, seulement dans le domaine de l’art.
Alors A. enveloppe A., son amie qui se prête au jeu de bonne grâce.
-Pas le nez, il faut qu’elle puisse respirer.
Quel plus grand bonheur que de faire, de chercher en riant, en se riant du sérieux. Et je repense à ce mot, entendu dans la bouche d’une paysanne, deux heures auparavant :
-Jetzt ! sonst is es zu spät.
Voir l'image /
Vivant
Il est possédé par deux passions : le rouge des Ferrari et tout ce qui est en fleur. Longtemps il surchargeait son pare-brise de bouquets colorés en plastique. Avec l'âge, devenu peut-être plus sensible à l'impermanence, il n'orne plus qu'avec du vivant. Vivant évidemment plus rapidement flétri...
Voir l'image /
14/04/2016
Culture festive chez un coiffeur chic où Shlomith expose son monde intérieur sculpté dans du bois.
Intense.
Raisin, petits-fours, viande séchée, gruyère de choix et brouhaha.
On parle de tout, de rien. On s'observe, se renifle, dos tournés aux murs.
Dommage.
Voir l'image /
13/04/2016
to make a choice
faire un choix
treffen Sie eine Auswahl
fare una scelta
fazer uma escolha
Voir l'image /
Il fait beau
Bonjour, vous êtes Capitaine ?
Cap’tain !
Oui, Capitaine de quoi ?
Hungary, Cap’tain Hungary...
Voir l'image /
Reste le Pape
Un cinglé entoure le canon d’un fusil d’assaut de bacon et montre à ses followers, sur YouTube, comment il le fait frire, pour le petit-déjeuner, en tirant des rafales sur une cible.
Un autre cinglé, qui a fait plusieurs fois faillite, qui érige le fric en valeur suprême, qui veut virer, manu-militari, tous les immigrés mexicains qui n’ont pas de papiers et insulte les journalistes qui lui posent des questions dérangeantes, brigue lui aussi, comme le premier cinglé au bacon, la Présidence des États-Unis.
Cruz ou Trump ?
Merde, sacré dilemme pour les républicains. Ce n’est pas seulement le bon sens assassiné, c’est notre quotidien pollué, non seulement par Mac Donald, Halloween, les séries américaines mais aussi par leur Barnum électoral nord-américain.
Ils font chier le monde entier, les dirigeants américains, à cause, entre autres, du foutoir créé au Moyen-Orient par un autre clown, foutoir qui m’empêche de prendre l’avion sans me faire fouiller, parce que mon petit couteau suisse pourrait être une menace pour la sécurité.
La vraie crise c’est qu’on ne sait plus à quel Saint se vouer.
Reste le Pape...
Voir l'image /
Aéroport de Genève
C'est marrant comme on a de la peine à se débarrasser de l'odeur des tortillas. Un Mexique édulcoré en réception à Genève. Mais ce n'était pas pour nous.
Voir l'image /
Les fleurs de demain sont dans les semences d’aujourd’hui
Playa del Carmen ! Playa del Carmen ! Entend-t-on tous azimuts. Une des stations balnéaires les plus courues du Mexique, avec de blanches plages immaculées, une mer turquoise, pleine de tortues, de dauphins et de poissons multicolores. Sur le retour, en chemin vers l’aéroport de Cancun, nous décidons, de visu, de nous en faire une idée. Sommes accueillis par un cumulus ventripotent qui crache ses glaviots sur tout ce qui bouge. Le patelin, côté mexicains n’est pas sans charme, un gros estomac vivant, bruyant, qui aurait avalé une fanfare. Parking, 15 pesos. On s’élance dans la fameuse cinquième avenue de Playa del Carmen, la touristique zone piétonnière. Et là, Eh là ! Hòla ! Mille sollicitations de gens qui souhaitent célébrer, sous toutes les formes possibles, notre pouvoir d’achat : se faire sucer les pieds par des petits poissons : 25 dollars américains : un massage à l’huile de coco : 35 dollars : un jus d’orange, frais, 4 dollars : une montre suisse : plus chère qu’en Suisse : un tour à l’Xtreme adventure park : 135 dollars : une plongée avec les tortues : 45 dollars, etc…
Sans vouloir pisser contre le vent, nous ne sommes pas très beaux. De la graisse plutôt que de la grâce. De l’accablement aussi, peut-être à mettre, en étant un poil objectif, sur le dos de la redoutable combinaison chaleur/humidité. Forêts de T-shirts recouverts de slogans qui parlent à notre place, défilés de tatouages guerriers, avec quelques exceptions. La plus coquace est sans doute un énorme RICH qu’un muchacho classe s’est fait tatouer sur le cou. Seins, culs, mollets qui ballottent. Amigo, amigo, my friend, offert en gerbe sur le seuil de chaque échoppe.
On revient sur nos pas, proche du parking, pollos rostisados, on s’en paye un, avec du riz, des tortillas et des piments. Un homme seul, gay, nous souhaite bon appétit. Il est de Guadalajara. Il adore Playa del Carmen. Un endroit magique qui le met en joie, joie soudainement recouverte d’un petit nuage lorsqu’il nous annonce la fin de ses vacances. Il quitte ce paradis mais reviendra, ça c’est sûr.
Nous ? On verra !
Voir l'image /
7 pm
Ca ne se voit pas tout de suite mais c'est une pré-répète de théâtre
ou une assemblée générale peut être
Voir l'image /
Père et fils
Émerveillement des découvertes et tendre complicité dans l'exploration de l’infra monde marin.
C'est les enfants, souvent, qui donnent aux parents la chance de grandir. Et de leurs rappeler qu'ils ne sont que de grands enfants ridés qui jouent aux adultes.
Voir l'image /
L’arrivée
(ça devrait être noté Paris dans les coordonnées GPS)
(Si je faisais mon boulot)
Voir l'image /
Chocol-Haa
Appris aujourd'hui que Chocol-Haa, devenu chocolat, voulait dire "eau sale" chez les Mayas.
Qu'à l’époque pré-hispanique on échangeait quatre fèves de chocolat contre un lapin et qu'un esclave en valait mille.
Que le chocolat a 2600 ans, n'en déplaise aux Suisses (et un peu aux Belges) qui s'en arrogent la paternité.
Voir l'image /
Site Maya de Tulum
Dans cet affrontement entre l’Amérique et l’Occident, entre les dieux et l’or, on aperçoit bien où est le civilisé, où le barbare. Malgré les sacrifices sanglants, malgré l’anthropophagie rituelle, malgré la structure tyrannique de cette théocratie, il n’y a pas de doute que ce sont les Aztèques-comme les Mayas, ou les Tarasques- qui détiennent la civilisation.(…)
J.M.G. Le Clézio - Le rêve mexicain
Voir l'image /
Bipolaire
Se font face, la violence la plus crasse et la plus grande douceur, la harpe et la trompette, le mystique démesuré, l'intangible, les légendes et le matérialisme pragmatique nord américain, le chant des oiseaux et la musique d’ascenseur, l'enfer touristique et l'immémorial paradis, la grâce et les casquettes de baseball, la gentillesse et l'arrogance, le fric et le don : le Mexique est résolument bipolaire...
Voir l'image /