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le timide
Fiche n°8. De loin, ou indirectement. « Le timide »… (ici au 75 mm, un petit téléobjectif)
Béchet, derechef : « (…) les casse-cous, les grandes-gueules et les machos accumulent les problèmes et les déconvenues : ils oublient que l’appareil photo est souvent perçu comme un outil intrusif et inquiétant… Certains street photographers célèbres ont donc développé des approches discrètes pour saisir de façon indirecte et détournée la vie urbaine. » Est-ce seulement une question de timidité ? Chez certains, peut-être. Il existe une appréhension indubitable, difficile à lever, à oser franchir le cap et shooter des inconnus de face – que ce fucking mot est laid, « shooter ».
Plus pêcheur que chasseur d’image, suggérait Doisneau. « La photographie c’est la chasse, c’est la chasse sans l’envie de tuer, c’est la chasse des anges », Chris Marker dixit, me souffle l’ami Bernard Jolivalt. La prise indirecte : elle peut être aussi bien un parti pris esthétique, résultant d’une approche éminemment singulière ouvragée par des années de pratique solitaire, on songe par exemple à un Saul Leiter, qui se contrefoutait de la gloire, des courants : « Être ignoré est un privilège », disait-il. Difficile de savoir quels sont les ressorts psychologique, derrière chacun. Il faudrait demander. L’auteur de ces lignes est lui-même timide, dans certains circonstances, face à des inconnus, et jamais, il y a de ça seulement 6 ou 7 ans il n’aurait imaginé pouvoir photographier des passants dans la rue, sans rien leur demander, à un mètre de distance, ou moins, et de face. Et pas que des centenaires en fauteuil, n’est-ce pas. Pourtant, le trac est toujours là. La photo sur le vif à ma préférence, « sur », mais aussi « dans le vif » en règle générale – soit de (très) près. Pas mal de mes collègues partagent cette approche. En règle générale… à condition qu’elle ne soit pas trop stricte, la règle.
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le portraitiste (du voyageur en attente)
Selon J-C Béchet, la street photo est « un peu à la photographie ce que le décathlon est à l’athlétisme », c’est « un exercice complet et exigeant ». En d’autres termes il faut tout savoir faire, savoir s’adapter à moult situations. De fait, nous autres les photographes de rue touchons à peu de choses près à tous les registres – avec des préférences, certes. Scènes de la vie quotidienne de la filière nostalgique, en n&b, compositions urbaines aux petits oignons, attentives à la lumière dorée, tout en ombres et lumières ; « slow photo » distanciée jouant sur le mouvement, aux temps de pose allongés, ou « snapshot » rapproché gelant l’action en vitesse rapide, au cœur même de la foule; inclination pour l’insolite, ou le classique…
Au global, le street photographer* se distingue par une certaine polyvalence, une maîtrise générale de la plupart des approches attribuable au genre. Attention, le photographe de rue n’est pas non plus l’équivalent photographique du bridge (ceci pour faire un parallèle avec un matériel grand public le plus souvent (très) médiocre). Il (ou elle) n’est pas celui – ou celle – qui saurait à peu près tout faire, mais le ferait mal. Le plus délicat reste sans doute d’accéder à une personnalité photographique. Nombreux, les photographes !
Il n’est pas dit, par ailleurs, qu’on serait fichu(e) d’effectuer un travail de photojournaliste : savoir rendre compte d’un sujet donné, d’un événement, revenir avec une commande précise, avoir su l’honorer, c’est un boulot à part entière, et il faut savoir compter aussi avec les risques liés à la couverture de certains sujets. Il faut pouvoir voyager, en avoir envie. Dans les deux cas, c’est une pratique souvent ingrate, assez difficile. L’un n’en vit pas, l’autre non plus, ou mal.
Mais revenons sur un point soulevé par Béchet. Celui-ci affirme, toujours dans le n° hors série 36 du Monde de la photo, qu’aujourd’hui « dans la photographie contemporaine, c’est le portrait posé qui est dominant. Question d’époque, question de style, car chacun le sait, il devient de plus en plus délicat de portraiturer des passants dans les grandes villes sans leur autorisation ». On pourrait ajouter : dans les petites villes aussi. Même dans les villages, sans doute. Le droit à l’image fait beaucoup de mal à la photographie de rue. Prenez un tourniquet à cartes postales : vous n’aurez que du noir et blanc, des photos de Doisneau, Ronis, Brassaï (ce qui est bien, mais pour témoigner des années 2000, c’est un peu décalé), ou pour la couleur, et témoigner de notre époque, la tour Eiffel, ou un paysage. L’agence Magnum elle-même avait relevé ce problème. Je le contourne, je fais pour ma part comme si ce droit n’avait aucune existence, à la suite d’autres photographes de rue.
Ici, en petit malin, ma sélection me permet de ne pas risquer grand-chose, entre lunettes noires et mouchoir bien placé pour illustrer la fiche n°7.
*Il faudra revenir sur les termes « street photographer » et « photographe de rue ». Jean-Claude Gautrand, dans le n° hors série, opère un distinguo intéressant, à travers l’histoire de cette pratique, entre ces deux appellations. On y revient plus tard.
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le témoin extérieur
« A l’inverse du corps-à-corps, certains photographes de rue décident de se mettre en retrait, de choisir avec précision un point de vue éloigné de l’action afin de restituer une ambiance générale et un véritable paysage urbain. » J-C Béchet, fiche n°6.
Matinée calme.
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la proximité
J-C Béchet, fiche n°5, « La proximité », le Monde de la photo, hors série 36 : « Il y a aussi dans la famille des street photographers les tenants d’une pratique directe, intrusive et parfois un peu « agressive ». Attention, il ne s’agit pas, bien sûr, de brutaliser ceux dont on va « voler » l’image, mais d’avoir le culot de photographier des inconnus de près, voire de très près et d’oser affronter, sans subterfuge, ni précaution, la « jungle » urbaine. (…) Si on ne se sent pas cette âme offensive et provocatrice, et si on n’en a pas le physique ! (il faut parfois déguerpir vite après avoir déclenché), il ne faut surtout pas se forcer et croire que c’est ainsi que l’on ramènera des images fortes. »
Je ne me sens pas provocateur (je souris toujours gentiment), n’ai pas un physique à la Mike Tyson, ni à la Gilden, et j’ai 51 balais. Jamais eu à déguerpir rapidement, de mémoire. Vous le sentez, si vous pouvez photographier, ou non. Quand on ne le sent pas, on ne photographie pas, et voilà. On aurait aussi pu peaufiner la lumière par un coup de flash, je ne l’avais pas avec moi. Je ne m’en sers pas souvent dans la rue : pas très à l’aise avec ce matériel. Mais Gilden n’est pas mon modèle, je préfère la poésie d’une Maier, par exemple. Demain, « le témoin extérieur ».
Focale utilisée ici, 24 mm.
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anecdotique
La photo « anecdotique » renverrait selon J-C Béchet « aux moments d’humour et de dérision » du quotidien et reposerait sur deux principes : « l’écho visuel et la situation absurde. » C’est un point de vue : humour, dérision. A l’appui, Béchet cite Maltête (qui mettait en scène) ou l’excellent Pierre Le Gall. Pour abonder dans ce sens-là, on pourrait citer un contemporain, Pau Buscato, magicien du genre.
On pourrait aussi bien ranger d’autres photos dans ce registre (celle-ci?), pour autant que l’anecdote, selon le Robert (le dico) renvoie d’abord à ce qui « ne présente pas d’intérêt général ».
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à l’instinct
Deuxième jour, deuxième fiche du Monde de la photo, « l’instinctif ». Selon J-C Béchet, cette approche caractérise, je cite, « le voleur de sensation, qui dérobe des instants plus ou moins décisifs sans s’arrêter, ni forcément regarder dans le viseur. »
Pour cette prise, effectuée ce matin, j’ai été frontal, disons. A l’instinct… J’ai simplement dit « Bonjour! » au monsieur, ça s’est bien passé.
Profitons de cet instant : envie de m’inscrire en faux au passage avec une affirmation courante, à propos du numérique. On dit que ce dernier – l’affirmation est reprise dans le hors série 36 du Monde de la photo – a facilité l’accès à la photo de rue. Ce n’est certes pas faux… Il suffit de songer au coût du film, face aux milliers de vues assurées par un capteur, à toute la chaîne de développement, simplifiée, avec les logiciels, face aux cuves et bains chimiques polluants qui supposaient en sus qu’on annexe la salle de bain. Il est courant néanmoins d’entendre que l’argentique obligerait à davantage de rigueur à la prise de vue, pour l’appréciation de la lumière, la composition, etc. Vu le coût de l’argentique, des films, c’est, qu’on le veuille ou non, chose induite par les finances. Sans doute pas faux, donc.
De mon point de vue d’amateur qui a tendance à se contrefoutre du matériel (suis toujours en APSC), l’argentique contraint surtout à une forme d’austérité, ou de sévère limitation. Simplement : à faire moins de photos; plus rigoureusement, peut-être; mieux réussies, ça reste à prouver; mais en plus petit nombre…
Pourquoi pas ?
Mais voilà : en vertu de quoi le numérique conduirait automatiquement l’ensemble des photographes à photographier avec moins de rigueur ?
J’admets volontiers que si je me servais d’un vieil appareil, je n’en ferais pas autant, et pas tous les jours. Mais une chose est certaine, lorsque je déclenche, je m’efforce de le faire comme si c’était la dernière fois.
D’ailleurs, dans 30 ans, m’est avis qu’un Pentax k3 de 24 millions de pixels (2013) sera au moins aussi prisé de la jeune génération que l’est un Nikon F3 de 1985 aujourd’hui… On parie ? 🙂
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le (presque) géométrique
Je signale le hors série n°36 de la revue « le Monde de la photographie », consacré à la photo de rue. Acheté ce matin au kiosque, 12,90 euros, en allant prendre les transports. 164 pages pour « s’initier à la street photography », avec Jean-Christophe Béchet aux photos et aux textes. Je n’ai pas encore pu tout lire, mais au sommaire, debout sur le quai, je vois qu’il est question, à la page 14, de la présentation d’une « petite typologie de la street photography en 17 styles » dont le premier article proposé consacre, je cite, « le géométrique ».
Je le lis avant que le RER n’arrive, le trouve très bien, j’y trouve même un mot du grand H. Cartier-Bresson, que cite Béchet : « la joie pour moi c’est la géométrie ». Le mot me botte bien, il me flatte l’oreille. Ça ne fait ni une, ni deux, au moment ou arrive le train, je me dis voilà le défi à relever, spécial UPPJ ! J’illustrerais jusqu’à la fin, si toutefois j’y parviens, ces « 17 styles photographiques », dans l’ordre de la revue, pour m’amuser.
erratum : j’ajoute « presque » à la légende, on pouvait sans doute faire plus géométrique. C’est une par jour, ce n’est pas simple hein.
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un remplaçant
on ne sait pas en revanche si le kiosquier va rouvrir. Pas facile pour eux. Dans le secteur les agences immobilières fleurissent, c’est au moins ça.
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et voilà
On peut ne pas être très amateur. Les vrais problèmes demeurent, etc. Ok. Ça fait plaisir quand même ! Et voilà, bien joué !
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11 heures 30°
grosse fatigue, ce n’est qu’un début
« Le nombre moyen de journées estivales (température maximale supérieure à 25 °C) augmente à Paris de l’ordre de 4 jours tous les 10 ans, avec de fortes variations d’une année à l’autre. (…) Les trois années les plus chaudes à Paris depuis 1872 ont toutes été enregistrées récemment (2011, 2014 et 2015) »
http://www.apc-paris.com/evolution-climat
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