Pierre Montant

Les légendes de Pierre Montant /

Pierre Montant ne participe plus à unephotoparjour.ch

611 images légendées.

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sans suv

D’habitude ici c’est une pollution visuelle à laquelle on a droit au format 4 par 3 environ, sans l’avoir jamais demandée bien sûr.

edit, à propos de suv, ça y fait penser: 26° prévus à Paris le 31 mars 2021, un nouveau record.


le mardi 30 mars


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ligne 113

c’est toujours la même chose, la même vue à partir de la vitre de cette ligne 113, mais que ce soit le RER, le métro, aucune ne déroge au rectiligne. Les chauffeurs de bus en Ile de France n’estiment sans doute pas nécessaire de varier l’itinéraire, la même chose, toujours, quel dommage. On pourrait suggérer à la RATP d’emprunter les rues adjacentes, perpendiculaires, des chemins de traverse (plusieurs fois par jour !). Au volant d’un engin de près de 15 mètres il doit certes en falloir de la dextérité, mais que je sache ils ne l’ont pas eu dans un baril de Bonux, leur permis, pas vrai ? Et ça leur ferait à eux aussi de la variété, non ? La RATP manque de fantaisie. Pour le RER, le métro, je veux bien admettre, à la limite… Il faut que je marche plus, mais l’avenue qui suit étant littéralement infestée de voitures (c’est déjà moins drôle), le trajet n’est pas ce qu’on peut trouver de plus agréable à faire à pied le matin tôt. Je vais bifurquer, me débrouiller seul. J’ai des réminiscences de romans de la Noire, de ciné U.S en technicolor chaque fois que je photographie, ça doit me faire voyager en soi.


le lundi 29 mars


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la nuit, le jour

ville déserte, pas un chat à la gare, le week-end, un endroit habituellement bondé : c’est l’effet de la 3e phase du confinement-reconfinement assoupli et renforcé à la fois, plus le périmètre des dix kilomètres à ne pas franchir sauf dérogation exceptionnelle. On se croirait un dimanche pluvieux en hiver, la nuit, mais en journée.


le samedi 27 mars


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21/03/2021

Certains ici, perspicaces, auront remarqué que je surkiffe la photo, un passe temps matériellement accessible, pas trop coûteux, qui permet d’entretenir un rapport esthétique au monde nécessaire, au surplus assez joyeux dans une période assez glacée, et moche, qui se reconduit ainsi depuis un bail : merci les politiques, merci la course effrénée à l’abîme du nouvel ancien monde, merci la covid – mais faisons court. Je m’équilibre avec la photo mieux qu’en me végétalisant devant des émissions TV, un peu comme la course à pied m’avait permis jadis cet équilibre, en me nettoyant des saletés du quotidien (mais je me suis calmé avec ça, courir comme un poulet sans tête cela a du bon, vraiment, vous vous resynchronisez avec vous-même, mais ça couine côté articulaire et je suis un ieuv aujourd’hui)…
Le fichu réel ou plutôt la vie en elle-même oppose comme vous le savez une résistance permanente au photographe, à nos désirs. Les situations, scènes qui s’ensuivent, toutes les expressions de la vie en somme, ses manifestations potentielles, dans des lumières à tomber à la renverse (si possible) sont globalement difficiles à anticiper et, de fait, à saisir, quand elles ne s’opposent pas frontalement à vous. Pour un bon cadrage, il convient de plus d’être bien placé « en même temps » (j’hésite désormais à employer cette expression, et les plus acquis à la main invisible du marché dans la tronche du plus grand nombre, parmi ceux de mes amis qui la croient douce, sans doute l’est-elle pour eux, ne m’en voudront pas).
Beaucoup à voir, à synthétiser du regard, dans des laps de temps comptés en d’infimes fractions de secondes.
Tu rates deux à trois photos tous les cinquante mètres… Il te faut être au bon endroit, avoir l’œil au viseur. Au lieu de quoi, lorsque surgit le moment, vois furtivement la scène, et qu’à peine elle se découvre, l’événement déjà s’est volatilisé, tu shootes ! mais en léger décalage, et immortalises un rideau tombé, insipide moment, parfaitement négligeable.
D’autres obstacles s’ajoutent à la difficulté d’anticiper l’instant décisif cher à HCB pour lequel je m’estime assez myope, si toutefois c’est bien ce qu’on veut traquer d’abord : on n’a pas tous les mêmes obsessions. Le trac, le stress face aux autres sont une donnée toujours présente. Le trac, le stress s’ils sont une adrénaline, peuvent provoquer « en même temps » (hum) une certaine paralysie des moyens aussi. Il y a ces gens qu’on doit flairer, avant de déclencher. Tu sens que tu peux, ne peux pas – y a t-il à l’issue risque de bourre-pif ?… C’est très subjectif tout ça, très approximatif, l’évaluation du risque, elle est éclair. Et si tu sens que tu peux prendre la photo, il faut quand même songer, chose essentielle, à ne déclencher que si la scène en vaut bien le déclic.
Parfois tu ne te poses aucune question, tu sais qu’il faut, c’est le mieux. Le risque est généralement mineur dans les rues, en France, faut quand même pas exagérer. Tu déclenches d’instinct et vois ensuite le résultat : il ne se passe rien. J’entends souvent qu’il faudrait demander la permission aux gens. Mais c’est le meilleur moyen, dans la rue, d’essuyer un refus, ou de réaliser un cliché anodin, en tout cas ne correspondant pas du tout à ce que j’aime : la photo sur le vif. Une photo posée avec des inconnus ? Rien n’empêche d’attendrir son sujet en parlant avec lui, ce que je fais de temps en temps. Ça peut donner des portraits sympas, mais c’est pas trop mon truc.
Cette pratique quotidienne ne traduit pas qu’une quête hédonisto-ludique, j’ai du mal à le définir. Je crois au fond que la photo ne procède que d’un contact direct avec la vie, enfin débarrassée des oripeaux des conventions et autres contraintes liées à l’activité des 175 et bientôt 250 trimestres laborieux à accomplir avant d’avoir la paix. Illusion sans doute, quand bien même. C’est bien pour ça que cette passion m’équilibre, qui permet d’échapper au fuligineux horizon CNAV (caisse nationale d’assurance vieillesse), aux seuls week-end confinés, à l’illusion d’un avenir meilleur.

le dimanche 21 mars


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1973

extrait de la Gueule ouverte, mensuel écolo, en 1973. Ce vieux numéro m’a été offert par un monsieur que j’accompagne dans le cadre de mon travail à l’hôpital, venu me l’apporter à l’improviste.


le mardi 16 mars


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Édouard H.

fait ses courses.


le dimanche 14 mars


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un naufragé

L’autre jour je l’ai aperçu dans une aube grise, froide, sous l’abribus situé devant le commissariat où il s’était installé pour la nuit. Pourquoi là ? Dissuader l’agresseur nocturne ? On le reconnait à son vélo chargé comme une mule, à son visage grêlé et mangé par la barbe. Diogène à bicyclette ? Il circule sur le secteur depuis des mois, des années, seul, isolé, quand on le voit il ne pipe mot, nos regards ne se croisent pas. C’était tôt au commissariat, la nuit refluait aussi lentement qu’il levait le camp et s’affairait avec ses sacs. Dans un semblant de clarté et le silence il allait, venait, rassemblant ses maigres affaires, duvet, etc., les empilant sur le porte-bagage. Chancelant, sous l’effet du froid sûrement, sommeil perclus de trous, estomac vide, une silhouette étique. J’ai fait demi tour après quelques mètres, le cœur brisé, pris d’une tristesse aussi brutale qu’absolue, lui ai filé deux euros. Il s’en est saisi sans piper mot, furtif, en esquissant un sourire. Je lui souffle : bon courage. Mais déjà il s’était éclipsé. Me suis senti mal, idiot (« bon courage… »).

Un autre jour vous le retrouvez, le devinez, plutôt, couché cette fois-ci derrière le commissariat, près de la mairie, pas loin de l’état civil, naufragé, sous une clim et cette affiche. « Cruelle ironie », dit-on parfois.


le vendredi 12 mars


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wok on the right side

ai songé à Lou Reed, pas grand-chose à voir à vue de nez, si ce n’est (ce nez) ce « wok ».


le lundi 8 mars


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