à l’instinct

25/07/2018

Deuxième jour, deuxième fiche du Monde de la photo, « l’instinctif ». Selon J-C Béchet, cette approche caractérise, je cite, « le voleur de sensation, qui dérobe des instants plus ou moins décisifs sans s’arrêter, ni forcément regarder dans le viseur. »

Pour cette prise, effectuée ce matin, j’ai été frontal, disons. A l’instinct… J’ai simplement dit « Bonjour! » au monsieur, ça s’est bien passé.

Profitons de cet instant : envie de m’inscrire en faux au passage avec une affirmation courante, à propos du numérique. On dit que ce dernier – l’affirmation est reprise dans le hors série 36 du Monde de la photo – a facilité l’accès à la photo de rue. Ce n’est certes pas faux… Il suffit de songer au coût du film, face aux milliers de vues assurées par un capteur, à toute la chaîne de développement, simplifiée, avec les logiciels, face aux cuves et bains chimiques polluants qui supposaient en sus qu’on annexe la salle de bain. Il est courant néanmoins d’entendre que l’argentique obligerait à davantage de rigueur à la prise de vue, pour l’appréciation de la lumière, la composition, etc. Vu le coût de l’argentique, des films, c’est, qu’on le veuille ou non, chose induite par les finances. Sans doute pas faux, donc.

De mon point de vue d’amateur qui a tendance à se contrefoutre du matériel (suis toujours en APSC), l’argentique contraint surtout à une forme d’austérité, ou de sévère limitation. Simplement : à faire moins de photos; plus rigoureusement, peut-être; mieux réussies, ça reste à prouver; mais en plus petit nombre…

Pourquoi pas ?

Mais voilà : en vertu de quoi le numérique conduirait automatiquement l’ensemble des photographes à photographier avec moins de rigueur ?

J’admets volontiers que si je me servais d’un vieil appareil, je n’en ferais pas autant, et pas tous les jours. Mais une chose est certaine, lorsque je déclenche, je m’efforce de le faire comme si c’était la dernière fois.

D’ailleurs, dans 30 ans, m’est avis qu’un Pentax k3 de 24 millions de pixels (2013) sera au moins aussi prisé de la jeune génération que l’est un Nikon F3 de 1985 aujourd’hui… On parie ? 🙂