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fission
Jadis on roulait au carbu de 19, sur un mélange deux temps, essence ordinaire et 2% d’huile – de la Castrol, « l’huile avec laquelle on s’envole ! ». On draguait et transportait nos dulcinées à la Motobécane bleue ou chaudron. Aujourd’hui c’est différent, on lutine au nucléaire, et même les vélos roulent au nucléaire ou au charbon, ça dépend. O tempora, o mores.
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4e rencontres photo
à Pont-Saint-Esprit. Ici l’ami Jean-Noël Criton, avant l’inauguration le 26 septembre 2020
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Fabrique de l’image
A la Fabrique de l’image (Meysse, 07) où Tristan m’a tiré 10 photos pour le festival auquel je participe bientôt, et j’en fais la pub : ce collègue d’Une photo par jour est un pro en qui j’ai tellement confiance qu’après lui avoir adressé mes fichiers je le laisse retoucher ce qu’il veut, comme il veut.
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Roger et moi
Il arrive qu’on vous pose ces questions : quel cinéaste aimez-vous ? Quels films ? Quelle musique ? Quand on me demande au débotté : « quel photographe aimes-tu ? », je réponds quelque chose du genre : « Hé, je sais pas… ». Hormis deux ou trois tubulaires qui ne vont jurer que par le ciné des Buttes-Chaumont ou les blockbusters en collants, par le rock, le jazz, et encore, de telle période et pas d’une autre, la plupart du temps, du moins je l’espère, vous avez affaire à des gens susceptibles de vibrer tout autant avec Vivre sa vie ou Piège de Cristal, Vignette de Gary Peacock récemment disparu, ou Powermad du groupe Slaughterhouse. Toujours mieux un mur percé de plusieurs fenêtres que d’un seul vasistas. Revenons à la photo mon poto, puisque c’est mon credo, mon hobby. Ma passion (pas moins que la musique, je la pratique plus c’est tout). Qui donc citer, à brûle pourpoint ? Michel Vanden Eeckhoudt ? En haut de la pile, c’est sûr. Tiens, c’est une occasion de souligner que bien souvent ce sont des photographes en noir et blanc qui me touchent le plus. Mon contraire, en pratique, 99% du temps. Va comprendre. Mais mon influence majeure, en photo c’est lui. L’homme qui a gagné 20 majeurs sur le tournoi ATP : Roger. Idiot ? peut-être pas tant que ça, tant la photo dite « de rue » implique d’éléments similaires à ceux requis en tennis : la vista, le toucher de balle (en photo, ce qu’on appellerait avoir l’œil, et le sens de l’approche et du placement), mais aussi : l’appréciation des lignes, de la géométrie, l’endurance, la persévérance, la confiance – le respect d’autrui -, une concentration absolue, et, essentiel, un sens du relâchement, de l’abstraction, savoir s’abstraire de soi au moment important. C’est tout ça, Roger. Et Suisse pour bien faire, comme Une photo par jour ! Ma muse, pour le dire façon Lacan. Mais une nuance (de taille) tout de même : pas de compétition chez l’amateur d’images, et oublie vite les dollars. Clic !
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ton PCR
Dans le tarin, profond, jusque derrière les yeux. J’ai même cru la première fois que c’était un morceau de lobe frontal qu’on voulait me prélever. Pourquoi ? Pour le test covid-19 pardi. Un bout de mon cerveau ! Bien obligé avant une intervention chirurgicale au derrière. Demande du médecin, pas de discussion possible. Ça, c’était il y a deux mois. Aujourd’hui, le 15 septembre 2020, accroche-toi ma fille, ou mon gars. Si tu as besoin, non pas envie (un PCR, ça ne se demande pas comme un cornet de frites) mais besoin d’être testé parce que tu as été en contact prolongé avec un cas avéré – même si c’est un faux positif – la file d’attente promet d’être longue. Arme toi de patience. Pose deux jours de congés. Téléphone ! ha ! numéro spécial, surtaxé ; abonné absent. Déplace-toi ? Queue : deux heures. Essaie la médecine du travail ! Aie une ordonnance. Parles-en à ton psychanalyste peut-être. Un cas positif, oui… Mais ce cas d’espèce – somme toute isolé – se rencontre au boulot, via des proches ou des connaissances qui t’auront tenu informé qu’icelle ou icelui l’avait chopé, le leur avait (peut-être) refourgué, et à toi aussi par ricochet, potentiellement. Là, le test s’envisage. Il ne serait pas fiable ? C’est ce que dit la toile; cet article ? Nonobstant, comment savoir, dans le bus qui te ramène chez toi, si ce vis-à-vis de 17 ans qui ne porte pas de protection et braille dans son smartphone est positif, ou ne l’est pas ? Je parle bien de ce petit con à qui tu as fait remarquer que le masque c’est sur la face qu’on le met, pas sur la cuisse, et t’a répondu d’un sourire mauvais : « Je m’en branle ». Tu fais comment ? Tu lui mets une baffe ? Et l’autre soir, encore, si c’était un faux négatif au fond, avec qui tu as échangé à bride abattue une heure, rassuré, sans masque, devant un verre (en intérieur) ? Mmm ? Vivement le printemps ! je te le dis.
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14/09/2020
j’n’en n’ai pas fait beaucoup aujourd’hui: boulot-boulot ! l’a fallu me grouiller dans le bus ! petit coup de bol bienvenu avec cette façade défraichie de mes années à la bleue mélange 2 temps nez au vent, que tu as dû connaître toi aussi si tu es un mi-centenaire… contrairement aux djeun’s à vélo à batterie Li-po, blue-tooth sur les oreilles qui scrollent les derniers portables waiwaï sur amazon en conduisant, via waze, direction les lounge bars
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son fourbi
J’ai croisé ce monsieur en revenant des courses, l’appareil dans une main, le sac dans l’autre. C’est un gars que je connais à peine et pourtant je l’aime bien. La causerie s’engage. Je refile en douce le sac à ma dulcinée, qui se montre patiente, et tout en causant je me mets à le photographier. Il se marre. Si j’ai bien retenu, il bossait jadis comme bouquiniste sur les quais parisiens. Je lui ai déjà tiré, et offert son portrait en A4 sur papier mat au moins deux fois. Il furète souvent à moitié dissimulé dans un garage ouvert de plain-pied sur le trottoir, qui laisse entrevoir un fourbi monstre que n’importe quel gosse rêverait d’annexer sur le champ pour en faire un fabuleux trésor. Me suis demandé ce qu’il pouvait bien stocker là, il y a de tout. Un genre de collectionneur… Il me dit avoir un copain qui possède tout un tas de matériel photo antique, plus ou moins antique, qu’il devrait récupérer, bientôt, et auquel il ne pige rien – et il aimerait avoir mon avis. Sur quoi ? Il ne sait pas trop. Il me demande ce que j’utilise. Je lui réponds que c’est du numérique, un boitier sans film. « Ha bon ? et c’est plus récent, ou plus ancien que les appareils à film ? » Je lui dit que je regarderais volontiers ses appareils et objectifs, à l’occasion. Qu’il peut aussi voir de quoi il retourne sur Internet. Il ne veut pas vendre, rien du tout, c’est pas pour ça, c’est juste pour la curiosité. Et c’est pour parler, là. Il ajoute : « On se parle plus aujourd’hui ! Internet ? sûrement pas ! Moi ça me fait plaisir les rencontres dans la rue ! Les gens y-z-ont peur même de leur ombre ! » Et je songe soudain à cet écrivain, Jim Harrison je crois, dans un entretien filmé, levant un verre, déplorant d’un air accablé, en hochant, qu’un jour, on n’en serait plus qu’à boire des bières électroniques avec des ectoplasmes connectés.
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11/09/2020
Hier j’ai commandé des échantillons de parfum à un artisan, pour 15 euros. J’en ai reçu 8, j’avais eu un flash pour un que j’avais senti à la porte de la boutique parisienne du parfumeur, on m’avait tendu un bâtonnet et j’ai bien voulu lâcher mon appareil. Suis friand de parfums vous savez, pas trop forts, les discrets, même si parfois j’ai tendance à m’en arroser de trop. Puis j’ai eu un souci de livraison, ça n’arrivait pas. Et c’est arrivé, et j’ai informé Parle moi de parfum (c’est la boite en question) que le paquet m’était finalement parvenu. Là-dessus le fils du créateur du parfum – un certain Almairac – qui gère l’affaire me demande lequel j’ai aimé, celui sur lequel j’avais flashé. Celui qui m’a irradié les fosses nasales jusqu’au cervelet s’appelle Milky musk. Et hier, donc, je lui réponds ça : « Le parfum pour lequel j’ai eu un flash immédiatement est celui que j’ai senti dans la rue sur un bâtonnet qui m’a été tendu à la porte même de votre boutique, c’est-à-dire Milky musk, à ne pas confondre avec Elon musk – qui certainement ne sent pas mauvais, plus difficile à trouver, mais je m’égare… » Il ne m’a rien répondu, et ce soir je me trouve niais : pas drôle. En vérité Musk (Elon) me semble plutôt malodorant.
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50 mm
au 50 mm tout manuel, s’il vous plait ! c’est le résultat de m’être planté ce matin en vissant mon optique, oubliant le 35 mm sur le bureau en partant. Ce dont personne n’a rien à cirer, ok. Les considérations techniques, aberrations chromatiques, distorsions en tonneau, f5,6 ou f8 ? Aux forum photo, on est bien d’accord. En deux mots, il en va des objectifs comme des pantalons, vous enfilez du 42 tous les jours ? Mettez un 38 du jour au lendemain, vous verrez si ça ne change rien. Hé bien là c’est pareil : du 35 mm au 50 mm et d’un coup vous vous sentez à l’étroit, serré, perdez vos repères de cadrages : il faut un temps d’adaptation. Ce qui déborde vous échappe, car plus rien ne déborde. Vous vous trouviez dans un loft, soudain c’est la cabine d’ascenseur. Mieux : tout votre bagage, partis pris esthétiques chèrement acquis (car la maîtrise a minima de la photo de rue, c’est ingrat, longtemps, ça se paye, en heures de pratique) qui s’en trouvent chamboulés. Voilà deux ou trois semaines que j’essaie pourtant de changer de focale, pas si simple. Je laisse le 50 mm aux week-end, car pas le temps en semaine – en semaine il me faut de la focale rapide. Mais ne pas finir avec la trace de la laisse, recouvert de plis, amidonné, pratiquant une photo bouffée aux mites à force d’un usage répété du même, c’est le credo auquel j’essaie vaguement de me raccrocher ces temps-ci. La jouer plus slow. Sachant que je ne photographie de toute façon que sur le vif, pratiquement tout le temps. Qu’elles soient faites au 50 ou au 35. Ça intéresse qui tout ça ? Que le résultat qui demeure…
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ediv
ediv, soit écologique, désirable, indispensable, vital même, à peu près les mots qui viennent à l’esprit du « voyageur » masqué à qui une bonne dose de pub bien leds manquait bien sûr terriblement. Ouf, elle arrive !
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la fatigue
Dans son «Histoire de la fatigue», l’historien Georges Vigarello retrace l’évolution de la lassitude, et son passage du physique au mental, jusqu’à nos jours. Ce sentiment d’épuisement a été renforcé par la pandémie de Covid-19, en particulier pour les travailleurs, dont la situation a longtemps été invisibilisée. Le soleil vient à peine de quitter nos peaux. Pourtant, nul ne semble échapper à un sentiment d’épuisement, accentué par un quotidien sous le signe du Covid. Comme si les injonctions sanitaires venaient finir d’éreinter une société au bord du burn-out généralisé. Au burn-out de l’employé déconsidéré s’ajoutent aujourd’hui ceux des parents, des enfants, de l’amoureux… Comment la fatigue est-elle devenue cette compagne familière jusqu’à s’affirmer comme «une manière d’être de notre temps» ? Dans Histoire de la fatigue (Seuil), une somme aussi érudite que passionnante, l’historien retrace cette extension du domaine de la lassitude, du Moyen Age à nos jours. Avec un renversement majeur : ce n’est plus la fatigue physique qui vient envahir le mental au point de le hanter mais la fatigue psychique qui vient envahir le physique au point de le briser. La fatigue est devenue un mode d’être constant et banalisé dont le burn-out est l’actuel symbole.
https://www.liberation.fr/debats/2020/09/08/georges-vigarello-la-fatigue-est-devenue-un-mode-d-etre-constant-et-banalise_1798860
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salut l’OM !
tir foireux : mise au point à côté de la lucarne, vraiment pas fait pour le foot
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