Comme toutes choses qui naissent d’un rêve…

…te voilà chère Sofia, c’est bien le nom que tes parents t’ont donné, te voilà parmi nous, parmi certains qui vont se réjouir de te voir grandir et que tu verras vieillir et qui, sans doute, toujours te paraitront vieux. Pourtant, pourtant eux aussi comme toi sont nés d’un rêve, comme toi ont appris le mot pomme, le mot caca, le mot citrouille, le mot papa, maman, les mots gentil, fourchette, arc-en-ciel, comme toi ont commencé à faire des phrases, des dessins, lire des livres. Te voilà parmi nous, parmi certains aussi qui t’auront vu faire risette, tenu la main quand tu apprendras à marcher et qui, quand tu seras grande, n’auront jamais existé pour toi autrement que dans les récits que tes parents te feront d’eux.

Cette lettre peut te sembler étrange mais voilà où je veux en venir. Il y a un homme, un homme plus grand que beaucoup d’entre nous réunis qui est parti le jour où tu es née.

Ce vendredi, rempli de belles choses, la plus belle c’était toi, ce vendredi nous avons décidé d’aller à la montagne mettre le nez au soleil pendant que toi tu pointais le tien dans la vie. Et joyeux nous marchions sur les crêtes du Jura, loin de la ville, au-dessus du brouillard. Une pensée furtive me traverse : Et Béné ? elle devrait accoucher… et c’est à ce moment-là que Sylvie, la femme de Nicolas, un photographe comme ton papa, nous annonce qu’Amos Oz vient de mourir. Je fais une photo du ciel, d’une feuille prise dans la glace, pense à lui, à ses livres dans lesquels il repose pour toujours. Si toujours existe.

C’était un homme d’espoir et de foi en l’Homme. Ce livre de lui pour toi, ce livre, mon livre, lu et relu, partout emporté, ce livre que je t’offre aujourd’hui est maintenant à toi…

Mais ton chemin vers ce livre est encore long. Il y aura d’abord l’histoire de la petite grenouille qui voulait être princesse, du chaperon rouge, et ces dizaines d’histoires que te liront tes parents et que toi, ensuite, liras*.

Laisse-moi dire, un peu pompeusement, que tu es l’espoir, celui que Oz toute sa vie aura défendu, et que l’espoir ne meurt jamais.

*peut-être que ce livre d’Oz se sera perdu pendant vos déménagements, peut-être qu’Oz ne te branchera pas du tout. Pas d’importance. Pour moi, toi et lui serez toujours associés dans ma mémoire.

Un conseil pour ceux qui se sentent une vocation de photographe animalier : toujours avoir son appareil photo à la ceinture ou dans son sac. Quelques soient les circonstances.

Dans la poubelle papier des cases postales, juste après le sapin dressé pour faire plaisir aux usagers, un homme gigote en grognant comme s’il était tombé dedans. Enfin un peu d’incongru lors de ce rituel matinal où je collecte factures et courrier.

Hum, hum, rien n’y fait.

Hum, hum, j’enfile ma clef dans la serrure, Hum, hum, toujours rien, comme si l’homme cherchait à s’enfoncer dans un terrier… de papier.

Plus loin, étonné que le jour ne soit pas encore là, mon courrier sous le bras, je pense à cette phrase de Cingria lue, soulignée, apprise, entremêlée dans mon souvenir.

Si l’on ne trouve pas surnaturel l’ordinaire, à quoi bon poursuivre ?

Aujourd’hui 21 décembre, aux confins de l’ellipse, l’élastique céleste nous réexpédie vers la lumière !

Le ciel tombe sur la tête.

Sur le tremplin de la création, Lucien se met au diapason de son métronome intérieur tout en faisant allégeance à Sviatoslav Richter, le grand prêtre des hommes-claviers.

Heureuses natures, joyeux hôtes, excellents cuisiniers et pâtissiers émérites !

Les descentes de croix de T.H.

Indéfectible amitié d’Emilio et de sa femme Manuela qui s’exprime par des attentions qui peuvent prendre des formes diverses. Tortilla, ce soir, tiède, que je véhicule à moto sous un petit crachin de flocons glacés.

Flicaille et CRS alentours, mais détendus, certains en conversations avec les manifestants en robes noires dont les revendications ont fait sourire le bleu du ciel.

Anna is my name. I am Australian. From Melbourne, and I love the French people…

Demain, c’est à dire dans deux heures, Olivier aura cinquante ans. Un demi siècle qui lui va comme un gant.

UPPJ au Bureau Culturel du 63 de la rue de Berne, invité par Baptiste dit Cetuss – www.cetuss.com

https://www.bureauculturel.ch/ge/laden/vitrine

Nicolas S. après trois heures d’explications au sujet du module importation de Lightroom.

…encore faut-il laisser les légendes donner un peu d’épaisseur à la mythographie familiale contenue dans nos cartons à chaussures.

ILLUSIONNISTE. Subst. / Synonyme de photographe / Définition lexicographique :

Personne qui à l’aide de procédés techniques réussi à retrancher de la réalité  des portions de celle-ci et parvient à offrir au spectateur une vision de l’insolite en la ressortant  de son chapeau ou de son capteur.