Francis Traunig

Les légendes de Francis Traunig /

1790 images légendées.

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chat

Je suis à l’affût, non pas comme un chat qui guette un trou de souris, mais bien plus comme un pickpocket dans une rame de métro, l’œil en coin, prêt au larcin, pour voler l’image de quelqu’un et d’en faire mon insignifiant butin.

Remplir encore mon grenier de petits tas de pixels.


le jeudi 31 mai


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tête

Les jolis poncifs du mois de mai dodelinent de la tête et chantonnent, en sol mineur, Tempus fugit, Tempus fugit…


le lundi 28 mai


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y a

Arrête, arrête, beurk, y a un ver de terre dans ta feuille de salade !

Quoi ?

Un ver de terre !


le dimanche 27 mai


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Bonne lecture !

Bonne lecture !


le samedi 26 mai


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pop art.

Il me montre d’abord sa cicatrice, qui m’arrache une grosse exclamation, puis se plonge, par le détail, dans d’interminables explications sur ce qu’est une pancréatite.

Je suis déconcerté comme la maladie, aussi douloureuse et injuste soit-elle, nous place au centre de toutes les attentions. Sous le regard expert du médecin, du grand spécialiste, des infirmières, des radiologues… et de ceux, toujours compatissants, à qui on raconte ses aventures hospitalières.

Sans cynisme, j’opinais du bonnet mais ne pouvais m’empêcher de penser à Andy Warhol qui exhibait sa cicatrice pour en faire un label pop art.


le vendredi 25 mai


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ça devient extra….

Lorsque l’incongru dégonde l’ordinaire, ça devient extra….


le jeudi 24 mai


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deux vingtaines ont passé

En route vers une tartine à la fraise, je rencontre ce pauvre bougre en laisse qui semble avoir mal choisi sa réincarnation, puis tombe sur mon ex, qui, comment dire, a pris un coup de vieux – mais je sais qu’elle pense la même chose en me voyant – on avait vingt ans et là, deux vingtaines ont passé. Jamais j’aurais pensé qu’elle puisse être grand-mère un jour – mais pimpante, toujours, et vive.

Après les salutations d’usages, et les bises sur la joue, je m’assieds avec ma tartine et mon journal et cherche dans le journal un article de Josyane Savigneau sur Roth, mort, lui, hier.

Rien. A la radio pourtant, un entretien d’elle sur lui avait été annoncé dans le journal que j’ai acheté.

S’installent à la table d’à côté, deux dames, fortes et volubiles. Avec son arrière train l’une d’elle bouscule ma table et dit pardon sans se retourner.

C’est rien.

J’ai oublié mon téléphone. Tu me rappelleras que je dois aller à dix heures chez l’ostéopathe… Tu me rappelleras, hein, qu’il faut que j’y aille un quart d’heure avant.

Mais t’as pas de montre.

Si, si mais je la regarde plus. C’est tellement plus pratique de faire sonner le téléphone pour se rappeler ses rendez-vous.

Moi c’est les photos que j’aime regarder dessus. D’ailleurs je voulais te montrer celles de l’anniversaire d’…., ma petite fille, mais c’est bête, j’ai aussi oublié le mien…

 

 


le mercredi 23 mai


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doute tiré la langue

Cette photographie de Ferdinand Hodler et de sa fille Paulette a été prise le 18 mai 1918, il y a exactement 100 ans.

Le peintre sait-il qu’il va mourir le lendemain ?

Sait-il que sa femme Berthe élèvera Paulette, fruit de ses amours avec Valentine, sa muse. Peut-il imaginer que Berthe vendra ses tableaux pour financer les frontistes de l’extrême-droite menés par Georges Oltrarmare.

S’il avait su, il aurait sans doute tiré la langue au destin et à Gertrud Dübi Müller, la photographe.


le vendredi 18 mai


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autruches

Sa nouvelle marque de croquettes Luxe Sur Demande lui a fait virer le poil au violet. Le katz m’a confié plus tard m’avoir pris pour une souris géante et, c’est tétanisé qu’il s’est réfugié au milieu de ce qu’il croyait être un troupeau d’autruches.


le jeudi 17 mai


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poussières

23 heures et des poussières.

Vite, encore une lampée de Boulgakov !


le mercredi 16 mai


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Pilaterie

La profondeur du bassin est d’un mollet d’adulte. Sa largeur un coude, et sa longueur ne suffirait pas au grand gaillard debout de se couler confortablement dans cette potentiellement dangereuse fontaine publique.

Ce genre de mises en garde n’est pas une insulte à notre bon sens, c’est l’effet de la lente contagion de notre monde par la judiciarisation à l’américaine de l’espace public. (Nord-américaine ! Of course).

La riche et très protestante commune de X n’en a rien à foutre si je noie mon misérable chagrin terrestre dans sa petite fontaine, elle veut juste s’en laver les mains.

On appelle ça de la Pilaterie.


le mardi 15 mai


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Auteur inconnu

Pour ceux qui aiment saupoudrer d’aphorismes les chaos de la vie :

在餐桌上聚在一起感觉不那么孤单是不够的 *

Auteur inconnu

 

*Zài cānzhuō shàng jù zài yīqǐ 
gǎnjué bù nàme gūdān shì bùgòu de.
Traduit du chinois :
Il ne suffit pas d'être ensemble à table 
pour se sentir moins seul.

le lundi 14 mai


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vierge

Saint-Suaire du paradis qui nous rappelle qu’en ces temps-là, l’Homme, alors encore vierge de la cupidité et du lucre, se promenait entouré d’une nature foisonnante.


le dimanche 13 mai


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pulsoréacteur

Retour d’Afrique.

L’ami lambine, alors qu’il a un pulsoréacteur dans la tête. Il sait faire transpirer la beauté intérieure de son interlocuteur, a fait du ski avec l’infirmière de Churchill, a bu à grandes goulées la prose de Henry de Monfreid, pratique des rituels pour ralentir la vie, comme se faire un thé sur un feu, c’est un dévergondé pulsionnel qui se sangle d’aphorismes : L’espérance l’habite !


le samedi 12 mai


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wo

Aber wo sind die Schwalben ?


le vendredi 11 mai


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Peut-être.

Entrelacs.

De route de cols de haute-montagne.

D’ondes invisibles qui accompagnent une mouche qui bourdonne.

De spectres colorés échappés d’une statuette votive.

De lignes droites fatiguées de l’être qui se révoltent.

Entrelacs de sillons liquides au fond de la tête de quelqu’un qui pense à l’Amour.

Peut-être.


le mardi 8 mai


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Joyeuse et festive.

Début de journée :

Joli couple au supermarché.

Milieu de journée :

Elle me répond avec la lascivité des tout-en-rondeur avec en prime un détachement par lequel elle me fait savoir : …suis payée mille deux cents euros, déjà largement amortis par ce que j’ai donné à mon patron. En clair : rien à foutre que tu sois bleu, vert ou arc-en-ciel. Je compatis. Mais voilà qu’il faut qu’elle sorte la tête de l’ornière. Y a plus de cartons pour emballer mes deux tartes. Elle ne peut plus m’offrir un service minimum agrémenté d’un vocabulaire de 12 mots – dont juste une seconde sonne faux. Je proteste mollement et enfin ça la fait me regarder. Je vais emballer vos deux tartes dans un sac en papier, vous verrez ça ira. Nos fournisseurs de boîtes à tartes (soit sont en grève, ou n’ont pas honorés nos commandes, ou… s’en foutent) ne nous ont pas livré. On est dix heures du mat. Merde. Je dis : non, suis à pied et ne peux pas transporter quatre baguettes et deux tartes dans des sacs en papier. Elle disparaît sans un mot.

Me passe alors par l’esprit, pour m’occuper pendant qu’elle cherche peut-être une solution, la vitre brisée de l’entrée du Supermarché par une voiture, il y a deux mois près de l’ascenseur, toujours pas remplacée ; me vient à l’esprit le barrage de palettes dressées maintenues par des pieux pour que les clients ne coupent pas à travers champ ; me vient à l’esprit, ou plutôt aux oreilles, la sirène du Supermarché (le meilleur marché, c’est eux qui le disent) qui se déclenche tous les quarts d’heure au milieu de la nuit. Me vient encore à l’esprit, alors que j’attends toujours, cet homme accoté à la boulangerie et qui tend un gobelet blanc, appuyé avec le coude sur une pile de pains que les clients ont dû lui donner.

Chaos ? Mais non, mais non, mais non. Je vais m’efforcer de sourire, d’être avenant avec mon prochain, de partager mon pain…

…mais voilà que la donzelle m’arrache à mes rêveries de consommateur solitaire. Elle m’aborde en tirant sur son T-shirt noir enfariné avec une pudeur que je prends presque pour une excuse. Elle est suivie d’une jeune femme, une gradée, ça se voit à sa démarche, qui prend une boîte à tarte trop petite pour ma tarte. L’autre l’observe attentivement. Je dis à la volée : Mademoiselle a déjà essayé, c’est pas la taille, mais la gradée ne pipe mot, ne lève pas la tête et déchire les coins du carton, et enfourne derechef les fraises dans cet emballage improvisé. Jette un œil à la grassouillette et clôt notre relation commerciale par : Et voilà !

Fin de journée :

Joyeuse et festive.


le lundi 7 mai


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http://www.uwegraebner.com

Hommage en coup d’œil du peintre Uwe Gräbner à Jan Van Eyck

http://www.uwegraebner.com/index.php?id=2


le dimanche 6 mai


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chocolat

Vu ce matin, le long des quais, un joggeur en tous les cas sexagénaire, moulé dans du lycra courir avec pot de géranium sur la tête.  Un feu vert m’aspire. Je suis tout encombré par cette vision, je freine, klaxon, avance, braque, réalise que je viens de rater une image qui pourrait facilement gagner une médaille en chocolat du swiss press photo contest de la dérision. Tout est là, la lumière, les couleurs flamboyante du géranium, le physique affecté et décalé de l’homme. Je pars en chasse autour d’un pâté de maisons, et d’un autre, et encore… l’ai perdu.

Le soir, apparaît dans le jardin une tortue, sortie de nulle part. Abandonnée ? En fugue ? Perdue ? Et là je la rattrape et me rattrape. Mon sujet va moins vite, je déclic en regrettant pourtant encore d’avoir raté le géranium.


le samedi 5 mai


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smack

Mais Kiko se fout totalement de ma mère.

Kiko veut simplement racoler le chaland, le harceler en douceur, à coups d’icônes lisses aux lèvres à peine entrouvertes et aux regards soutenus.

Pour vendre sa came.

Soft harcèlement dont je suis la victime sur l’autel expiatoire de la consommation.

Je me plante devant ces trois femmes. Souris à celle qui est en chair, et comme si j’étais au balcon, elle me sérénade, m’envoie des œillades, des sourires. Sur un air de guitare mal-accordée.

Une pièce.

Elle me smack des lèvres – ce qui me ravit – j’oblitère ce menuet impromptu par une photographie tout en pensant à Yolande Gerber  :

Yolande Gerber: Le harcèlement de rue renvoie au harcèlement sexiste et/ou sexuel subi principalement par des femmes, mais aussi par les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI), et exercé par des inconnus dans les lieux publics.

Il désigne des comportements consistant à interpeller des personnes, verbalement ou non, en leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux, humiliants, menaçants ou insultants, en raison de leur sexe, de leur genre ou de leur orientation sexuelle réelle ou supposée.

Le terme « harcèlement de rue » ne doit pas être entendu au sens littéral, puisqu’il renvoie aussi au harcèlement dans d’autres lieux que la rue, tels que les transports publics, les bars et discothèques. Il se distingue de la drague par le manque de respect de la personne, la non prise en compte de son refus et de ses réactions.

Yolande, nous les photographes de rue, Yolande, nous et nos regards insistants, nous et nos objectifs tendus vers les mouvements de la vie, dis Yolande, tu nous mettrais au pilori ? Dis Yolande, tu n’as jamais été caressée avec les yeux ?

Ps : Mais Yolande, je ne t’en veux pas, les gros-gras qui mettent la main aux culs, je ne les aime pas non plus.


le mercredi 2 mai


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