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Calaferte
Ce soir Virginie Despentes lit Calaferte sur fond musical de Zëro. C’est hélas Zëro qui renvoya Despentes et Calaferte dans le magasin des accessoires – et nous enchanter.
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SECURITAS
ART GENEVE – formidable entremêlement entre les classiques : un joli dessin au crayon de Picasso sur une feuille bloc note A4 à 220’000 francs et les contemporains : trois phoques en peluche posés au sol, sur lesquels un SECURITAS me demande gentiment de ne pas marcher.
Voilà que la banque suisse, l’UBS, s’invite à ce grand raout en rabatteuse pour ses clients fortunés déçus par la performance du marché des actions.
Monde toc et creux irrigué par du champagne et quelques amis, par bonheur, retrouvés…
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canari jaune
L’Amérique mondialise son indignation. Soon we will tous speak english, sorry american. And this will help us de nous comprendre better. Tout le monde connait Goggle, l’ordinateur à la pomme et Hollywood. On défend déjà tous un peu la cause. We all love les séries américaines, specially Homeland. Nous sommes tous fucking indignés by the canari jaune qui sort de sa golden cage and wants to give back la dignité au peuple alors que lui il grab les chattes en faisant bruit du cochon. On comprend déjà le mot solde en english, c’est Sale. On sait que bite en anglais veut pas dire la même chose qu’en français. L’Empire étend son aile, nous envoie son cinéma, nous infeste de ses mensonges, des ses casquettes de baise-ball. C’est vrai que si on parlait tous la même langue ça serait peut-être plus simple de nous comprendre, et de mieux obéir.
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Calvino
Le centre funéraire de Montoie est une usine. Se succèdent les adieux avec l’allure de trains qui entrent en gare pour repartir aussitôt, une fois les passagers descendus, remplacés par ceux qui montent. Une cohorte bruyante d’Africains à la vestimentaire chamarrée quitte les lieux. Une femme pleure avec sous le bras une photo en couleur du défunt. Elle est soutenue par deux matrones dont l’une rit avec sa voisine pendant que l’autre console la pleureuse.
Voilà qui aurait plu à Charles-Henri.
Pendant ce temps, en petits groupes qui s’agrègent sur les escaliers, les vieilles connaissances meublent les silences de souvenirs, de réflexions molles sur le temps qui passe.
Voilà qu’apparaît la nouvelle pimpante et flamboyante directrice du Musée de l’Elysée, (musée de la photographie fondé en 1985 par Charles-Henri qui se repose 50 mètres plus loin pour toujours). Comme des mouches sur du miel, les quelques-uns présents, embrassent la jeune femme, et j’en ferai bien de même, mais une africaine rembranesque, enveloppée dans de la zibeline synthétique lance un regard amusé au groupe d’hommes (habillés tout en noir) qui entoure la jeune successeur (successerice, eresses ?) du défunt à qui nous venons dire au revoir.
Vais vers elle.
-Madame, on dirait que votre manteau est en neige, on dirait de la zibeline – il vous va bien. Lui dis-je avec une arrière-pensée et la main sur l’étui de mon appareil photo. Mais la décence me modère. Elle sort d’un enterrement, moi j’y vais, n’exagérons pas. Et vais m’asseoir.
Peu de photographes, beaucoup de têtes grises, et me passe la main dans les cheveux. Mais où sont donc tous ceux à qui Favrod a donné sa confiance, ses murs et la renommée du musée ?
Voilà le pasteur, cet intermédiaire patenté entre le visible et l’invisible, qui va badigeonner l’assemblée de sa liturgie. Je parie qu’il y aura dans son speech les mots : joie, éternité, pour toujours, et c’est le cas. Mais sa voix porte, elle est forte, elle fait tenir les mots debout. C’est déjà pas mal. Je cherche les amis, peu, vois Luc, cherche Maxime, considère ma voisine, qui est-t-elle donc qui chante à mes côtés ? Tiens Ferla, l’homme de radio, il a bien vieilli, rend un bel hommage, cite Calvino, ça me le rend encore plus sympathique, irai le lui dire.
Puis les offrandes, n’oubliez pas, c’est pour soutenir – j’ai déjà oublié quoi. Les saluts à la famille, s’il vous plaît ne serrer pas les mains, puis la verrée au théâtre de Vidy.
Alors à Vidy nous picorons petits fours et cacahouètes, retrouvons de vieux amis, lorsque l’on demande le silence.
-Mesdames, Messieurs, je suis l’ambassadeur d’Algérie, j’ai un message que m’a envoyé le Président Bouteflika ce matin et j’aimerais vous le lire.
Et il lit.
Je suis surpris par la vivacité et les belles tournures de l’hommage du Président algérien alors que son AVC de 2013 a sacrément diminué sa mobilité, son élocution et sa capacité à gouverner.
L’hommage de Bouteflika est applaudi. Et quelques-uns découvrent, stupéfaits, l’activisme de Favrod à l’époque des accords d’Evian. Enchaîne un petit monsieur, à la prose vive et limpide. Un ancien du FLN ((fondé en 1954) il parle d’engagement politique, de combats, de privations. De menaces physiques que Favrod a subies, de la prison que Jean, un Suisse, ici présent à Vidy a dû faire en France parce qu’il avait été un des émissaires du FLN.
Estime en brassées. J’ai envie de dire quelque chose, ça me démange, mais n’en n’ai plus le courage. Après d’aussi glorieux hommages, mon bafouillis n’en serait que plus insipide.
Juste vite encore te dire, Charles-Henri :
-Tu m’as appris qu’on ne pouvait bien penser aujourd’hui qu’avant d’avoir compris ce qui nous a précédé.
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quel Temps !
Charles-Henri, encore, et Gabriel en chapeau du Temps – alors que dans la pizzeria nous ne quittons pas nos anoraks, notre voisin à notre gauche non plus – quel Temps !
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Charles-Henri
Charles-Henri, beaucoup de photographes ont perdu un père. Je me souviens qu’à l’enterrement de notre amie, la photographe, Simone Oppliger, en sortant de l’église, tu t’es allumé un petit cigarillo, tu as regardé le ciel et dit : C’est pendant qu’on est vivant qu’il faut s’aimer.
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prochainement
Stakhanoviste debout tous les matins juste après 5 heures, ouvre sa boutique à 6, a travaillé 50 ans, sait faire plusieurs choses en même temps : bercer sa petite fille, faire les comptes, raconter une blague tout en faisant chauffer sa machine à café et servir son client en sifflant comme un merle.
-J’aimerais bien passer à autre chose, prochainement…
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pipi, pipi…
Dans le tram pour récupérer ma moto prise par les neiges de la veille.
Assis en face de moi, encombré de sacs, un homme massif coiffé d’un bonnet de ski à pompon, marmonne pipi, pipi et se penche sur mon livre.
Je lève les yeux, cherche son regard, qu’il détourne. Replonge dans mon livre.
Pipi, pipi…
Tout à coup, l’homme pris de spasmes et secoué de borborygmes se lâche en flatulences nauséabondes.
Pipi, pipi… et agite le pompon de son bonnet.
Me voilà déconcentré. Ferme le livre. Monsieur tout va bien ?
Pipi…
Répète-t-il.
Je descends au suivant. Et me rends compte que la vie en communauté dans les transports publics est parfois difficile.
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heureusement
Dix heures trente de chemin de fer, sept changements, mais heureusement que dans les gares on a de quoi s’occuper…
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intarissable
Raccourci très raccourci :
Avec un sac à dos familial plutôt chargé, le pauvre Louis, n’aura pas vraiment pu profiter de son château. On le déclare aliéné mental, il est interné et le lendemain il meurt au cours d’une balade en bateau avec son médecin.
Mais l’état de Bavière aura restauré mythe et château pour en faire une pompe à fric intarissable.
Et Disney sa promotion for ever.
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Pelles à neige.
Pelles à neige à un euro.
Anorak à quatre euros cinquante.
Lunette de lecture un euro quatre vingt dix.
Woolworth casse la baraque !
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Staattsgemäldesammlung
Helmut et Henriette rencontrés à la Neue Pinakothek de Münich.
La main en visière il examine attentivement les œuvres de la Staattsgemäldesammlung et les commente à voix basse à Henriette qui opine du bonnet avant de glisser, gracieuse, vers le tableau suivant.
Je ne peux m’empêcher de les suivre du regard avec insistance, ils le remarquent, je me décide alors de leur demander de poser. Ce qu’ils acceptent de bon cœur. Mais voilà, la pudeur et la soudaineté de ma demande les figent.
Nous nous mettons alors à converser. Apprenons qu’il est peintre, céramiste et est ravi de cette rencontre et regrette que ça n’arrive pas plus souvent.
-Je vous envoie la photo par internet ?
-Oui, dit, Helmut mais je ne connais pas mon code postal par coeur.
-Tu n’as pas de code postale sur Internet, Helmut, c’est une adresse numérique, ça passe par l’ordinateur.
-Ça fait longtemps que je n’ai plus utilisé d’ordinateur, alors donne la tienne.
Ce qu’Henriette fait et nous nous quittons, ravis.
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