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l’attaque de troll
Costard fripé, chemise blanche fendue d’une cravate noire, sacoche baillant aux pieds, il a l’embonpoint du type qui passe sa vie assis au bureau, devant divers écrans, en journée mais en soirée aussi : tout chez lui respire le cadre moyen, le chef intermédiaire. Je l’imagine placé face à son tableur Xcel, à longueur de semaine, d’année, partageant ses loisirs en famille, au Léon de Bruxelles, ou à l’occasion d’une virée low cost en Écosse, hors saison, lui qui, pendant ses pauses au travail, et le soir encore, depuis son PC, son smartphone, s’anime du besoin de redresser des torts sur la toile, sur Facebook ou ailleurs. Là, il est connu de 42 personnes sous le pseudo de Bob78, étiqueté « super fan » et, sous divers titres de presse, il débonde ses épanchements biliaires à longueur d’année. Cibles préférées : les femmes, les Arabes, les chômeurs. C’est du moins comme ça que je l’imagine, à peu près comme ça. Le bonhomme, ce soir, s’autorise verbalement à me rentrer dans le lard parce que je fais une photo dans le RER, celle de cette femme qui dort. Très bien. Je lui demande, dans un réflexe, s’il est policier, ou photographe. Il me rétorque agressivement que c’est interdit ce que je fais, que je n’ai pas le droit. Fort heureusement, je n’ai pas si souvent que ça affaire à ce genre de troll à ciel ouvert. Ce type de profil me sape généralement le moral quand j’ai la mauvaise idée de m’attarder sur les commentaires laissés par ses semblables, sous les articles de presse, sur la toile. Il hausse le ton tandis que je lui fais remarquer qu’on n’est pas en Corée du Nord, qu’il ferait mieux de se mêler de ce qui le regarde : que les petits flics du quotidien, c’est pénible. Il n’aime pas que je lui dise ça. Il demande à voir mes photos, dès fois qu’il serait dessus… Il me demande ma carte de photographe (sic). Il me dit que je ne suis rien, prend une moue dédaigneuse, me toise comme si j’étais un étron séché. Je tourne les talons, change de rame. Voilà, c’est ainsi que va la vie (et la photo). Nul n’est jamais à l’abri d’une attaque de troll, camarades… Qu’on se le dise ! 🙂
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à la manière de
mais pas aussi bon que celle de Jeff Mermelstein
https://www.creativeboom.com/inspiration/bystander-a-history-of-street-photography-by-joel-meyerowitz-and-colin-westerbeck/
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tristes tropismes
Fenêtre de tir étroite ce matin tant la chaleur accable dès 11 heures du matin. Pas un jour sans qu’on apprenne ici et là* que des records de température sont battus les uns après les autres sur l’ensemble de la planète, avec en ville une ozone au plafond : les pics se succèdent. Ce qui n’empêche pas le clone de Chose en BMW 4X4 d’aller au boulot (3 km) dans son SUV suédois double sortie d’échappement climatisé d’une tonne et demi, et le clone de Machin, qui a prévu son spa aux Seychelles, de retenir sa croisière en Méditerranée pour le mois prochain, etc. C’est la vie ! et le modèle à suivre. Bon pour la (sainte) Croissance, au surplus. Il faut bien « en profiter » avant qu’il ne soit trop tard, on nous l’a assez dit !
* Encore ce matin, dans Sciences & avenir : « Les paléoclimatologues sont formels : le réchauffement actuel de la planète est inédit, tant par son homogénéité que par sa rapidité. Plus aucune forme de parallèle avec des épisodes de chaleur ayant eu lieu au cours des 2.000 dernières années n’est désormais possible. »
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ordures
Parti me balader tôt ce matin avec ma sœur. L’imprévu fut le ramassage d’ordures avec un sac plastique trouvé en bord de chemin. Partout, à terre, près de l’eau, des canettes alu, des emballages, des mégots, et autres bouteilles plastoc. La routine.
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c’est lui le patron !
Jean-Pierre, père de Nicolas Chabanne, de « C’est qui le patron ? » (et de trois autres enfants, chacun étant à sa façon un surdoué de l’entrepreneuriat, si on puis dire ainsi) visité chez lui ce matin, 79 piges truculentes, qui aurait dû faire de la radio, en conteur hors pair qu’il est.
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B.O
Accostage : – Ha dites-donc, lui, je le préfère à l’autre ! une fraction de seconde, puis elle relève le nez (clic). – Ha ? (sourire) – Oui, et de loin ! Il était mieux que l’insupportable phacochère peroxydé… Je crois qu’il ne pouvait de toute façon pas se représenter. (Bref silence.) – Moi c’est sa femme que j’aimais bien. – Michelle ? – Oui. – Pareil ! Bonne journée ! et je lui souris en partant.
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le put*** d’élastique
L’auteur de cette prise de vue s’excuse pour le gros mot mais il lui a semblé entendre un juron, dans le brouhaha général.
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