John Grinling

Les légendes de John Grinling /

John Grinling ne participe plus à unephotoparjour.ch

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Holy water

Il est sans doute un peu chauvin, mon guide, quand il veut me convaincre qu’une offrande, un puja, un geste de dévotion accompli ici à Pushkar, ce seul lieu en Inde dédié à Brahma, a beaucoup plus de valeur que dans tout autre pèlerinage en Inde.  C’est un privilège rare de me trouver au bord de ce lac que le Dieu Brahma, le Créateur, a choisi pour lui-même y faire un sacrifice, ici au point de chute du lotus que le Dieu tenait dans la main durant son périple. Le lac ressemble d’ailleurs à un lotus tombé du ciel : petit et circulaire (une demi-heure suffit pour faire le tour), le lieu est devenu un important centre de pèlerinage hindou. Son eau lave entièrement les dévots de leur fautes, et si le bain est pris pendant les jours auspicieux, il produit alors assez de mérite pour assurer au croyant sa délivrance d’ici bas. De plus, tout sacrifice sanctifié par son son eau assurerait  la réalisation de son vœux, et son bonheur et celui de sa famille.

J’avais donc été mis en condition. Déjà j’avais appris que dans le don, ce n’est pas le montant qui importe, c’est l’intention. Cinq cents roupies offertes à contre-cœur n’ont pas de valeur, ou presque. C’est l’intention qui compte, l’élan qui vient de soi.

Sans le savoir encore, j’allais bientôt être mis sérieusement à contribution.

Tous visiteurs nouveaux sur les Ghâts, ces terrasses en escaliers qui entourent le lac pour faciliter les cérémonies et les ablutions, se voyaient inévitablement approcher par des prêtres de toutes sortes leur proposant une poignée de fleurs pour faire des oblations.

Les livres qui nous servent de guide nous mettent tous en garde : en acceptant, nous serons entraînés dans un rituel plus long accompagné toujours d’une offrande additionnelle sortie de son portefeuille. J’évitais donc tous ces maitres de cérémonie, sans égard si nécessaire.

Mais cette fois mon guide m’abandonna brusquement aux mains d’un « bon prêtre » qu’il avait choisi. J’allais accomplir une « puja » dans les règles et tout apprendre sur le déroulement du rite. Je m’assis au bord de l’eau au côté de mon  maitre. Il était juste de commencer par se laver les mains, symboliquement du moins. L’accueil chez les bénédictins ne se fait pas autrement : le Père Abbé en personne, à l’entrée au réfectoire, verse un peu d’eau sur vos mains tandis qu’un moine recueille l’eau par dessous dans un bassin.

Mon maitre ici me montre ce que la corbeille des offrandes contient. D’abord une profusion de pétales de roses – la région est connue pour les roses qu’elle produit. Puis des graines, des poudres indigos et oranges et des grains de riz pour le bonheur. Même un fil de couleur pour le poignet afin que les autres prêtres  sachent que le Pujà, je l’ai fait.

Ensuite il a placé dans le creux de mes mains ouvertes ce qu’il enlevait un à un du panier pour que je les jette dans le lac, tout en répétant après lui des mots un à un, du hindi ou du sanscrit auxquel je ne comprenais rien. Et c’est en grinçant des dents que les dieux ont du m’entendre, tellement j’écorchais ces paroles dans leur langue, et plus encore les formules et mantras…

Puis j’ai dû nommer mes parents et tous les membres de ma famille en jetant à chaque fois mes offrandes dans le lac. Alors le prêtre me demanda : « Et combien vas-tu donner pour le bonheur de ta famille… ? Certains donnent même des dollars, des mille et des cent… » Mon cœur criait « Oh moi, je donnerai des million,  et tout… tout ce que je possède… ». Mais par prudence, je prononçais le montant prévu pour ses services, soit cinq cent roupies, ou sept francs cinquante en Suisse.

Ils sont vraiment filous, comme ils entremêlent le bonheur à vie des miens et leurs petits sous sous.


le mercredi 28 novembre


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Petits Krishnas, divinité au teint sombre bleuté

Francis, le billet est toujours là, pour la photo. Je le reprends après


le samedi 24 novembre


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BLOW HORN

La  jungle mystérieuse, fantastique et frénétique qu’est la circulation en ville et une broutille en comparaison à ça qui me met hors de moi : les klaxons. Non seulement tous les toucs toucs, toutes les motos, les scooters, les bus et les voitures klaxonnent frénétiquement et sans arrêt, mais la plupart ont remplacé les klaxons d’origine par des compresseurs à turbine super-puissants avec une large palette dans les son aigus qui souvent m’ont projeté sur le bas côté de la route par leur volume sonore. Des scooters de rien du tout résonnent comme des vingt tonnes. Et parfois la cohue est telle qu’aucun véhicule n’avance, même pas mètre par mètre. Cela n’empêche chacun d’actionner à fond leur corne, comme pour dire aux cent véhicules immobiles obstruant le chemin devant eux qu’ils doivent dégager sur le champ.


le mercredi 21 novembre


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Sadhus aveugles

Ils ont refusé l’argent que j’ai voulu leur donner. L’argent n’a plus de sens pour eux


le vendredi 16 novembre


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Trafic

Il y a à dire sur la circulation à Delhi, un sujet qui me passionne partout où je voyage, en Suisse comme en Ethiopie. Ici, ça ressemble plutôt à l’Ethiopie, par la densité, la vitesse  et les bouchons. Mais alors qu’en Ethiopie, on connait et on respecte dans les grandes lignes le code de la route, en particulier la priorité de ceux qui sont engagés sur les ronds-points. Là-bas, c’est une règle absolue. Bien sûr on peut te passer juste devant, si on n’y arrive, mais t’es absolument fautif si tu coupes cette priorité et te fait bugner par quelqu’un qui tourne autour du rond point.

A Delhi, c’est tout autre chose: parfois la priorité va à celui qui vient de droite, à celui qui s’engage sur le rond point. Parfois c’est à l’autre de passer devant. Au milieu des grands ronds points où foncent les voitures, les tuc-tucs et les scooter, c’est une expérience mystique. Qui ressemble à cet autre dilemme typiquement indien des croisements sur les routes à une seule voie, quand l’une des deux voitures qui viennent face à face se met sur le bas côté et abandonne la voie. Et jamais on ne sait lequel va céder. Parfois c’est soi, parfois c’est l’autre qui décide au dernier moment.

A Dehli j’ai déjà fait des heures dans ce trafic, en tuc-tuc surtout.


le jeudi 15 novembre


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