John Grinling

Les légendes de John Grinling /

John Grinling ne participe plus à unephotoparjour.ch

152 images légendées.

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2015

Univers parallèle

Il me reste une dizaine de minutes pour raconter : nous sommes en pleine panne d’électricité et, ce soir, pour du sérieux… Les autres soirs, ce n’avait pas trop duré. Ce soir, c’est pour de bon et dans toute la ville depuis plus de cinq heures. Souvent, c’est par quartier. Maintenant c’est partout et depuis bien quelques heures. C’est dimanche. Les pannes sont plus fréquentes ces jours derniers. Je pense à des hypothèses, cela d’autant plus qu’il n’est pas nouveau, pour moi, le phantasme d’un futur sans électricité. Si c’était un attentat des Schbebs somaliens contre l’Ethiopie financé par la France ? Quelle sera la situation dans 12 heures si la panne se prolonge ? Plus qu’une dizaine de minutes, dit mon ordinateur, et c’est à la main et à la lumière des bougies que je poursuivrais ce texte. Déjà j’ai froid. Un nescafé chaud sucré au lait condensé me ferait plaisir et me réchaufferait. Si l’électricité revient... Il y a comme un air de sérieux, cette nuit à nouveau noire comme elles le furent toutes, les nuits de nos ancêtres jusque dans les années vingt et la venue de l’électricité. Son absence, c’est pourtant un pas en arrière pour l’électronique et les ordinateurs. Depuis des millénaires, l’espèce humaine se développe et perdure… et pense… et chante ensemble. Aujourd’hui, on chante moins. Maintenant, me dit ma machine, il n’y a plus que 10%...  10% de combien ? J’ai entrevu un éclair, qui n’est pas à un phare de voiture mais pendant un centième de seconde, deux brefs éclairs restés sans suite. Après combien d’heures de panne réfléchit-on à sa survie… peut-être en s’échappant comme des millions d’autre dans une ville de 6 millions d’habitants. Fuir à la campagne ? Fuir à l’étranger alors que l’aéroport a fermé suite à l’afflux incommensurable des riches et des étrangers voulant partir. Marcher jusqu’au Soudan? Vivre à la campagne, sans eau courante, sans électricité comme nos ancêtres l’ont fait pendant des milliers et des milliers d’années… Puis l’électricité revient, et la Princesse au Bois Dormant s’éveille : tout soudain s’anime et revit… Maintenant, le courant est revenu et, à 11 heures, toute la vie a repris son cours. Moi je vais aller me coucher, l’âme en paix au retour du courant électrique.

le dimanche 29 novembre


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Sous le regard de l’Empereur

Sydney Salmon et le Imperial Majestic Band au Jams

le samedi 28 novembre


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Bourricots : L’ancien et le moderne

Proverbe éthiopien : "Si tu n'as pas d'âne, c'est toi qui est l'âne".

le vendredi 27 novembre


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Troublements

Mon ami Joe le Bassiste avec le “Four Stars Band, Bibisha & Company” au Monarch en before

le jeudi 26 novembre


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Après minuit

J'entends Melat pour la première fois. Sa voix est saisissante malgré le brouhaha de Mama's Kitchen cette nuit là.

le mercredi 25 novembre


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Les modèles

Qui est le modèle du modèle ?

le mardi 24 novembre


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Addis Abeba – Paysage urbain

Au détour d’un quartier d’immeubles, ce lieu lunaire laminé par les siècles où des pneus découpés de camion servent d’auges et d'abreuvoirs. A tout moment de l’année, des campagnards exposent aux carrefours aussi leur troupeaux de moutons, surtout avant les fêtes... aussi les musulmanes. Le christianisme orthodoxe éthiopien s’inspire souvent des pratiques hébraïques et les croyants sacrifient des animaux. On égorge les moutons, moins souvent les chèvres, et le don d’un bœuf est un signe de grande reconnaissance adressé au Ciel. Les pauvres s’accommodent d’une poule.

le lundi 23 novembre


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Jolly Bar – Après minuit

Le « Jolly Bar » est le plus en vogue. Ses bars, la terrasse, la Jet Set d’Addis, c’est la cohue. Les plus belles femmes s’y pressent : de vraies bombes raffinées superbement mises en scène. Et la sainte camaraderie des ivrognes. La caissière, elle, travaille. Elle est fatiguée. Pour moi, elle sourit.

le dimanche 22 novembre


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Elvis éthiopien

Depuis plus de 40 ans, Alemayu Eshete est une star de la scène musicale éthiopienne. Le public chante à tue tête ses chansons avec lui. Il a une pêche...

le samedi 21 novembre


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Gorges du Nil Bleu

Le Nil Bleu est brun ocre - mais ses gorges sont bleues...

le vendredi 20 novembre


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Lalibela – Regard

Souvent en Éthiopie, l’appareil photo est blasphématoire. La raison d’être d’une église est d’invoquer Dieu dans un espace qui lui est précisément dévolu : à l’Est, la table de communion dans le saint des saints où n’entrent que les prêtres. Puis une nef où l’on donne la communion réservée aux purs. Puis le parvis et les abords de l’église pour tous les croyants. De plus, la moitié nord, et son entrée, est réservée aux hommes avec des images plutôt de saints équestres, alors que les femmes on évoque plutôt la vie de Marie dans les fresques au Sud, le côté des femmes. A l’Ouest, venant du couchant et tournant le dos aux ténèbres, l'entrée pour tout le monde. Les touristes, eux, piétinent dans tous  les sens, chacun équipé d'un appareil photo où capter un souvenir impérissable. Parfois le visiteur se met lui-même au premier plan. Puis il quitte l’endroit pour un autre, et pour bien d'autres encore et nourrir infiniment ces mondes virtuels et solitaires de la photographie. Que deviennent ces milliards et milliards d’images  alors qu’elles, et elles seules, semblent motiver ce tohubohu. Quand j’inscris autrui dans mon ordre de valeur en le photographiant, cette profanation m’est souvent insupportable. Ce qu’il y a de mystère dans ce qui motive l’homme prend une apparence et l'image manque par définition sa cible. Le mot grec pour pêcher est précisément manquer la cible. On entre à l’Eglise pour se placer sous le regard de Dieu et pas pour perdre du temps.

le vendredi 13 novembre


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Lalibela : Église monolithe de St Georges

Entièrement excavée puis taillée dans la masse rocheuse qui l'entoure, l'église dédiée à St Georges est l'une des onze remarquables églises monolithiques de Lalibela, la Jérusalem de l’Éthiopie. Elles datent du 12e siècles et représentent aujourd'hui encore un but important pour les pèlerins, hommes et femmes, venus à pied de toute l’Éthiopie

le jeudi 12 novembre


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Moisson

Les champs sont labourés avec l'araire et les bœufs, semés à la main et moissonnés à la faucille.

le mardi 10 novembre


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Cas de conscience

Je ne peux pas tuer un moustique. Pas délibérément. Parfois par inadvertance, ou pur réflex. Pour deux raisons, principalement : Tuer un moustiques ou en tuer vingt, il en reste des mille et des cents. Qu’est-ce que ça change ? Puis y’a la raison métaphysique : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » La vie du moustique ne vaut pas moins que la mienne. Être moustique, c'est juste son karma. Sommes-nous sûrs que notre vie ait plus de mérite que la sienne ? Il est voluptueux d’aimer la chaleur et de vivre du sang des humains : toute sa journée à digérer immobile les rêves, les projets, toutes ces émotions que notre sang contient...

le lundi 9 novembre


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Dimanche après minuit

Puis je suis allé au Jams, haut lieu du reggae. Sydney Salmon, comme le poisson dit-il. Il séduit en chantant, en dansant, infiniment décontracté. C’est lui en rouge au fond. Sa force, c’est le régime I-tal, végétalien et sans sel. Ils vivent à Shash et jouent à Addis les weekends. C’est la Mecque des Rasta, Shashamane.

le dimanche 8 novembre


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Galanterie

Le samedi, c’est Zagol Band qui joue… D’excellents musiciens, trois chanteuses, et un chanteur que les femmes apprécient. Mais c’est ailleurs qu’il faut regarder. Le groupe devant moi est là depuis longtemps. Les deux hommes sont assis. Leurs compagnes debout.

le samedi 7 novembre


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Ambassadeur Abyssin

Le Yod Abyssinia est un vaste restaurant ouvert tous les soirs où l’on goûte de l’excellente nourriture éthiopienne devant un spectacle de musique et de danses traditionnelles de qualité.

le vendredi 6 novembre


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Bar du Sheraton

Les jeudis et vendredis, le Zemen Band joue à « The Office », le bar du Sheraton. Si ta femme de demande où t’étais, tu peux ainsi répondre « At the Office… », au bureau. Jeudi et vendredi, c’est le rendez-vous select et couru de la capitale. L’orchestre est excellent et joue avec allant et talent de huit à onze heures du soir. Le public est de plus en plus nombreux quand la soirée avance, mais écoute à peine pour la plupart. Ils discutent entre eux, c’est pour ça qu’ils viennent. Parfois un tube capte toutes les attentions. Mais… les lignes virtuoses de la basse rythmique, les riffs lumineux de la guitare, le saxo extraordinaire et les quatre chanteuses toutes de qualité, tout cela, pour beaucoup, c’est juste un décor à leur égoïsme. La grande et belle chanteuse Betty assure en Rn’B. Ma chouchou est la pieuse Johanna, une petite boulotte au beau sourire qui maîtrise la Bossa Nova. Et j’aime quand elle chante en amharique : les gens l’écoutent davantage encore. Et Tsédénia, la Ghetto Girl a l’air un peu ailleurs, mais elle te sert un Amy Whinehouse canon. Mon voisin ce soir m’accueille de bon cœur à son guéridon. C’est le coin des habitués : tous jovials et bohèmes haut de gamme.

le jeudi 5 novembre


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Rivages africains

Addis Abeba, novembre 2015 : La ville change intensément. Mais ce qui change le plus, c’est le regard des femmes. En Suisse, dans la rue, les femmes ne regardent pas les hommes dans les yeux. Elles ont autre chose à faire et ne perdent pas de temps. Ici, jeunes comme plus âgées, en passant, les femmes te regardent droit dans les yeux : les espiègles, les curieuses, les gentilles, les provocantes, c’est tout de suite l’intimité. Ça fait de soi aussitôt un autre homme.

le mercredi 4 novembre


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