19ème, sans doute

13/05/2016

En route vers ma tasse de café, le regard encore vague, me barre la route un mur d’affiches.  Je suis sensible au pouvoir des images dans l’espace public et à leur pouvoir d’effraction tout d’abord parce que je ne les choisis pas (contrairement à celles des écrans, presses, etc.) et qu’en fonction de leur intelligence graphique elles nourrissent mes yeux. Et là, d’abord du beau turquoise sur fond noir qui rend nacre la chair. La dame ensuite, visiblement à poil, visiblement fâchée, qui passe la poussière, fait le ménage, prend un bain ? Elle sort elle rentre ? Fâchée que je la regarde ? Ses nichons ? Un malin les a recouverts d’un scotch noir, ça ça me plaît. Je me rapproche, gratte l’affiche. C’est imprimé. De Dieu ! Me recule, considère l’autre affiche, vais de l’une à l’autre. Dérouté. Une paire de nichons peints (19ème, sans doute) seraient-ils plus obscènes que la lame d’un couteau ensanglanté ? Le ou la graphiste de l’affiche Pygmalion aurait-il-elle, à dessein, bandé les seins pour que la nudité soit encore plus évidente ? Purée, vais tirer cette affaire au clair. Savoir si c’est du politiquement correct, de la pudibonderie, de l’hypocrisie ? Une chose est sûre : on barbote dans les clichés !