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fanfaronner
Après la manifestation d’hier place de la République contre la loi sur la sécurité globale bienveillante du Nouveau Monde macronesque, nous options ce matin pour une promenade dominicale, ma dulcinée et moi. Nous jugions nécessaire de prendre l’air en marchant le long du bois de Vincennes, pour trois heures attestées de Nouveau Monde, et pour tenter de nous laver un peu des miasmes de l’actu, autant que faire se peut. Il n’est jamais aisé de se débarraser du poids de celle-ci, qui se rappelle à nous où que nous soyons. Et nous ne pouvons hélas nous résoudre à un apolitisme de bon aloi. Ne plus accorder d’intérêt à la chose publique ? Solution de confort, qui s’avèrerait utile sans doute pour ne plus éprouver la tristesse, la consternation qu’un tel gouvernement nous inspire…
Nous allions ainsi le long du bois par un beau soleil rasant, parmi les grands arbres, en direction de Vincennes, quand au détour d’un sentier nous croisâmes un bonhomme assez âgé, seul, à épaisses lunettes, en chaussures de randonnée de montagne, équipé d’un appareil photo réflex et d’un objectif de calibre 70-200 f2,8, très occupé à viser le feuillage d’un arbre. Lui avons dit bonjour, car nous sommes urbains. Le monsieur, voyant notre matériel – Colinne et moi photographions aussi – dut avoir une inspiration. Et crut bon devoir nous montrer ses images, une à une, au dos du boitier numérique : du feuillage, à contre-jour, du feuillage, soleil dans le dos, avec les explications techniques. Un autre feuillage, ailleurs, puis une feuille, seule, et enfin un bout de pré, flou comme le visage d’un policier. J’ai hoché poliment.
Nous voulions continuer de marcher : le monsieur s’était mis à nous suivre. Pas désagréable, mais mentionnant un à un, crâneur, ses exploits photo, sa participation à ce concours, son prix, son club, comment on fait du noir et blanc, « bien plus compliqué que la couleur ». Et comment on s’y prend, on ne sait jamais, pour réaliser une photo humoristique, son dada. « Si on ne voit pas en quoi la photo est drôle, vous y ajoutez une légende, ça arrange tout. » A la tristesse que les événements (loi sur la sécurité, etc.) m’inspiraient succéda soudain une vague irritation, du jour. On se décidait stratégiquement de faire une halte, implicitement, et de viser du feuillage. Ou ce gros bloc pierreux, ici photographié, à moins que ce soit du béton ? C’est une stèle, à l’effigie de Beethoven. Je me demandais : va-t-il s’en aller le monsieur ? Puis il est parti… Cette légende est-elle un peu longue pour faire légende ? Disons qu’elle est le texte explicatif du contexte de cette prise, ce matin.
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28/11/2020 – manifestation contre la loi de sécurité globale
(…) « Là-dessus Darmanin confirme son républicanisme d’époque : après celui du sarkozysme, celui du macronisme — qui ne le voit parfaitement à sa place dans un gouvernement Le Pen ? En tout cas il est indiscutablement l’homme de la situation. De quelle situation ? De la situation à laquelle Gramsci donne le nom de « crise organique », à savoir : quand ce qui ne peut plus être tenu par le consentement doit l’être par la coercition. Dans un régime qui demande tout à la police — sa survie —, il est logique qu’on accorde tout à la police. On lui accordera donc ce droit à la tranquillité qu’elle réclame à cors et à cris depuis si longtemps, droit de violenter comme elle veut, sans l’angoisse de ces reproches absurdes qu’on vient lui faire régulièrement. » https://blog.mondediplo.net/cap-au-pire
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23/11/2020
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Arecibo
la réalité à laquelle cette sorte de radar ambulant me faisait inopinément songer est assez triste : https://www.liberation.fr/sciences/2020/11/20/le-celebre-telescope-d-arecibo-n-ecoutera-plus-l-univers_1806154
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ligne de fuite
Tu confines, bosses, manges, tu dors, bosses, tu confines, arrive le week-end – confiné… Tu sors, allez, une heure. Tu manges ! Puis lis, un peu. Facebook. Instagram. Dors. Début de semaine. Tu te lèves, déjeunes. Mets la radio. On te dit : « un Français sur deux est victime de troubles psychiques dus à la crise sanitaire. » Anxiété, dépression… Tu fais la vaisselle. Mets ta photo, coupes le son. Tu es confiné. Demain, tu te lèves, vas bosser. Il y a de l’interstice là-dedans : la photo, justement. C’est ça le truc. Pour d’autres : les livres. L’amour, que sais-je. L’entre-deux.
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11/11/2020
« Il n’y a pas de crime de guerre. Il n’y a qu’un crime : la guerre. » F. Cavanna
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du miroir aux alouettes
au 105 mm. Le 28 mm, le 35 mm, c’est bien, c’est étourdissant ! ce qu’on veut, j’adore, c’est la base du street photographer pur et dur, sauf que changer de temps en temps n’est pas interdit non plus, sauf erreur, histoire aussi de repasser les plis, car des plis on en prend, en photo – comme le linge. Quitte à froisser. On se froisserait pour peu de chose tout de même, n’est-il pas ?
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