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je t’embarque au ciné !
Sais pas ce qu’ils sont allés voir, nous, on a vu Ceux qui travaillent, de Antoine Russbach avec Olivier Gourmet et c’était pas mal.
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il pleut (à Jussieu)
rime facile, mais pour la pluie, plus difficile : il y a si longtemps qu’on ne l’avait pas vue, même à Paris
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les suivants
Chère Greta,
Je n’aurais jamais imaginé vous écrire une lettre un jour. Vous et moi appartenons à des mondes si différents. Vous êtes une jeune fille du 21e siècle, je suis un homme du 20e. Vous êtes remplie de l’espoir de ceux qui pensent qu’ils peuvent changer le monde, je suis le spectateur mélancolique et velléitaire de sa déréliction.
Ce n’est pas que je n’aie jamais voulu m’engager moi-même. Au contraire, je l’ai fait à plusieurs reprises – et je compte bien le faire encore. Mais c’est que mon engagement à moi était un engagement sans effet. C’était celui d’un homme qui a sans doute passé trop de temps à lire, et qui imaginait qu’un combat, quel qu’il soit, a quelque chose de romantique – d’irrésistiblement érotique, même.
Je dois bien l’avouer, chère Greta : mes combats étaient des combats de rêveur, de bourgeois qui s’imaginait qu’il pourrait faire la révolution depuis son salon ou une terrasse de café. Le vôtre, par contraste, ne doit rien au livre ou au rêve. Il est un combat brutal et beau, avec des forces infiniment supérieures en nombre et en pouvoir – des forces qui vous ont vue entrer en scène en ricanant, puis en tentant aussitôt de vous oublier. Ce n’est que lorsque vous êtes revenue, puis revenue encore, jusqu’à occuper la totalité de l’espace qu’ils considéraient leur appartenir en propre, celui des médias, qu’ils se sont inquiétés.
Ils ne vous ont jamais prise au sérieux, pas plus que les dizaines, les centaines de milliers de camarades qui vous ont rejoint tout autour de la planète. Mais tant que vous demeuriez une curiosité, ils pouvaient vous considérer comme telle, avec tout le paternalisme répugnant de ceux qui se sentent au-dessus de tout. Puis, à un moment donné, ils se sont rendu compte de l’avance que vous aviez prise sur eux – de tout ce que vous représentiez, et qu’ils vomissent : le courage, la probité, l’intensité, la joie. Alors, ils ont commencé à libérer leur haine.
Ils vous ont accablée d’insultes, chère Greta. Ils ont raillé votre physique, votre condition mentale. Ils ont moqué votre savoir, dont, soudain, ils faisaient semblant de prétendre qu’il ne recouvrait qu’une partie du problème. En somme, ils ont fait ce qu’ils font toujours : tenter de vous faire passer pour une demi-débile, une naïve en peu demeurée, un attrape-nigaud pour adolescents aux hormones en pagaille. C’était laid. C’était moche. C’était bête. Et, surtout, c’était méchant.
Vous avez pris un bateau à voile qu’on vous prêtait plutôt que l’avion afin de vous rendre aux Etats-Unis pour défendre la cause qui est la vôtre, parce que telle était votre conviction – et même cela vous a valu les railleries et les insultes des malins, des instruits, de ceux qui savent mieux. Vous ne semblez pas en avoir été trop affectée. Tant mieux.
Sachez-le, chère Greta, le spectacle de votre droiture, de votre indifférence, me fait un immense bien.
C’est un spectacle qui, pour une fois, ne réclame aucun commentaire, aucune critique – ni, non plus, aucune adhésion ou aucune foi. Vous n’êtes pas une sainte, une martyre ou une héroïne. Vous ne nous sauverez pas – et, du reste, telle n’est pas votre prétention. Nous ne nous sauverons que nous-mêmes, si nous nous décidons, de la même manière que vous ne réclamez d’être fidèle qu’à vos choix, qu’à votre désir.
Non, chère Greta, le spectacle de votre indifférence signifie autre chose. C’est un spectacle qui veut dire : il y a quelque chose de possible, ici, maintenant, en dehors des salons et des terrasses de café. En dehors aussi des parlements et des officines de presse. Il y a quelque chose de possible, pour autant que nous apprenions à réagir aux discours et aux menaces de ceux qui sont au pouvoir avec la même indifférence que celle que vous manifestez à leur égard. Ceux qui menacent parce qu’ils ont le pouvoir sont sans importance, car, ce pouvoir, ils peuvent le perdre. D’ailleurs, ils l’ont déjà perdu – et ils le savent.
Très cordialement à vous,
Laurent de Sutter
https://www.rtbf.be/lapremiere/article/detail_laurent-de-sutter-chere-greta-thunberg-il-y-a-quelque-chose-de-possible?id=10320375
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13/09/2019
quelques trains ce matin, zéro métro où je me trouvais. Grève généralisée de la RATP contre la réforme des retraites du gouvernement Philippe.
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11/09/2019
J’ai appris la mort de Robert Frank, à 94 ans. Un très bel hommage dans le journal Libération daté de ce jour.
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09/09/2019
Pentax K3 poussé à l’iso 4000, ce qui est ambitieux pour un modeste apsc de 2013. Traduction, pour les non-initiés : le réglage de l’exposition n’était pas le plus adapté, avec un temps de pose au 1/160e en mode TAV. Voilà ce qui arrive le matin quand on a la moitié de la tête encore dans le creux du polochon : on n’est pas très attentif à tout.
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B-52’s
J’ai entendu Planet claire assez fort, en passant, ça émanait du garage ici présent. Ce monsieur m’a plu, immédiatement : photo.
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Visa pour l’image
Pas très content de mes prises du jour, et comme j’ai encore le temps aujourd’hui je retourne faire un tour à la gare de Lyon, rapido. Improvisation totale, je ne savais pas bien où aller. Sur le parvis de la gare je tombe nez à nez avec une expo de Visa, le festival international du photojournalisme, qui a lieu à Perpignan en ce moment et où, entre autres grands talents, expose l’ami Cyril Abad. Surprise ! Ce sont les gens assis, de dos. Cette image fait partie d’une série originale, que voilà : https://www.visapourlimage.com/festival/expositions/in-god-we-trust
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