Je cherche à faire une photographie en utilisant les reflets d’une vitrine. Rien de probant au final. Cet homme me voit et vient vers moi. Il s’intéresse à mon boîtier voulant savoir si c’est un argentique. La conversation s’engage. En Anglais. Je comprends qu’il vient de Somalie, que son frère a été tué par les islamistes. Il est en France depuis seulement onze jours et a traversé de nombreux périls. Je ne comprends pas tout. Je pense à Anatine Splava qui tous les jours se dévoue corps et âme pour ces hommes, femmes et enfants.
Il s’appelle Budan (pas du tout certain de l’orthographe). il m’offre ma plus belle photographie depuis longtemps. Nous allons nous revoir.

Petit moral. Situation pro. Discours de bayrou. Riz trop cuit… Comme tous les jours je sors boitier en bandoulière. Je vois cet homme se reposant, jambe nonchalamment sortie du camion. Le bleu du fond du camion, le rouge de son tee-shirt. Au moment de déclencher il tourne la tête. Alors je m’approche de lui, la conversation s’engage.

–  » Bonjour, vous travaillez ici ?  »

–  » Non, je viens de la région Parisienne  »

–  » Moi aussi, et j’y travaillais, vous êtes déménageur ?  »

 » Oui, depuis un an « .  J’avais vu le nom de sa société sur le camion.

–  » Je connais votre patron, je l’ai fait travailler souvent… »

Lui surpris.

 » Oui il fait travailler des personnes en difficulté et qui souvent sortent de prison, qu’il a connu lui aussi…

Un grand sourire illumine son visage

– « Oui mais moi je ne sors pas de prison, mais c’est vrai il a grand cœur ».

Je repars le coeur confiant, plus léger. Vive la photo…de rue.