Paris,

Le temps varie très vite, la lumière va et vient. Elle joue à cache-cache avec le photographe de rue. Je vois cet homme au visage entièrement tatoué. Il parle avec véhémence à un groupe de jeunes u peu plus loin. Je l’attends trente mètres plus loin, en attendant je cherche et trouve deux spots possibles. Il bouge enfin après dix minutes et vient vers moi.

•  » Bonjour, je suis photographe et j’aimerais faire un portrait de vous ? « 
•  » vas-y pas de soucis « 

Je prends le temps, lui demande son prénom, j’ai envie de savoir qui il est, même un peu… »

Je n’ai pas bien compris sa réponse, Ismael, peut-être.

Je lui demande de se positionner aux endroits prévus. Évidemment il pose, fait le con avec un briquet et ses doigts. Je comprends vite que ces clichés auront peu d’intérêt.

Et puis nous parlons, échangeons sur la société, ses galères et même l’amour. Je me nourris de ce qu’il me donne.

Nous parlons à bâtons rompus et il finit par m’oublier. Je sens que je tiens un « truc ». Mes dernières photos d’Ismael sont les seules réussies. Nous échangeons nos comptes instagram et continuons à échanger nos vies. Je le remercie du moment, de la rencontre, de ce qu’il est. Il me renvoie la même humanité. Je repars le coeur gonflé à bloc. Que j’aime la photo de rue…