Contrairement à ces sept derniers jours, j’ai fait beaucoup de photographies aujourd’hui. Cela a commencé ce matin en roulant, mon boitier prêt sur la banquette passager. La plupart de mes clichés du jour je les ai fait dans l’habitacle de mon véhicule. En roulant ou à l’arrêt. C’est pourtant celle-ci que je retiens. La seul qui m’émeut ce soir. Je sais que ma mémoire n’est qu’émotionnelle.

Comme un lion en cage, je me décide enfin à sortir de chez moi. Il est 15h00 me dit Chronos. Cela ne me ressemble pas de mettre le museau dehors aussi tardivement. Je n’ai pas fait cent mètres que je croise une équipe de joyeux drilles, tous déguisés. Le fameux carnaval de la Plaine. A Marseille il renoue avec ses origines Païennes. Je devrais préciser Anarcho-Païenne. Je me dirige à l’opposé puis me décide finalement à les retrouver. Je sais que c’est rarement dans ces moments festifs que l’on fait de bonnes photographies. Mais il fait beau et j’ai juste envie d’aller vers mes semblables (bon j’en ai toujours le désir…) et me faire plaisir. Tant pis si mes photos sont banales. Je dois en avoir pas mal dans la boite magique et je me dis que la photo du jour sera facile à dénicher. Sauf que comme très souvent ce sera la dernière photo que je retiendrai. Juste la crainte de l’avoir raté avec ce boitier qui me demande de « tout » faire. Mais ce n’est pas un appareil photo c’est autre chose. De bien plus fort.

Pas de déambulation ni d’errance photographique ce jour. Métro, bus. Je me trouve encombré de mon baluchon vagabond, de ma besace habituelle. Le bus est à l’arrêt depuis un moment, grâce à l’incivilité d’un automobiliste local. Sans lui je ne faisais pas cette photographie. Envie d’embrasser mon Stradivarius. Je rentre heureux.