Francis Traunig

Les légendes de Francis Traunig /

1812 images légendées.

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Vu

Vu Otto Dix à Colmar au www.musee-unterlinden.com/


le mercredi 30 novembre


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Vu

Vu une camionnette remplie de carottes juste après Mulhouse.


le mardi 29 novembre


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genoux

Michel, l’ami dinosaure, qui vient de l’époque lointaine d’où je viens aussi, en vieux crabes photographes, où le savoir-faire, la connaissance des émulsions, la maîtrise technique étaient un véritable artisanat. Michel qui s’initie à Lightroom, n’en revient pas des cabrioles que peut faire la souris et d’un clic transformer une image plate en image dodue, un vert un turquoise, etc…

Le monde va vite pour les gens qui commencent à avoir mal aux genoux.


le lundi 28 novembre


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Pot-au-feu

Aujourd’hui : Pot-au-feu, dragon-tulipe et exercices d’allemand.

Suivis, en fin de journée, du résultat des votations fédérales. Le non à l’initiative Sortir du nucléaire l’emporte.

Me remémore ce formidable débat entre un pro et un anti. L’anti dit : le nucléaire c’est du risque, le pro : dans la vie, tout est risque, le mariage aussi.

Mais finalement nous sortirons malgré tout du nucléaire, mais à tout petits pas, pas du jour au lendemain comme le souhaitaient les Verts.

Consensus, le mot préféré des Suisses.


le dimanche 27 novembre


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Mais non

Le temps passe.

Mais non, c’est nous qui passons.


le samedi 26 novembre


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Hamilton

Vendredi noir pour la photographie si évidemment le nom d’Hamilton remue dans le grenier de vos neurones. Hamilton a fait du vaporeux son label, sinon sa marque de fabrique (1970). On pourrait dire de Balthus, qu’il est son cousin éloigné, douanier, comme le photographe, des frontières de mondes impubères.

Hamilton délivrait aux jeunes filles en fleurs ses visas à coups de clichés vaporeux.

Et c’est derrière ces voiles artistiquement déployés qu’il sautait ses modèles.

Et c’est le jour d’un BLACK FRIDAY qu’il a décidé de solder ses flous.


le vendredi 25 novembre


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KEEP ENGLAND WHITE

Bala me parle avec ferveur de Naipaul, prix Nobel de littérature en 2001, de sont talent formel, de son fichu caractère, de son génie, de cet incipit dans A la courbe du Fleuve : « Le monde est ce qu’il est; et ceux qui ne sont rien ou ne cherchent pas à devenir quelqu’un, n’y ont pas leur place. » 

Que pensez-vous de la phrase KEEP ENGLAND WHITE demande un journaliste  à Naipaul dans les années soixante.

Je rajouterai juste une virgule après ENGLAND répond-t-il.

En plus clair, vous pouvez vous la garder.

Bala c’est Naipaul. Il lui ressemble.

Et cette anecdote m’inspire pour ce joyeux portrait sur fond blanc.


le jeudi 24 novembre


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http

A la santé de : http://www.presencesphotographie.fr/


le lundi 21 novembre


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ça soude

Un couple ça tient par les poils, c’est pour ça qu’il faut se faire des séances brushing. Ça soude.


le dimanche 20 novembre


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J’allais écrire.

J’allais écrire : Toutes des femmes de têtes, les hommes n’ont qu’à bien se tenir.

J’allais écrire : Aucune d’elle ne fait son âge.

J’allais écrire : Les nanas quand elles se marrent, c’est moins graveleux que les mecs, c’est plus joyeux, plus pimpant.

J’allais écrire : Le rire, le meilleur des lifting.


le samedi 19 novembre


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Bala et Jana

L’amour combustible de vie.


le vendredi 18 novembre


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Le silence

Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles.

C’est moins le bruit des bottes qu’il faut craindre que le silence  des pantoufles.

Le silence des pantoufles est plus inquiétant que le bruit des bottes.

Il faut plus craindre le chuintement des pantoufles que le bruit des bottes.

Le silence des pantoufles étouffe le bruit des bottes.

Le silence des pantoufles nous mène irrémédiablement au bruit des bottes.

Variations d’une fameuse phrase de Max Frisch

Je rajouterais :

Craignez les vendeurs de pantoufles chaussés de bottes


le jeudi 17 novembre


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des feux dans les bois

Ça s’est fait dans la joie. Les plus vieux disaient : C’est comme ça que j’aimerais m’en aller, d’un coup, comme lui, quelle belle fin. D’autres se contentaient de demi-sourires et savouraient, un peu à l’écart, de pudiques retrouvailles. Les plus jeunes étaient les plus gais, sinon les plus insouciants parce que trop distraits par la vie et tout son cortège de probables pour penser à la mort. Les enfants de Jean-Jacques se sachant les suivants, puisque chacun son tour, se sont réjouis avec gratitude de tout ce qu’ils avaient reçu de ce père aimant : savoir que la joie était dans l’instant, toujours s’ouvrir à l’autre sans jugement, faire de la famille un lieu d’accueil quels que soient les aléas de la vie. Amen aurait dit le Pasteur, sacré bonhomme ce Pasteur, qui a su tricoter le terrestre et le céleste divinement. Fernand, lui, venu avec sa mère dans la caisse avant de son vélo, s’est fait la voix d’Aragon. A fait jaillir ses vers*, tout comme il aimait faire des feux dans les bois, pour repousser, avec l’aide de la poésie, l’inquiétude et le désarroi dans la gueule des ténèbres.

*Que la vie en vaut la peine
C’est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d’incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes.
Rien n’est si précieux peut-être qu’on le croit
D’autres viennent. Ils ont le cœur que j’ai moi-même
Ils savent toucher l’herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s’éteignent des voix.
D’autres qui referont comme moi le voyage
D’autres qui souriront d’un enfant rencontré
Qui se retourneront pour leur nom murmuré
D’autres qui lèveront les yeux vers les nuages.
II y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l’aube première
II y aura toujours l’eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n’est le passant.
C’est une chose au fond, que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont en eux
Comme si ce n’était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre.
Oui je sais cela peut sembler court un moment
Nous sommes ainsi faits que la joie et la peine
Fuient comme un vin menteur de la coupe trop pleine
Et la mer à nos soifs n’est qu’un commencement.
Mais pourtant malgré tout malgré les temps farouches
Le sac lourd à l’échine et le cœur dévasté
Cet impossible choix d’être et d’avoir été
Et la douleur qui laisse une ride à la bouche.
Malgré la guerre et l’injustice et l’insomnie
Où l’on porte rongeant votre cœur ce renard
L’amertume et Dieu sait si je l’ai pour ma part
Porté comme un enfant volé toute ma vie.
Malgré la méchanceté des gens et les rires
Quand on trébuche et les monstrueuses raisons
Qu’on vous oppose pour vous faire une prison
De ce qu’on aime et de ce qu’on croit un martyre.
Malgré les jours maudits qui sont des puits sans fond
Malgré ces nuits sans fin à regarder la haine
Malgré les ennemis les compagnons de chaînes
Mon Dieu mon Dieu qui ne savent pas ce qu’ils font.
Malgré l’âge et lorsque, soudain le cœur vous flanche
L’entourage prêt à tout croire à donner tort
Indifférent à cette chose qui vous mord
Simple histoire de prendre sur vous sa revanche.
La cruauté générale et les saloperies
Qu’on vous jette on ne sait trop qui faisant école
Malgré ce qu’on a pensé souffert les idées folles
Sans pouvoir soulager d’une injure ou d’un cri.
Cet enfer Malgré tout cauchemars et blessures
Les séparations les deuils les camouflets
Et tout ce qu’on voulait pourtant ce qu’on voulait
De toute sa croyance imbécile à l’azur.
Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu’à qui voudra m’entendre à qui je parle ici
N’ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle.
Louis ARAGON
Les yeux et la mémoire – Chant II – 1954 –

le mercredi 16 novembre


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Couronnement

Couronnement de l’Enfant-Roi par Balthavisa, Melchiomastercard et Gaspitoutétune, les gentils Rois mages des centres commerciaux.


le mardi 15 novembre


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numéro 399

Guichet de la poste, numéro 399, bonjour Madame, ah tiens, quelqu’un a perdu son écharpe, oui, ça ne m’étonne pas, c’est à la dame au perroquet, ça lui arrive tout le temps d’oublier quelque chose, la dame au perroquet ? oui, elle vient de partir, elle se dirige vers la COOP, je reviens et empoigne l’écharpe, une sorte de boa de strip-teaseuse, et me mets à sa recherche, Madame, Madame, oui, c’est vous la dame au perroquet ? Oui c’est moi…


le lundi 14 novembre


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I love Mexico – forever

INSURRECTION contre le monde du fric, contre le grand capital, contre ses suppôts que la connerie mène au pinacle, contre les bonimenteurs, les marchands de tapis, les  vendeurs véreux, INSURRECTION contre leurs mensonges à répétitions, contre ces discours d’exclusion qui rappellent ceux de 1933, contre tous ceux qui nous prennent pour des cons, nous bassinent avec leurs fadaises, avec leurs mensonges.

Contre tous ces Trump et fils de Trump qui pissent sur notre intelligence, (cet enfoiré de Tapie y compris et la Le Pen aussi…)

Ne plus s’indigner mais se battre et foutre le feu au lac!!!

ou alors – en attendant – jeter un coup d’œil à ce qui suit

https://vimeo.com/190738676

I love Mexico – forever


le samedi 12 novembre


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gâteau aux pommes

…j’ai perdu 40 kilos et tu sais, subi 50 opérations en dix ans, tu te rends compte.  Mais maintenant j’ai la forme. Je suis en pleine forme. On m’a filé un médicament qui me donne la pêche. Ma mère, du haut du ciel m’a dit : Te laisse pas abattre, j’ai été une battante, et toi aussi tu l’es. Me reste 10 kilos à perdre. Ça me fait plaisir de te voir. Tu sais que je cuisine comme un chef. La prochaine fois je t’amène une tarte aux pommes…


le vendredi 11 novembre


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OUTLAND

Jean Revillard vernit OUTLAND, superbe anthologie photographique.


le jeudi 10 novembre


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Pudique

Après la divine Lasagne d’Estellina, Pietro, pudique, nous raconte son face à face avec un SS autrichien dans la cave de sa maison alors qu’il était enfant.

-Il voulait me tuer, j’ai eu très peur.

Rien de plus. Et ce souvenir douloureux a disparu aussi vite qu’il est apparu.


le mercredi 9 novembre


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Scrogneugneu

Et l’ordre c’est l’ordre. La gardienne du lieu me talonne et ne m’a pas à la bonne. Je range une notice explicative dans une pelle transparente et elle s’en saisit immédiatement pour la déplacer dans la pelle d’à côté.

-Excusez-moi Madame.

-Scrogneugneu ! Lis-je dans ses pensées.

-Oh là là mais vos yeux me lancent des fusées.

-Rescorgneugneu ! Elle ne m’aura pas dit un mot.

Mais le monde de Dubuffet et de ses acolytes me distrait joyeusement de cette obstinée de l’ordre.

Plus loin, j’écume les rayons de la librairie. Prends, touche et soupèse. La revoilà, qui me tient en laisse avec son regard. Reprend en main les livres que j’ai feuilleté pour les ranger à nouveau, bien droits, à leur place.

Mon amoureuse achète des postales et un petit livre que Scrogneugneu encaisse – sans un mot, il faut le dire – et jette le tout sur le comptoir.

On n’a même pas envie de se fâcher avec les nés tristes.


le mardi 8 novembre


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Epiphanie

Au galop avec Catherine direction gare pour chercher le tiré à part de Réponses-Photo sur LR –  tout en ergotant sur l’éternel pugilat entre Mac et PC. Et là, généreuse, la matinée nous offre une image sur un plateau de lumière. Une épiphanie commerciale devant le Mac-Donald.

Manifestation d’une réalité cachée. L’action est une épiphanie de l’être. Si la grâce nous prend et nous refait par le fond de l’être, c’est pour que notre action tout entière s’en ressente et en soit illuminée (Maritain,)

Amen !


le vendredi 4 novembre


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dealers

Propre en ordre les petits tas ! Bien taillés droit les brins d’herbe bien verts. Plus de cacas de chiens. Alles in ordnung. Juste encore quelques dealers qui se planquent dans les buissons et font semblant d’aimer l’automne qui prépare son strip-tease annuel.

Pendant ce temps les flics ont lancé une opération coup de poing pour coincer les motards et scooters qui se prennent pour des vélos sur les pistes cyclables.

On peut quand même pas toujours déconner !


le mercredi 2 novembre


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bilboquet

Légende de l’image :

Kim Il Sung joue au bilboquet avec des ogives nucléaires.

Pendant que les vaches paissent, paisibles, les museaux couverts de rosée.


le mardi 1 novembre


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