Francis Traunig

Les légendes de Francis Traunig /

1790 images légendées.

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La torera et la poétesse

Berta a été torera, sans jamais mettre à mort les petits taureaux qu'elle affrontait. Elle aime trop les bêtes. Mercedes utilise la page blanche comme une muleta pour y faire danser ses passions...

le mercredi 30 mars


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Dans les entrailles de la ville

Nous avons été environ trois millions neuf cent mille à avoir utilisé le métro aujourd'hui et vers vingt heures, probablement quelques dizaines de milliers de plus.

le mardi 29 mars


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San Lorenzo de Tezonco

Il connaît sa fin, mais c’est pour beurre bien sûr. Il est le Christ, Jésus, fils de Dieu, mais il s’appelle Juan, Pablo ou Florentino. Florentino d’ailleurs que nous venons de rencontrer près de l’église. Nous nous saluons avec effusion. Ca remonte à quand ? Tu te souviens. Tu m’as photographié en… attend voir, en… 1982. J’ai été Christ trois fois, mais misère, je ne me souviens plus, non ça devait être en 1985. Un voisin lui souffle 1995. Peut-être. Envoie-moi les images que tu as faites à l’époque, je n’en ai pas. Elles ont été distribuées. Ne m’envoie rien d’autre, les autres processions je m’en fiche un peu.   Il est trop tard pour que je demande à Juan ce qu’il fait dans la vie, comment il se sent dans la peau de cette illustre figure encore célébrée avec ferveur 2000 ans après sa mort. Il m’offre un sourire plein de compassion, sourire qui va tourner vinaigre rapidement. Il fait très chaud, la croix pèse presque cent kilos et Juan ne me semble physiquement pas taillé pour trainer sa charge sur les cinq kilomètres du parcours.   Musique du Jésus de Mel Gibson à fond les baffles. Procès interminable, lamentations, coups de fouet, fait de chambre à air, pour que ça claque bien fort, sur le dos de Juan. La nouveauté c’est que quatre curetons s’immiscent dans la procession. Ils vont nous faire chanter, récupérer cette procession populaire, et nous rendre débiteurs de la souffrance infligée au fils de Dieu. Je devrais aller demander à celui qui nous culpabilise en débitant ses Ave Maria pourquoi il ne remplacerait pas un moment Juan qui en bave et pleure.   La suite, tout le monde la connaît…

le vendredi 25 mars


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Parapluie

Il erre depuis des années en ville de Genève. Jamais ne s’assied pour tendre la main. Avec toujours sur le dos toutes ses possessions. Et un parapluie. Son visage est une carte sur laquelle on peut lire son voyage.

le mercredi 23 mars


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Savez vous que ?

Aujourd’hui, jour de barbarie, je me suis dit : blues. Aujourd’hui pas d’élans vers rien, encombré par toutes les détresses des réseaux sociaux, par l’inondation de l’information qui se faufile sous les tapis de nos salons. Blues. Vous avez entendu ? Vous avez vu ? Savez-vous que ? A tel point que je pensais qu'il serait obscène de photographier une belle lumière ou un instant incongru. Et voilà que je l’aperçois chantonner contre un mur, près de la gare. Une sébile à ses pieds et le ciel dans les yeux. Et son sourire m’a rendu le mien.

le mardi 22 mars


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Winterreise

L’image figée   En Vain je cherche dans la neige La trace de ses pas Là où, prenant mon bras, Elle allait par les prés fleuris   Winterreise von Wilhelm Müller Mis en musique par Schubert

le lundi 21 mars


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Aujourd’hui, entre autres…

Deux flics au bar d’une station-service lancent des œillades à la caissière. Je veux payer mon plein mais roucouler ça distrait. Elle arrive finalement suivi du plus bavard et il me lance : -Vous savez ce qui vous distingue d’un braqueur ? -Les lunettes. Un braqueur pour braquer ne porterait pas de lunettes. -Non, vous n’y êtes pas, c’est votre casque. Il me prend pour un braqueur ? Le heaume est levé. Si je devais braquer une station-service, est-ce que j’irais braquer une station-service où les forces de l’ordre boivent leur café ? Ça l’enivre de dégainer son autorité devant la poulette en pâmoison. Je lui lance : -Promis monsieur l’agent, je l’enlèverai la prochaine fois. Mais, trop tard, dos tourné, je ne l’intéresse plus du tout. Il est retourné à sa causette.

le samedi 19 mars


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Krisnamurti

-T’as l’air d’un gangster à la retraite bouleversé par la lecture de Krisnamurti. -Je vais t'en foutre du Krishnamurti !

le jeudi 17 mars


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Capitaine Achab

Le capitaine Achab, échoué dans un centre commercial, repasse dans sa tête les combats qu'il a menés contre Moby Dick en attendant que sa femme choisisse des fleurs au supermarché.

le lundi 14 mars


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Quo vadis ?

Au fond des bois, sept petites croix, une pour chaque enfant, dit la pierre, et un Quo Vadis à cheval sur une étoile filante donnent à ces gardiens à barbes blanches un air inquiétant. Curieusement, à quelques centaines de mètres delà, une énorme pierre à cupules de plusieurs tonnes, ornée de septante cinq petits trous parfaitement cylindriques est à l'origine des croyances les plus extravagantes : cérémonies de sacrifices humains, offrandes aux Divinités sur cet autel de pierre, etc... Vaudou vaudois ? Ou imagination barattée par de vieilles croyances ?      

le dimanche 13 mars


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hu xiangqian

Les empreintes du changement.   Coll. SIGG - Bern

le samedi 12 mars


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Hallo velo

www.hallovelo.org :  sympa, rapide et relax...

le vendredi 11 mars


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Zut !

Raté. Ça ne marche pas toujours comme on veut. Je sais que je peux mieux faire. Mais pas cette fois-ci.

le mercredi 9 mars


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Journée de la femme

Que se passe-t-il dans la tête de l’homme qui se tient debout en arrière-plan ? Que se passe-t-il dans la tête du photographe lorsqu’il lâche un borborygme de satisfaction qui active immédiatement le sourire de cette jeune-fille ? Et à quoi pense-t-elle en me voyant m’agiter pendant que je pense qu’elle doit avoir l’âge de ma fille ? A quoi pense celui (assurément pas celle) qui lui a demandé de s’allonger le long de cette carrosserie ? A quoi pense ceux qui rient à côté de moi ? A quoi pense celle qui m’accompagne ? -?!?!? Le monde est malade, et j’ai l’impression d’être un thermomètre dans son trou du cul.   -----------------------------------------------------------------   Célébrée pour la première fois le 8 mars 1911, la Journée internationale pour les droits des femmes n'est pas près d'être abandonnée. Les lois discriminatoires foisonnent toujours en dépit des promesses des Etats. C'était en 1995, lors de la quatrième Conférence mondiale des Nations Unies sur la condition de la femme à Pékin. Près de 190 pays convenaient d'une feuille de route - le Programme d'action de Beijing - pour enfin réaliser l'égalité des sexes. Les gouvernements déclaraient que les lois discriminatoires envers les femmes portaient atteinte à l'égalité et s'engageaient à "abroger toutes les lois encore en vigueur introduisant une discrimination fondée sur le sexe". Vingt ans plus tard, cet objectif est pourtant loin d'être atteint. L'inégalité, sous ses formes les plus patentes, n'a toujours pas été éradiquée, comme en atteste un rapport publié en 2015 par Egalité Maintenant. L'organisation internationale y met en évidence une série de lois explicitement sexistes dont ne voici qu'un simple échantillon: - En Inde, les femmes mariées peuvent être violées en toute impunité. Les rapports sexuels ou actes sexuels d’un homme avec sa femme, si celle-ci n’est pas âgée de moins de quinze ans, ne constituent pas un viol. Code pénal indien, section 375 - En Arabie Saoudite,  la conduite automobile est interdite aux femmes. La charia pure interdit tous les moyens conduisant au vice. La conduite des femmes est un de ces moyens et cela est évident en soi. Fatwa sur la conduite automobile des femmes Si le gouvernement saoudien affirme qu'il n'existe aucune disposition interdisant aux femmes de conduire, les fatwas, ces avis juridiques donnés par un spécialiste de la loi islamique, ont force de loi dans le pays. - Aux Emirats Arabes Unis,  les femmes n'ont pas droit au même héritage que les hommes. Dans le cas d'héritiers masculins et féminins, l'héritier masculin hérite de deux fois plus que l'héritier féminin. Loi fédérale du Droit des affaires personnelles des Emirats Arabes Unis, article 334 - Au Nigeria, un mari peut battre sa femme si c'est dans le but de la corriger. Il n'y a pas d'infraction quand le fait (...) a été commis par un mari pour infliger des corrections à sa femme. Code pénal du Nigeria du Nord, section 55 - En Russie, 456 professions sont interdites aux femmes pour les... protéger. Le recours à une main-d’œuvre féminine pour des travaux pénibles (...), à l'exception du travail dans les services de santé et domestiques, est interdit. Code du travail russe - loi fédérale n°197, article 253 Parmi ces activités notamment : la conduite de trains, de tracteurs ou de camions, la charpenterie, la construction de navires, la lutte contre les incendies en première ligne ou encore le travail en tant que marin. - A Malte, un ravisseur n'est pas puni s'il libère sa victime dans les 24 heures et l'épouse par la suite. (...) si le contrevenant, après l'enlèvement d'une personne, épouse celle-ci, il ne sera pas passible de poursuite. Code pénal maltais, article 200   Sources : http://www.rts.ch/info/monde/7554788-malgre-les-engagements-de-l-onu-les-lois-sexistes-prosperent-dans-le-monde.html

le mardi 8 mars


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Lucie

La première fois que j’ai écrit Une blancheur sans défaut me faisait face. C’était un blanc qui faisait douter, un blanc qui gêne, un blanc moqueur ; comme si la feuille vierge me mettait au défi de la colorer, de troubler sa perfection. Maintes fois la robe prenait quelques teintes grises. Cependant la blancheur macabre revenait rapidement. A force d’essais, d’usure et d’acharnement, le papier perdait de sa blancheur majestueuse, se pliant à quelques endroits. A présent, le blanc n’avait plus rien de reposant, il en devenait même sale. Un énième trait apparut sur le haut de la feuille, persuadé de n’y rester que quelques instants. Il attendit sa sentence, immobile, fébrile. Mais rien de vint. L’étonnement fit place sur ses traits à l’espoir : ses petites courbes grises étaient bel et bien restées. Tournant la tête à droite, il cru à un mirage lorsqu’il vit que d’autres mots apparaissaient. A présent, la main se déplaçait gracieusement sur la feuille, laissant sur son passage des arabesques qui hurlaient la sincérité. Le trait était là où il devait être. Il avait la taille adéquate, le nombre de lettre parfait et la bonne sonorité. Rapidement, la tunique blanchâtre prit gaiment des nuances de gris. Les phrases s’enchaînaient joyeusement, ravies d’être ici, parlant à leurs voisines. Les majuscules se dressaient fières, sous le regard émerveillé des points. Les virgules apportèrent de l’oxygène tout en poussant de longs soupirs de satisfaction. Puis vint le dernier mot, petit, fébrile, peureux. Il fut accueilli à bras ouvert par le texte. Il était la fin. Il était le début. Il était là. Le temps sembla s’arrêter. Tous les mots retinrent leur souffle. Allaient-ils être effacés comme nombreux d’entre eux ultérieurement ? Le crayon forma un arc de cercle aussi gracieux qu’une feuille glissant sur un torrent. Puis, enfin il se posa et les mots purent sourire.   Lucie

le dimanche 6 mars


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Dieu

Il n’y a pas que les photographes que le printemps tyrannise, les locataires de la rade, eux aussi, sont soumis à l’énorme pression de celui que tout nomme. Pérenniser la vie occupe les neufs dixièmes des espèces vivantes, au printemps. Le dixième restant : nous, toute l’année. C'est le pouvoir que prête Dieu a sa descendance pour que pour l'éternité son nom soit célébré.

le vendredi 4 mars


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Mariage

C’est un joyeux cinglé, leader banjoïste du groupe LESLEGROUP. Si vous lui demandez d’animer votre mariage, par exemple, il y a bien des chances que les beaux-parents, les vieilles tantes et autres parentèles encore ancrés dans les conventions, ne vous parlent plus pendant des années. Parce que ce musicien endiablé sautera d’une table à l’autre entre la poire et le fromage en faisant beugler son banjo. Si l’expérience vous tente, préparez-y vos invités. http://www.leslegroup.com/

le jeudi 3 mars


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Des Kurdes ?

Passe un couple. Elle, la tête couverte d’un fichu coloré, lui enveloppé dans un long manteau noir. Il a une belle tête de vieux fauve épuisé. Mais souriant. Des Kurdes ? Des Turcs ? Des Syriens ? Visiblement éprouvés, ils se tiennent par la main et semblent éblouis par le luxe des vitrines. Tout est pudeur et délicatesse chez eux. Puis à l’angle d’une restaurant célèbre, nous tombons tous les trois, eux avec leur monde dans la tête et moi avec le mien, sur tout ce pain à jeter…  

le mercredi 2 mars


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