la robe d’Yvette

24/06/2018

Cette robe me dit-elle avait appartenu à Yvette Horner, célèbre accordéoniste disparue récemment, le 11 juin dernier, à 95 ans. « Elle n’était pas malade. Elle est morte des suites d’une vie bien remplie » aurait déclaré son agent, un certain Jean-Pierre Brun. La robe rouge en question constituait le premier prix de la tombola qu’organisait sur ce vide grenier la dame devant moi, qui avait cousu l’étoffe.

Je ne connais pas Yvette Horner, sauf de nom – bien sûr. Elle avait une petite place, pour ainsi dire, au grenier de mes souvenirs de chanteurs et musiciens populaires d’un temps très ancien, d’avant 68, d’une tonalité plutôt monochrome. Nulle connaissance à ma connaissance, parmi ceux de ma génération, n’écoutait cette musique-là.

Elle relevait à nos yeux de la mémoire collective, de ces icônes d’une France d’avant et juste après la Ve République, de tableaux noirs et de sonorités ORTF, en somme, quelqu’un de très éloigné de nous autres, les aujourd’hui quinquas. Alors, pour ceux nés après 68…