23/11/2020

Il faut s’employer en tout cas. S’employer c’est le mot. Je répondais à un mail de Francis sur ce qu’est la photo, photographier.
Tous les matins je pars avec la boule au bide : vais-je y arriver ? C’est pas une fausse modestie du tout : c’est un trac réellement, mais j’aime ça (il faut le préciser…). C’est un sentiment ambivalent, de crainte, de désir. Le désir est le plus fort à la fin.
En mon for intérieur qui est parfois assez faible, je me dis : tu dois le faire, paisiblement, je me dis ça calmement. Tu dois faire la photo.
Je me dis que je dois le faire non pas seulement pour Une par jour, mais pour moi, mon équilibre. Il n’y aurait que l’hôpital, et toutes ces questions qu’il faut traiter chaque jour, ces situations à remettre d’aplomb, ou plus modestement disons à redresser, pour qu’elles soient moins bancales, même si elles le restent bien souvent, bancales, je serais fou, moi aussi, à hospitaliser, sûrement. Peut-être pas. Déprimé disons.
La photo me procure une joie à être au monde, et ceci donc grâce à ce collectif qui est une barre de maintien – comme celle du bus. J’y trouve une forme d’équilibre. C’est important aussi d’avoir une vie entre deux, entre le boulot et chez soi où on est enfermé, surtout en ce moment. La photo c’est une  conjonction « et ». A la marge, elle relie les pages, pour reprendre (à mon compte) le mot de J-L G, autre Suisse fameux avec Francis (« la marge, c’est ce qui relie les pages. » )