brumes

19/02/2021

La ville de la petite couronne aux rues sombres et étroites est déserte, brumeuse. Il est tôt, pas âme qui vive, n’était un 4X4 de temps en temps. Il faut bien ça me dis-je pour parvenir à un feu rouge, gravir un trottoir, ou un dos d’âne, faire trois kilomètres sur une bande de goudron. Il est cependant un des rares lève-tôt sans voiture que je croise (de dos) ce matin avant l’aube en me rendant au boulot à pied. J’y vais à pied pour Une photo par jour, et pour la plomberie, c’est bon pour la santé, lutter contre le gras et la déprime qui viennent en période de covid, la marche. Si je prends le bus, la possibilité de découvrir une photo présentable, le soir venu, est très réduite. Et il y a ce fuck**g couvre-feu à 18 heures, qui réduit d’autant plus la marge. Il faut ainsi se concentrer sur le trajet, une heure, mais c’est pas énorme. Le jour se lève de plus en plus tôt. Je traverse la chaussée, le monsieur se retourne, se demande ce que je fous là, lui explique que sa vitrine me plait. Il me répond qu’il est emmerdé par la condensation. Je lui fais savoir que c’est excellent pour la photo. Il me précise que pour la nourriture, c’est moins bien. Il ouvre sa porte pour aérer, me sourit, n’a pas de masque. Il est rare de croiser un visage ces temps-ci. – Bonne journée à vous ! Les premiers mots de la journée.