10/04/2020

Je partage le même tracas que le collègue Gérard Dubois : une photo sans aucune présence humaine, j’ai du mal. Le pot de fleur, le lierre au flash, le bout de peuplier en synchro lente deuxième rideau ou tout objet ou détail d’objet comme savent si bien le présenter quelques mags du web branchés à maquette arty, je ne sais pas bien m’y prendre. Mieux, ça m’ennuie, souvent. Suis déjà vieux… Tout au moins, à défaut de silhouette, doit-on à mon sens flairer directement, pour ne pas dire frontalement, la présence humaine dans l’image. Hier c’était un cimetière caché derrière la palissade, aux arbres s’enfouissant dans le caveau des disparus… L’humaine présence y était éthérée, mais ce n’est pas avec une attestation dérogatoire de sortie pour faire des commissions chez Lidl qu’on improvise le mieux un hommage aux chers disparus. C’est un peu serré.

Ce matin tôt direction inverse : Carrefour Market. Il était fermé, n’ouvre qu’à dix heures au lieu de huit. Avec ce confinement, tout est sens dessous dessous.

Le gouvernement sera bien tenté de nous la faire à l’envers, à la grecque, jusqu’à Lagarde : la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) n’a-t-elle pas écarté jeudi sur France Inter « l’idée d’une annulation globale des dettes contractées par les Etats de la zone euro dans leur gestion coûteuse de la pandémie du coronavirus » ? « Ça me paraît totalement impensable », a-t-elle déclaré en réponse à une question sur ce sujet.

Elle a par ailleurs souligné qu’il faudrait « beaucoup plus de temps » que deux, trois, cinq ou dix ans pour que les Etats de la zone euro sortent de cet endettement.

Commentaire d’Aurélien Barrau, brillant astrophysicien épris de philo et d’écologie : « Ils ne peuvent structurellement PAS penser, c’est bien le problème. Ils sont accroc à la croissance comme un drogué à l’héroïne. Mais le corps que la substance dévore est aussi le notre : on ne peut plus rester les otages des bouffons. »