sécurité incendie

02/07/2021

Au fond c’est une fresque qui dit : « Sauvons l’hôpital public ». C’est comme le climat, tâchons d’y croire encore. La lumière est belle sur ce mur d’immeuble et il y a un truc sur « la résistance lesbienne » au premier plan auquel je ne comprends rien, mais enfin ça me plait, il doit y avoir photo. J’en prends une, deux, puis trois. Mais voilà qu’apparaît soudain un type de la sécurité incendie, du bâtiment sur le côté, en uniforme, tout vêtu de noir et de rouge. Qui se met à m’invectiver. – Je vous ai vu ! Vous photographiez sans demander la permission ! Il faut demander la permission ! en criant. Mes yeux ébahis, et mon buste pivotent vers lui. Un bras m’en tombe, ma parole se libère (mon premier mot de la journée je crois) : – De quoi vous autorisez-vous donc pour me dire ce que je peux, ou ne peux pas photographier dans l’espace public ? Le thaumaturge reste sans voix, fronce un sourcil, lève un index, s’apprête sûrement à hausser le ton, et moi le mien éventuellement. Un homme bien mis, cadre A+ ou AA+, dans ces eaux-là, chaussé d’Oxford pointues en cuir clair, muni d’une petite serviette cuir, s’est tourné en direction de la scène, interloqué. Tenant un casque de vélo d’une main, sa serviette de l’autre, il prend à partie le pandore, contre toute attente, il faut le dire. Se met à lui expliquer que, non, il n’a pas à me dire ça, que, oui, dans l’espace public photographier est permis, sans avoir à demander la permission à quiconque. L’homme en rouge et noir se ravise, baisse d’un ton, le voilà s’en retournant dans l’encoignure du hall. Le cadre, que je remercie m’adresse la parole, il dit en hochant, dépité : « Sécurité incendie, non mais, déjà qu’il reste à sa place… » Les deux femmes vaquant sur l’image ont continué de vaquer.