canard WC

24/03/2017

 

Aujourd’hui.

Deux boiteux se font front, presque se tamponnent, l’un descend l’autre monte.

Tu ne m’y reprendras pas dit quelqu’un à son téléphone.

Au moment même où je pense peut-être avoir trop serré ma ceinture et baisse la tête et constate que non et la relève, une jeune femme avec un visage volontaire où rôde la concupiscence en sous-vêtements, me dit : Bonjour Monsieur et fait hoqueter mon pas.

Un papillon me contourne mes yeux vite l’épingle, c’est un morceau de papier.

J’en commande mille pièces, c’est des cartons de trois cents, mettez m’en trois.

Un homme une femme, casqués noirs, sanglés cuir, à cheval sur ce que les peaux rouges appelaient un siège de feu et ma fille une Arlette davidson, escaladent un trottoir sur leur deux roues qu’ils font vrombir pour que les piétons fassent place. Peut-être même allégeance.

Elle crache sa rage dans une langue inconnue à la figure de deux balèzes sanglés dans un uniforme bleu.

Moi je mange des Snickers, c’est mon repas de midi, annonce-t-il à la caissière qu’il cherche visiblement à impressionner pendant que je feuillette la Schweizer Illustrierte, magazine daube où les peoples se nettoie le sourire au canard WC. Je suis parti de Zurich à Rabat en quarante tonnes avec Miss Suisse. M’annonce Nicolas. Jeudi passé. Jeudi d’après, l’Odyssée Humanitaire de Miss Suisse fait la Une de toute la presse. Pendant qu’à Mossoul… mais ne pas tout confondre. Lauriane ne veut pas qu’on la prenne pour une potiche. A passé son permis poids lourds. A livré sa marchandise humanitaire après avoir franchi maints obstacles, suivie par un troupeau de journalistes, une équipe de télévision et une escadrille de photographes.

Jean-Luc, en gilet fluo, me parle de ses oliviers photographiés, en Jpeg, peut-être en raw, sans doute en noir et blanc, le bleu du ciel là-bas est trop présent, je ne me souviens plus vraiment.

Me revient cette scène, mardi soir, 22 heures, ma mère, le bras en l’air.

Mais qu’est-ce que tu fais ?

Comme ça ma main est plus près de Dieu.

Marius m’attend. Eh ! Alors ? Quoi ? Rien. On m’a volé mon vélo. La photo ? Ça m’ennuie. J’ai plus envie. Peut-être me mettre à la sculpture. Mais bon.

Nuage violet.