Prédateur

19/11/2015

Je suis passé devant l’homme endormi une première fois et de l’autre côté de la vitrine, au chaud, une femme feuillette le journal et mange un croissant (j’étais en route pour aller engloutir le mien). Scène bouleversante. Je mets la main à l’appareil, m’immobilise et me revient en mémoire le travail de ce photographe dont la marotte était d’immortaliser des dormeurs, dans quelque situation qu’ils se trouvent. Pour moi un abus de pouvoir sur quelqu’un d’incapable de réagir puisque endormi. Me retrouver, prédateur, dans la même situation m’indispose et je continue mon chemin. En revenant l’homme dort toujours, la femme est partie mais je ne peux m’empêcher, malgré ma retenue de tout à l’heure de déclencher. Et me voilà prédateur à mon tour.