Chef de guerre

18/11/2015

Les maires de France écoutent leur chef de guerre parler d’inflexibilité, de démocratie, de barbarie, de porte-avions. Ils semblent unis, les vieilles rancœurs momentanément en berne. Certains font des portraits du grand chef avec leurs téléphone, d’autres se disent : Bachar d’accord, bombarder l’EI d’accord mais que faire de ces jeunes musulmans français que nous avons imaginé pouvoir intégrer, d’autres encore pensent au repas qui les attend, d’autres savent que la frustration est l’explosif le plus puissant pendant que Hollande veut élargir la déchéance de la nationalité aux binationaux nés français – Une revendication martelée avec constance par la droite. Pendant ce temps, jamais les pays occidentaux n’auront vendus autant d’armement. Qui sème le vent récolte la tempête – pense le maire de B... en mettant la main sur la bouche et réprime subitement cette pensée, se surprenant à imaginer que son voisin aurait pu l’entendre.