il faut

17/06/2017

On me demande de moins en moins d’officier comme photographe de mariage. Et ceux de mes amis qui remettent le couvert, souvent quinquagénaire ou plus, préfèrent au faste, la pudeur et la discrétion. Ce jour-là je suis invité sans avoir sur les épaules le poids de la lourde charge de figer le bonheur dans un présent éternel. Trois photographes armés de Canon font cliqueter leurs déclencheurs. Ils sont fringués tout noir sans doute par furtivité. Une des qualités du photographe de mariage c’est celle qu’ont les chiens-berger, et qu’en toute modestie je possède, regrouper le troupeau. Que je sers sur un plateau à mes collègues en noir.

-Attend, déplace les un peu à gauche, l’image et déséquilibrée… propose-je au boss des canon-black-men. ( Je me mêle parfois de ce qui ne me regarde pas.)

-Tu peux pas déplacer un groupe comme ça, faut faire vite.

-…

-Souriez, souriez, banzaï, et les rafales crépitent, trois secondes ponctuées par un merci et le groupe se délite…

…et c’est là, au moment où les convives se mettent en mouvement, coup de vent dans un champ de fleurs, lorsque chacun rengaine son attirail de façade et redevient ce qu’il est, que je me mets en chasse aux sourires* et délaisse ceux qu’on fait au photographe.

La vie c’est le mouvement, il faut la danser !

 

* à chaque situation sa technique et celle de hier soir aurait été inappropriée aujourd’hui.