des sacs poubelles

07/06/2019

Ce que je n’aime pas.

Photographier des gens qui dorment. Détourner une image au détriment du contexte. Exercer un abus de pouvoir en manipulant les lumières, par exemple éclairer par en-dessous ou coller une focale courte sous le nez de quelqu’un. Faire un bon mot avec une légende qui desservirait la chose explicitement représentée.

Ou encore rephotographier une image de mon ordinateur et me l’approprier.

Pourtant je n’ai pas pu m’empêcher de le faire. Comme quand on se pince pour constater qu’on ne rêve pas.

Photographier cette image de Doug Mills, qui décrit le crescendo d’obscénités auquel nous sommes conviés dans cette stupéfiante mise en scène.

Le marchand de tapis brandit sa marchandise. Des photographies de canons, des missiles, des chars, parce tout le monde le sait, une image vaut mille mots.

Ca permettra au client enjoué qui découpe ses opposants à la scie et les balance dans des sacs poubelles, d’être plus radical et de vivre avec son époque. Il l’avait promis : sortir son pays du moyen-âge.

La honte absolue.

 

Ps : Notre Président de la Confédération, qui bégaye misérablement l’English, a été invité par le marchand de tapis à Washington. Tapes sur l’épaule, sourires Colgate et bons offices proposés par la Suisse entre l’Iran et les USA. Notre presse jubile. Notre petit pays sur les épaules du géant. Puis, comme par hasard, quelques semaines plus tard, le Pompeo, secrétaire d’état, vient faire de la retape. J’adore ce petit pays, re-smile, re-courbette de la presse.

Ah oui, au fait, on l’avait presque oublié, il faut qu’on se creuse les urnes pour choisir notre nouvel avion de chasse. Cinq propositions au choix. Mais finalement pourquoi pas le F 35 américain.

Ils sont si cool, les américains.