Infidélité payante.

06/08/2019

José me terrorisait quand j’étais môme, je veux dire à sept ans, huit ans, lorsque ma mère me livrait à ses ciseaux. Je me souviens que lui et son associé, Tony, avec qui il s’est fâché des années plus tard, se marraient de me voir gigoter sur l’énorme siège en skaï noir lorsque ma mère commandait : rasez tout, de toute manière ça repoussera.

Lorsque José s’est mis à son compte, j’ai continué (en jeune adulte maso) à lui livrer ma tignasse en lui disant : Pas trop court….

Plus tard, adulte, (j’ai toujours été très fidèle à mon capilliculteur) José a commencé à avoir des soucis, de couple, de santé, coupait de traviole, en se regardant lui dans la glace, il était plutôt bel homme, en mettant le pilote automatique à ses ciseaux.

Et un beau jour, en sortant de chez lui la tronche de berzingue, et pour ne plus à chaque fois m’écouter pester, j’ai décidé de lui être infidèle et de quitter pour toujours le coiffeur de mon enfance.

Infidélité payante.

Parce que ça s’est vu.