C’est tout dedans… dans le commentaire

25/05/2016

Un caméléon sur le bord de la piste. Nous nous sommes arrêtés pour le photographier de tout près, avec sa démarche par à-coups, figeant brusquement à chaque pas une patte en l’air, tout à fait immobile. Puis un pas, un arrêt. Idéal pour la photographie. Avec son étrange chair d’un vert olive bleuâtre avec de brillante tache jaune vif comme une tenue léopard. Puis bien sûr, inévitablement, au marché d’Omorate, ce village au bout de monde, elles ont voulu que je les photographie, deux belles filles les seins nus comme le sont dans cette contrée la grande majorité des femmes. Les femmes Hammers, elles, portent un grand collier de cuir brodé de rangées de cauris qui se termine, comme un châle, par un petit tablier en cuir de chèvres orné de perles de couleur. Mais chez les Desanetch d’Omorate, où la route se heurte au fleuve Omo, toutes sont torses nus, des fillettes aux grands-mères. J’ai aussi des photos du fleuve Omo, 300 mètres de large avec un léger courant. Dix mille fois plus puissant que le Nil Bleu. Et j’avais une image juste pour le ton ocre de l’eau. Celle que je prévoyais pour UPPJ était un homme avec la coiffure que l’usage réserve aux valeureux ayant tué un ennemi ou une bête féroce. C’est une calotte de terre savamment construite près de l’occiput avec 4 quartiers de teintes diverses, car en partie blanche comme de chaux. Mais le chef d’œuvre était, au dessus de l’allure sauvage, la plume plantée comme un panache effronté et délicat. J’aurais aimé voir ces photos, et toutes les autres que j’ai oubliées avant qu’elles ne me rappellent leur existence. Mais voilà, j’ai constaté le soir que mon appareil n’avait, encore une fois, pas sa carte mémoire