Sortir d’Addis Abeba est devenu périlleux, impossible, la capitale étant entièrement enclavée dans l’Oromia, cette large province du pays qui se mobilise contre le gouvernement en plaçant des barrages sur les routes, en détruisant et incendiant les usines soutenues par des investissements étrangers. Je vais donc rentrer en Suisse.

L’attrait de l’Ethiopie réside dans son histoire millénaire, sa diversité, la pérennité de son antique civilisation. Et ma passion pour UPPJ est nourrie par mon désir de partager quelques vues de cet univers hiératique, primordial, enraciné dans le sacré. A peine y suis-je parvenu. Mais sans l’Ethiopie, je n’ai plus de motivation et raccroche donc mon tablier de photographe au quotidien

Les talents des comparses d’UPPJ ont été une constante source d’émotions, d’enthousiasmes, d’admiration, d’émerveillements, de ravissements, d’exultations et bonheur.  Merci pour votre délicieuse hospitalité.

Rumeurs de troubles sporadiques à Addis et dans quelques villes de la province Oromo

En arrivant à Mama’s Kitchen, au parking clairsemé, j’ai pris conscience de l’évidence : il n’y aurait pas la populaire « Jam Session » des lundis soirs au lendemain de la mort, à Bishoftu, de plus de 50 Oromos au cours de la fête annuelle de l’Irrecha, la plus importante de leurs célébrations annuelles païennes. Là, au pèlerinage, étaient rassemblés des dizaines de milliers de personne au moment où les Oromos protestent aussi contre la main mise sur le pouvoir central par les gens du Tigré.

Quelques pèlerins, par groupes, ont scandé des slogans, brûlé des drapeaux et tenu surtout les poings comme menottés au-dessus de leur tête, ce geste qu’à rendu célèbre Feyisa Lilesa à son arrivée en second  aux jeux Olympiques à Rio. Lui un Oromo dans l’équipe représentant l’Ethiopie

L’armée aurait tiré à balle réelle pour calmer ces débordements, entrainant une atroce bousculade et la mort d’un grand nombre à moins de 60 kilomètres d’Addis Abeba et dans le cœur de chacun

Descendu en ville en vain, j’avais trois heures à perdre… j’ai pensé, hésité, me suis déplacé au gré de mes désirs et tout à coup j’ai pensé au MK’s restaurant qui, dans le temps, offrait des concerts en Live les dimanches soir… Par chance mon ami Ras Kawintsed se produisait là