« Misère, misère ! C’est toujours sur les pauvres gens, que tu t’acharnes obstinément. »Ainsi démarre la célèbre chanson de Coluche, dans un rare texte sur le sujet, capable à la fois de faire rire et pleurer sans qu’à aucun moment l’humoriste disparu, cet hyper-sensible de la question sociale, et c’est peu dire, ait jamais témoigné de sottise ou de forfanterie à propos des pauvres. J’ai repéré cette voiture en marchant, voilà un mois et demi à peu près, lors d’un précédent passage à Montélimar, ma ville natale. Garée dans un virage de quartier pavillonnaire, elle avait une tente genre Quechua plantée sur son côté. Des enjoliveurs plastique du véhicule, à son allure fatiguée, on devinait qu’elle était celle d’un pauvre gars dont elle représentait certainement le dernier foyer. Je suis repassé à cet endroit ce matin, elle avait entièrement brulé. Un riverain évoquait un type seul et discret, et on se demandait s’il était encore en vie.