25 kilomètres au-dessus du prescrit,

31/08/2019

…il chante des reprises de l’époque Rock pour se faire de la thune pendant que sa compagne fait des Sudokus et remercie quand tombe une pièce. Toute la famille dort dans la bagnole de l’autre côté de la frontière, puis tôt prend le tram pour descendre au centre. Ils s’installent toujours au même endroit, entre l’UBS et le Star Fuck depuis des mois. On lui a retiré le permis pour un excès  de 25 kilomètres au-dessus du prescrit, retiré parce qu’il n’a pas payé l’amende, puis dans la foulée condamné à la tôle. C’est ce qu’on fait subir aux rebelles qui refusent de plier.  Mais s’en fout. Roule quand même, et se marre lorsqu’on lui apprend qu’il n’y a pas assez de place en prison et qu’il lui faudra patienter. En attendant que déboulent les pendulaires – à quoi ça sert de jouer si pas de monde – ils lisent ensemble le journal, palabrent avec une dame qui caresse le chat ou avec le Securitas posté à l’entrée de la banque.

Quand il sent que c’est le moment, il empoigne sa guitare, se penche en avant, peut-être courbé par son poids, peut-être la fatigue, et balance d’une voix éraillée la révolte des sixties sur le trottoir…