Faulkner

30/09/2016

 

 

Pense à ce grand roublard de Jim Harrison, en allant chercher des croissants pour mes collègues, à son autobiographie romancée, Le Vieux Saltimbanque, dans laquelle il nous fait savoir qu’il a beaucoup mangé bu et baisé.

Je traverse la rue, rejoindre le soleil en ressassant cette devise de Faulkner qu’Harrison a faite sienne : Pour écrire il faut du papier et un crayon. Ça me fait sourire, c’est vrai que parfois on se prend trop la tête pour pas grand-chose. A cet instant précis mon regard tombe sur un morceau de carton en équilibre sur le bord du trottoir. Comment transcrire la devise de Faulkner, l’écrivain, au monde de la photographie ? Pour photographier il faut un appareil photo et de la lumière. Cela suffit-il ?

Je reviens en arrière, surplombe le morceau de carton, le considère, tourne autour et photographie.

A moitié satisfait, je me rends compte que Faulkner a raison mais que souvent, c’est bien plus compliqué que ça. Un morceau de carton flottant dans un bain de lumière ça fait une image, mais qui dit quoi ? Je regarde l’écran, me gratte la tête et aperçois, juste de l’autre côté de la rue, un chauffeur de taxi dans sa voiture, m’observer et sourire.

-Belle journée !

-Pareillement.