Colette

27/09/2018

1 – j’ai toujours trouvé que photographier quelqu’un à son insu, abandonné dans son sommeil, était irrespectueux. Parce que comme dirait Colette : Il faut respecter pour être respecter. Et je préfère une relation photographique frontale avec celui que je photographie que de le cueillir sans son accord.

2 – autour de l’abribus trois personnes attendent, dont une dame africaine qui tient un gros sac dans ses bras. Je ralentis, reviens sur mes pas, considère la scène. Il fait six degrés ce matin. Honte, empathie et impuissance s’emmêlent avec les news de ce matin : Le parlement veut accorder pavillon suisse à l’Aquarius auquel le Panama a retirer son pavillon et sa légitimité. Beau geste. Mais abstrait pour moi, ce drapeau.

3 – un texte collé contre le verre de l’abribus m’interpelle. Me rapproche et lit : PETIT VOYOU, JETÉ DANS LA RUE, J’ENLAIDIS LA VILLE. Quelle tragique ironie. Dégaine, photographie.

4- la dame avec son gros sac se rapproche, me regarde dans les yeux et calmement dit :« Vous voulez l’aider ? qu’est-ce que vous faites ? »

5- Arrive le bus. Je reste planté. Je ne sais pas quoi faire.