D’accord maman…ils n’ont juste pas été contents de la glycémie…mais non, mais non, tu as encore deux tranches de dindes…mais non c’est toujours la faute de personne… oui.. bien… oui… oui, je reviens lundi. Non, ou c’est Simon qui… tout est organisé. Clairement non, oui. Maman, tu peux aussi prendre le bus… oui, t’as plus d’eau minérale mais on pourra t’en acheter.

Cette dame adulte concernée par le bien être de sa (sans doute) très vieille maman m’empêche de lire le beau livre de John Berger PALABRE. Ça va durer 15 bonnes minutes, peut-être plus. Elle parle fort parce que sa vieille mère est probablement dure de la feuille… enfin, elle dit : à bientôt maman.

M’ébroue de cette impudeur gonflante, respire, jette une œillade complice à mon camarde de voyage, secouons la tête de conserve, sourires aux lèvres, reprends mon livre lorsque sonne mon téléphone. A l’autre bout du fil : Bonjour, c’est Ruedi, l’infirmier de votre maman, je peux vous parler d’elle… vous avez un moment ?