09 heures 45 :
12/08/2021
09 heures 45 :
Hurlements sur un balcon au troisième. Il y a ceux qui lèvent la tête, s’interrogent, et ceux qui passent, pressés. La coiffeuse, elle, est affolée : Hier il brandissait une arme… faudrait quand même faire quelque chose. Ce qui nous décide d’aller à la gendarmerie qui jouxte l’immeuble de l’homme au balcon. Passons le double sas rapidement, pas un chat, c’est du bol. Trois dames, derrière trois boxes aux vitres blindées, comme à la banque. Madame… oui une seconde… madame c’est urgent… oui, quoi ? devant mon insistance les deux autres subitement s’affairent. Madame faudrait intervenir… y a un homme qui crie sur un balcon, juste là à côté, hier il a été vu avec une arme à feu dans la rue… Appelez le 117, moi je peux rien faire. Comment ça, c’est vous le 117, on est pas dans un poste de police ? Non, oui, toutes les équipes sont… Au même moment, beuglement. Par la fenêtre du poste on distingue l’homme descendu de son balcon brandir un couteau de cuisine au milieu de la rue. Enfin elles s’agitent toutes les trois, se consultent, l’une se décide enfin d’appeler. Lui, après avoir menacé un ennemi invisible, retourne sur son balcon. Il faudra vingt minutes pour qu’une patrouille débarque. Ils montent. Redescendent dix minutes plus tard. Il a décidé de se calmer… pouvons rien faire de plus. J’ai beau insister, parler de l’arme à feu, du couteau brandi. Nenni. On peut pas juste embarquer quelqu’un qui pète les plombs… Vos papiers, s’il vous plaît ? Pourquoi ? Pour la main-courante.
11 heures 10 :
Arrive une ambulance, un homme une femme, ils se rendent chez l’homme au balcon.
11 heures 20 :
Sirènes plein pots. Déboulent trois voitures de police, dont deux flics de la BRI au galop. L’homme au balcon a dû menacer les ambulanciers.
11 heures 30 :
Menotté, X est embarqué sur une civière. En début de semaine il avait annoncé à son opticien qu’il arrêtait de prendre ses saloperies de médicaments.