Vous pensez que c’est réglé juste ?

02/12/2015

Un nouvel appareil, de meilleure qualité, qui devrait ajouter de la finesse et du jeu entre focale et vitesse, pour travailler la profondeur de champ. Mais c’est pas ça qui cloche le plus quand je regarde les photos d’UPPJ. C’est le sujet. Pas seulement les montagnes de finesse technique, mais surtout des images puissantes, inattendues, provocantes toujours. Les miennes sont compassées, convenues, façon photographe du dimanche. Il y a ailleurs tant de maitrise de la vitesse : Julie, Elise /29/11/2015/ Nicolas Spuhler – ou de la profondeur de champ : «Faut des lunettes !!!» 27/11/2015/ Arouk Thomas, ou encore : Florence 01/12/2015/ Nicolas Spuhler. Je ne pense pas qu’il existe d’association de photographes en Éthiopie. Sans doute quelques photographes de presse. Et des archivistes, j’en ai connu une... Estelle Sohier, qui s’occupe maintenant à Genève du fonds Boissonnas. Et de nombreux selfies à l’occasion de fêtes. Mais prendre le temps de photographier, c’est franchement étonnant. "Vous avez une permission pour photographier précisément ici, dans mon quartier?" On m’a demandé une fois. Alors il faut engager le dialogue… tenir compte des susceptibilités. Bref, on n’a pas envie de se faire remarquer. Pour des travailleurs et des gens pauvres, les photographier s’accompagne d’un paiement, un petit geste de gratitude. Il est bienvenu le plus souvent. C’est pas le montant qui intéresse (qui doit pourtant être conforme au statut), c’est la contrepartie: Je t’ai donné, tu me donnes. Du partage. Sans, ça peut donner des récriminations et de la mauvaise humeur alors qu’il est possible d’en créer de la bonne. Je dis pas ça comme excuse, car il me faudra des siècles pour approcher les envoutements que font naitre ces images: 30/11/2015/ Arouk Thomas. Ou encore : L’envers du décor /44° 33' 38.54" N – 4° 45' 7.71" E /28/11/2015/Tristan Zilberman. Ou bien : Et là !/26/11/2015/Gerlof Salm. Et tant d’autres.