Les fleurs de demain sont dans les semences d’aujourd’hui

09/04/2016

Playa del Carmen ! Playa del Carmen ! Entend-t-on tous azimuts. Une des stations balnéaires les plus courues du Mexique, avec de blanches plages immaculées, une mer turquoise, pleine de tortues, de dauphins et de poissons multicolores. Sur le retour, en chemin vers l’aéroport de Cancun, nous décidons, de visu, de nous en  faire une idée. Sommes accueillis par un cumulus ventripotent qui crache ses glaviots sur tout ce qui bouge. Le patelin, côté mexicains n’est pas sans charme, un gros estomac vivant, bruyant, qui aurait avalé une fanfare. Parking, 15 pesos. On s’élance dans la fameuse cinquième avenue de Playa del Carmen, la touristique zone piétonnière. Et là, Eh là ! Hòla ! Mille sollicitations  de gens qui souhaitent célébrer, sous toutes les formes possibles, notre pouvoir d’achat : se faire sucer les pieds par des petits poissons : 25 dollars américains : un massage à l’huile de coco : 35 dollars : un jus d’orange, frais, 4 dollars : une montre suisse : plus chère qu’en Suisse : un tour à l’Xtreme adventure park : 135 dollars : une plongée avec les tortues : 45 dollars, etc…   Sans vouloir pisser contre le vent, nous ne sommes pas très beaux. De la graisse plutôt que de la grâce. De l’accablement aussi, peut-être à mettre, en étant un poil objectif, sur le dos de la redoutable combinaison chaleur/humidité. Forêts de T-shirts recouverts de slogans qui parlent à notre place, défilés de tatouages guerriers, avec quelques exceptions. La plus coquace est sans doute un énorme RICH qu’un muchacho classe s’est fait tatouer sur le cou. Seins, culs, mollets qui ballottent. Amigo, amigo, my friend, offert en gerbe sur le seuil de chaque échoppe.   On revient sur nos pas, proche du parking, pollos rostisados, on s’en paye un, avec du riz, des tortillas et des piments. Un  homme seul, gay, nous souhaite bon appétit. Il est de Guadalajara. Il adore Playa del Carmen. Un endroit magique qui le met en joie, joie soudainement recouverte d’un petit nuage lorsqu’il nous annonce la fin de ses vacances. Il quitte ce paradis mais reviendra, ça c’est sûr.   Nous ? On verra !