Lors de cette journée de pluie, cette énorme chenille verte me barre la route. Je suis à la fois attirée par ses merveilleuses couleurs et repoussée de dégoût, rattrapée par le souvenir mythique et traumatisant d'une grosse larve tombée un jour d'un arbre dans mon assiette de nouilles lors d'un pic-nique en Namibie.

Platon pensait que la perception illusoire du monde sensible était plus comfortable que la confrontation à la réalité, voilà pourquoi on ne veut pas quitter notre caverne. Enfin je crois...

Les enfants sautent dans l’eau brunâtre sur laquelle flotte un tapis d’algues où sont pris tongs en plastique, bouteilles, sacs et probablement d’autres déchets invisibles. De grandes pirogues passent à toute vitesse sur la rivière, leurs moteurs dégagent une épaisse fumée noire. Les petits sont comme des poissons dans l’eau au milieu de tout ça et se lancent une balle verte fluo.

Nous voilà à Rangoun au sud du Myanmar, nous voilà à nouveau au coeur de l'inconnu, du plaisir de la découverte. Fini les Mac Do, les Starbucks et les H&M, le Myanmar, à première vue parait encore vierge de la mondialisation sans pitié, mais pour combien de temps encore?

A gauche la Thaïlande, à droite le Myanmar.